MotoGP GP d'Indonésie

Comment Michelin a pu innocenter Acosta malgré sa pression trop basse

Michelin et les responsables techniques du MotoGP ont immédiatement constaté une anomalie dans les mesures de pression de Pedro Acosta à Mandalika. Une rigoureuse analyse a permis d'identifier une fuite d'air, ce qui a permis à l'Espagnol de conserver son podium.

Pedro Acosta, Red Bull GASGAS Tech3

Photo de: Rob Gray / Polarity Photo

Dès l'arrivée du GP d'Indonésie, les commissaires de course ont annoncé une enquête sur Pedro Acosta en raison d'une pression trop basse dans son pneu avant. Un message qui ne laisse habituellement aucune place au doute : depuis l'an passé, une pression minimale est imposée afin de préserver l'intégrité du pneu, qui doit être respectée pendant au moins 60% du temps en course principale cette saison, et en cas d'infraction, la pénalité tombe d'une façon presque mécanique.

Sachant que la deuxième place allait probablement lui échapper, Acosta n'a même pas débouché sa bouteille de Prosecco sur le podium mais deux heures après l'arrivée, un verdict inattendu est tombé : le pilote Tech3 a conservé sa position puisque selon les commissaires, "il a été démontré que la perte de pression en course était la conséquence d'une fuite provoquée par la jante".

Un fait extérieur à la volonté de l'équipe, qui avait opté pour une pression suffisamment élevée avant le départ, et du pilote, même si ce dernier a fait une grande partie de la course sans être directement dans le sillage d'un rival, ce qui tend à faire baisser la température du pneu – et donc sa pression.

Très vite, Michelin et les responsables du championnat ont constaté des données anormales dans la pression mesurée et ont voulu creuser l'anomalie. Piero Taramasso, responsable de la compétition deux roues de Michelin, a détaillé le déroulement des procédures.

"À la fin de la course, il est apparu que les valeurs de pression n'étaient pas en conformité avec les valeurs minimales fixées, donc dans le parc fermé, les représentants de Michelin, de l'IRTA et les commissaires ont vérifié si les valeurs transmises par le capteur étaient correctes, et cette première évaluation a confirmé que celles qui étaient indiquées étaient les bonnes", a expliqué Taramasso à l'édition italienne de Motorsport.com.

Pedro Acosta, Red Bull GASGAS Tech3

Pedro Acosta

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Le capteur n'étant pas en cause, ils en sont venu à la conclusion que ces variations de pression venaient d'un élément externe : "En regardant la courbe des données, on pouvait immédiatement déduire qu'il avait eu une fuite d'air. Au début, les valeurs étaient au dessus du minimum autorisé, puis elles ont baissé subitement, d'un tour à l'autre. Puis elles se sont stabilisées quelques tours, et même si Pedro a continué à attaquer, ce qui a fait monter la température, la pression continuait à descendre légèrement."

"En fait, il y avait une fuite lente, qui lui a heureusement permis de finir la course sans le moindre problème. Avec les données, on pouvait déjà comprendre qu'il y avait quelque chose d'indépendant du travail de l'équipe et du pilote, que cela venait d'un élément externe."

Les analyses ne sont pas arrêtées à la simple étude des données et le pneu a été regonflé, ce qui a permis d'identifier clairement l'origine de la fuite : "Pour en être sûrs, nous avons regonflé le pneu à 3 bar et nous avons identifié qu'il y avait une fuite dans la zone basse du pneu, proche de la jante." Il a ainsi été déterminé que rien n'imposait une pénalité, et Acosta a enfin pu déboucher sa bouteille de Prosecco.

Propos recueillis par Matteo Nugnes

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