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MotoGP GP d'Aragón

Le cauchemar d'Aprilia au GP d'Aragón : "La pire course" en 3 ans

Maverick Viñales et Aleix Espargaró n'avaient pas de mots assez durs pour dresser le bilan du GP d'Aragón, épreuve qui aurait pu convenir à l'Aprilia compte tenu de la typologie de la piste mais qui a tourné au calvaire à cause des conditions de piste.

Maverick Vinales, Aprilia Racing Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

L'espoir de vivre un bon Grand Prix après une première journée très réussie a laissé la place à un revers cinglant chez Aprilia, qui a connu les plus grandes difficultés sur le MotorLand Aragón une fois que les conditions d'adhérence ont changé après le passage de la pluie. La situation, déjà jugée embarrassante samedi, ne s'est en rien arrangée dimanche et la course principale n'a été qu'un moment douloureux de plus pour les pilotes officiels de la marque.

Maverick Viñales a tout bonnement décidé d'abandonner, tant il était mal à l'aise au guidon d'une RS-GP qui, dit-il, n'a jamais réussi à faire performer ses pneus et a risqué de le faire tomber à plusieurs reprises.

"Je ne sais pas comment le dire. Les pneus n'ont pas fonctionné, ou la moto ne les a pas fait fonctionner, donc j'avais tout le temps l'impression de rouler sur de la glace. Je perdais l'arrière en particulier, alors après avoir eu quatre, cinq ou six highsides, je suis rentré au stand parce que ça n'avait aucun sens", a expliqué le pilote espagnol.

"Je ne pouvais pas piloter", a-t-il poursuivi, auteur du moins bon chrono de cette course durant laquelle il a tenu dix tours. "Je roulais en 1'52. Vendredi, je tournais en 1'46. Ça veut dire que les pneus ne fonctionnaient pas. C'est important à comprendre parce que je pense qu'on a été le seul constructeur à ne pas les faire fonctionner correctement comme on l'avait fait vendredi."

Perplexe face à des sensations si mauvaises et des performances en chute libre par rapport à la première journée d'essais, Viñales juge l'Aprilia "très sensible aux conditions" et en appelle aux techniciens pour faire la lumière sur une contre-performance aussi extrême : "Ce week-end a été difficile, mais Aprilia doit comprendre ce qui se passe."

Ses propos ont fait écho à ceux de son coéquipier, Aleix Espargaró, qui était tombé dès le départ du sprint et qui a cette fois terminé à 40 secondes du vainqueur, non sans mal. Classé dixième après la pénalité de Jack Miller, l'Espagnol dit avoir connu une course "horrible" durant laquelle il a eu le sentiment de prendre beaucoup de risques pour simplement voir l'arrivée.

"Ça a été un cauchemar. Pour tout le monde chez Aprilia, ça a probablement été la pire course de ces trois dernières saisons", a expliqué Espargaró dimanche, pantois face à l'inefficacité du travail abattu. "J'ai complètement changé la moto, je ne l'avais jamais pilotée comme ça, mais rien n'a changé par rapport à hier."

Aleix Espargaró déplore une situation étrange et dangereuse.

Aleix Espargaró déplore une situation étrange et dangereuse.

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

"J'avais du mal à toucher le sol avec le genou, les pneus ne fonctionnaient pas du tout et ça glissait énormément. Je ne roulais qu'en essayant d'éviter la chute. Ça a été une course très dangereuse, j'étais extrêmement concentré pour essayer d'éviter de tomber au lieu d'essayer d'être compétitif. J'arrivais à peine à m'incliner, c'était donc une situation très étrange."

"J'ai tout essayé parce que je ne voulais pas m'arrêter au stand et j'ai essayé de marquer au moins quelques points, mais c'était vraiment très compliqué d'éviter la chute. Je me suis battu contre Álex [Rins] et Taka [Nakagami], mais je ne pouvais pas m'incliner. C'est la première fois dans ma carrière que je ne peux pas m'incliner."

L'Aprilia piégée par des conditions exceptionnelles

"Ce qui me met en colère c'est que quand la piste était normale, vendredi après-midi, on était très compétitifs, on roulait en 1'46, mais toute la journée d'hier et aujourd'hui, en slicks sur le sec, j'étais à quatre secondes de mes chronos de vendredi. C'est très embarrassant et il faut qu'on comprenne ce qui s'est passé aujourd'hui. C'est très difficile à accepter pour moi", ajoutait Espargaró à l'issue du Grand Prix.

"Mon meilleur temps a été de 1'50 : c'est le chrono qu'a fait Alonso López [pilote Moto2] hier. Avec une très longue ligne droite, j'ai atteint 350 km/h [la meilleure vitesse de pointe de la course, ndlr], alors imaginez l'avantage que j'avais sur la Moto2 en ligne droite, et pourtant, même comme ça, j'ai fait le même chrono qu'Alonso."

Questionné sur cette sensibilité extrême de l'Aprilia pointée par son coéquipier, Espargaró a poursuivi : "Je suis d'accord avec Maverick, mais ça n'est pas une explication quant au fait qu'on n'arrive pas à faire fonctionner les pneus. Les conditions n'étaient pas bonnes, c'est sûr, on tournait sur des temps de Moto2 mais ça n'est pas une excuse, c'était la même chose pour tout le monde. On avait les mêmes pneus. Marc [Márquez] et moi, on avait les mêmes pneus, alors pourquoi est-ce qu'on était trois secondes plus lents ?"

"Quand on ne peut pas faire monter les pneus en température ou les stresser à cause d'une faible adhérence, c'est très difficile. Il peut y avoir des circuits qui ont plus ou moins de grip, comme Barcelone et Misano qui sont différents, mais quand il y a quelque chose de vraiment exceptionnel comme ce week-end, c'est incroyable de voir à quel point la moto est difficile à piloter."

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