Une véritable course contre la montre pour sauver le GP d'Argentine

Cette fois, ça y est, le Grand Prix d'Argentine est bel et bien lancé ! Le matériel resté bloqué plusieurs jours en Afrique est finalement arrivé à Termas de Río Hondo dans la nuit et tout s'est mis en place au pas de course.

Le garage Ducati

Photo de: Federico Faturos

Le paddock MotoGP se souviendra longtemps de ce 1er avril 2022. Ce jour qui aurait dû marquer le retour du championnat en Argentine après deux éditions annulées par la pandémie a tourné à la mauvaise blague, l'action attendue en piste ayant laissé place à de longues heures d'attente. Au lieu de suivre les motos sur le circuit de Termas de Río Hondo, les observateurs n'ont pu fixer que des écrans radars montrant le trajet d'un Boeing 747-222B retardataire, chargé du matériel essentiel à plusieurs équipes.

Alors que certaines formations ne disposaient que d'une partie de leur équipement − KTM, RNF, Ducati, Suzuki, Tech3 et Yamaha, mais aussi plusieurs équipes Moto2 et Moto3 ou encore Michelin −, d'autres tournaient en rond, n'ayant tout bonnement rien reçu à l'heure où les premiers essais libres auraient déjà dû avoir débuté. C'était le cas notamment du team du leader du championnat, Gresini Racing, ainsi que de VR46.

Le fait est que le transport du fret entre le Grand Prix d'Indonésie, qui se tenait le 20 mars, et celui d'Argentine, a été troublé par une succession de problèmes techniques sur deux des cinq avions-cargos réquisitionnés par le championnat. Lorsqu'a été rendue publique la première alerte sur l'avarie d'un premier avion, samedi 26 mars, on était loin d'imaginer que l'affaire allait tourner à un tel périple. Cela faisait pourtant déjà trois jours que les ennuis avaient commencé et ils n'ont ensuite fait que s'enchaîner. Car, si la Dorna a réacheminé l'un des avions déjà arrivés en Argentine afin qu'il aille lui-même récupérer le matériel manquant, celui-ci a subi à son tour une avarie technique qui l'a bloqué à Mombasa, au Kenya, où il avait fait escale dans la nuit de mercredi à jeudi.

L'équipe logistique du promoteur, dirigée par Carles Jorba, s'est alors rendue sur place afin de diriger l'opération de sauvetage du fret, devenue dans le même temps celle du sauvetage d'un Grand Prix d'Argentine qui commençait à vaciller au vu des délais désormais serrés. Il s'est avéré que les pièces nécessaires à la réparation de la panne qui clouait l'avion au sol à Mombasa n'étaient pas disponibles sur place. Celles-ci ont alors été acheminées depuis l'Europe, en complément de pièces de secours envoyées depuis le Moyen-Orient, et sont finalement arrivées jeudi soir.

Enfin réparé, le fameux Boeing 747-222B qui détenait le trésor des équipes n'a pu quitter le Kenya qu'à 6h41 heure locale vendredi : il était alors 12h41 en Argentine et la journée d'essais libres avait déjà été annulée depuis bien longtemps. Tandis que l'impatience du public venu au circuit était compensée par quelques séances d'autographes avec les pilotes, l'avion faisait escale à Lagos, au Nigéria, puis reprenait son vol pour Salvador, au Brésil, avant d'enfin atterrir à Tucumán, en Argentine, à 21h45.

Le fameux Boeing 747-222B transportant le fret du MotoGP

Le périple du fret n'était toutefois pas terminé : il fallait encore s'acquitter du contrôle douanier, puis décharger les caisses et les embarquer dans dix camions affrétés pour cette opération spéciale. Direction Termas de Río Hondo, à 96 km de là, où sept chariots élévateurs attendaient le matériel pour décharger les camions et, enfin, remettre les caisses aux équipes.

Divisé en deux convois, le matériel a commencé à arriver au circuit à partir de 1h30 du matin et il aura fallu attendre 4h pour que les équipes Gresini et VR46 reçoivent enfin les caisses qui leur étaient destinées. C'était le début d'une autre course contre la montre, celle qui allait permettre au staff technique de ces formations de préparer leur stand et les machines en vue du début du Grand Prix, ce samedi.

Une charge de travail colossale pour tout mettre en place et surtout remettre en état des motos embarquées à peine quelques heures après une course disputée sous la pluie en Indonésie. Pour ce qui est de l'équipement des pilotes, Luca Marini ne se faisait pas beaucoup d'illusions jeudi en estimant que sa combinaison et ses gants seraient probablement à jeter, car désormais moisis.

 

Malgré un trajet qui a tourné à une véritable odyssée et un pic de stress pour les équipes comme pour les organisateurs, puis un programme repoussé et réduit une deuxième fois, le Grand Prix d'Argentine a bel et bien pu débuter samedi matin, avec deux séances d'essais libres de 50 minutes chacune pour les catégories Moto2 et Moto3.

Le MotoGP n'entrera en scène qu'à 12h35 heure locale (17h35 en France), pour des EL1 rallongés à une heure. Une seconde séance, de la même durée, se tiendra à 15h40 heure locale (20h40 en France), après les qualifications des deux autres catégories. Après 25 minutes de pause seulement, ce sera l'heure de la Q1 et de la Q2 MotoGP, afin de déterminer la grille de départ d'une course sauvée in extremis.

 
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Avec Federico Faturos, depuis Termas de Río Hondo

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