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MotoGP GP de France

Bagnaia et Márquez satisfaits que leur duel soit resté sans sanction

Pecco Bagnaia et Marc Márquez estiment que leur duel ne méritait aucune sanction en course sprint au GP de France et sont ravis que les commissaires en aient décidé ainsi, même si cela contredit ce qui leur a été annoncé vendredi. Luca Marini est de son côté agacé que les commissaires de course n'aient pas tenu parole.

Marc Marquez, Repsol Honda Team, Francesco Bagnaia, Ducati Team

La réunion qui s'est tenue vendredi entre les commissaires de course et les pilotes n'a visiblement pas permis d'apporter la clarté tant espérée quant aux manœuvres autorisées ou non. L'un des principaux enseignements de la rencontre semblait être qu'un contact dans une tentative de dépassement mènerait à une pénalité, mais aucune sanction n'a été imposée en course sprint au Mans, malgré plusieurs incidents qui semblaient entrer dans ces critères.

L'un des plus marquants a été celui entre Pecco Bagnaia et Marc Márquez à la chicane Dunlop. L'Espagnol a plongé pour doubler le pilote Ducati et l'a touché, et même si Bagnaia a manifesté son agacement avec un geste de la main, il s'est dit satisfait que l'incident soit resté impuni.

"Quand il y a un contact, on peut être mécontent sur le moment, avec l'adrénaline et la tension", a expliqué le Champion du monde en conférence de presse, bien placé pour évoquer le sujet puisqu'il avait dû rendre une position à Jack Miller pour l'avoir touché en course à Jerez : "Pour moi, une bagarre comme ça est normale et il faut que ce soit comme ça, pas comme il y a deux semaines où j'ai eu une pénalité pour le même genre de dépassement. Pour moi c'est ça qui est normal."

 

Malgré une décision opposée à celle dont il a fait les frais à Jerez et les annonces faites vendredi, Bagnaia attend donc des commissaires "plus de constance, mais dans la direction d'aujourd'hui, pas il y a deux semaines." Après la course sprint, il a confirmé son point de vue en discutant avec Márquez, ayant lui-même craint d'être sanctionné s'il se montrait trop agressif en tentant de reprendre l'avantage.

"Je lui ai juste dit qu'il fallait que ce soit toujours comme ça, qu'on ait des bagarres agressives et qu'on ait le droit de faire ça, et pas qu'on ait peur des pénalités. Derrière lui, j'avais peur, j'ai eu deux opportunités au virage 7 et je me disais 'j'y vais ou pas ?' parce qu'hier, on a dit qu'avec un contact, il fallait rendre la position. J'ai fait attention à lui."

"Il était évidemment d'accord. Marc est l'un des pilotes les plus agressifs dans les luttes mais je pense qu'i faut que ce soit comme ça. Si on se souvient d'une course, c'est quand il y a une grosse bagarre."

Marc Márquez est naturellement sur la même ligne et estime même que dans tous les incidents depuis le début de la saison, seul celui qui le concernait directement méritait d'être sanctionné. Le sextuple Champion de la catégorie craint un MotoGP de plus en plus aseptisé, où chaque tentative de dépassement serait sujette à une pénalité.

"Pour moi, la situation est claire : il faut arrêter de parler de ce genre d'incidents de course", a résumé Márquez. "Je trouve ça stupide. Déjà hier, pour moi c'était bien que les commissaires viennent à la Commission de sécurité, j'apprécie vraiment ça. On était 15 pilotes et chacun a son opinion. La mienne, et je leur ai est donnée, est que tout ce qu'il s'est passé cette année, c'était des incidents de course, sauf le mien [au Portugal] qui devait être pénalisé, parce que c'était une grosse erreur. Tout le reste, c'était des incidents de couse. C'est le MotoGP."

"Après, ils ont commencé à parler d'avoir différents types de pénalités, des avertissements... Si on a plus de pénalités, on en parlera de plus en plus. C'est le MotoGP, parfois il y a de petits contacts comme aujourd'hui, parfois on ne peut pas les éviter, parfois le pilote à l'extérieur ne veut pas renoncer et on n'a pas la place. Quand on fait une grosse erreur, comme la mienne à Portimão, il faut une pénalité. Mais tout le reste..."

"Il faut que les gens voient un spectacle. S'ils sont très stricts sur ces choses, on en parlera tous les week-ends et le problème est que ce sera très dur de doubler. Pour moi, c'est clair. Je crois que c'est ma 11e saison en MotoGP et quand j'ai fait mes débuts, évidemment c'était un autre extrême, mais ce serait bien d'avoir un compromis. Les contacts existaient avant, ils existent aujourd'hui et ils existeront à l'avenir. C'est clair."

Marini ne comprend pas les décisions de la course sprint

Si Bagnaia et Márquez sont satisfaits des décisions du jour, d'autres pilotes déplorent que les règles fixées vendredi n'aient pas été respectées. Après des contacts avec Marco Bezzecchi et Álex Márquez, Aleix Espargaró a exprimé son agacement et Luca Marini est tout aussi déconcerté. Le pilote VR46 estime qu'une manœuvre de Brad Binder était susceptible d'être pénalisée mais plus que le Sud-Africain, c'est l'inconstance des commissaires qu'il incrimine.

"Je suis vraiment mécontent de la décision de la direction de course aujourd'hui, parce que c'est vraiment bizarre. On a parlé de tout hier et ils ont dit que pour eux, c'était correct de faire perdre une position à Pecco à Jerez [pour le contact avec Miller]. Donc pourquoi n'ont-ils pas appliqué la même règle ? Binder m'a envoyé hors piste et Márquez a touché Pecco quand il l'a doublé donc une nouvelle fois, il n'y a pas de constance, c'est très étrange."

Luca Marini, VR46 Racing Team

Luca Marini

"À la fin de la Commission de sécurité, j'ai dit 'donc maintenant la règle est que s'il y a un contact et qu'un pilote gagne une position, que ça a des conséquences pour l'autre pilote, on perd une place ?' Ils ont dit oui. Aujourd'hui, ça s'est clairement produit et ils n'ont pas appliqué la règle. Ça me met en colère parce que si Binder avait perdu une place, j'aurait été bien placé pour être deuxième aujourd'hui, parce qu'après, c'était chaotique entre Marc et Pecco au premier virage et que Brad les a facilement doublés."

"On a demandé plus de constance, ils ont dit 'pas de soucis, il y aura plus de constance' et aujourd'hui, ils ont encore fait ça. Pour moi, il n'y a pas de problème avec Binder ou les autres pilotes. Le problème est que s'il y a un contact, il faut juste une décision, qu'on reste sur la même ligne toute la saison. On pourra changer la saison prochaine, ça ne sera pas un problème. Mais si on discute, qu'on décide que la règle est comme ça, je m'attendais à ce que ça soit le cas pour tout le monde."

Même s'il n'était pas à proprement parler la cible des commentaires de Marini, Binder a en tout cas jugé cette polémique infondée. "Pour moi, ce sont totalement des conneries, il n'y a pas eu de contact, donc pourquoi me pénaliser ?" a estimé le pilote KTM. "Il n'est même pas passé sur le vibreur, qu'est-ce que j'ai fait de mal ?"

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