MotoGP GP d'Inde

Crashs du départ : certains pilotes veulent de plus lourdes sanctions

Plusieurs pilotes ont estimé que des "sanctions sévères" devaient être appliquées, seul moyen selon eux de mettre fin aux accrochages qui ne cessent de marquer le passage du premier virage au départ des courses MotoGP.

Chute de Marco Bezzecchi, VR46 Racing Team

Le sujet n'est pas nouveau, mais un double crash au départ de la course sprint indienne l'a une nouvelle fois remis sur la table. Plusieurs pilotes MotoGP ont exprimé leur colère samedi après-midi, estimant que le jugement des commissaires n'avait pas été à la hauteur aujourd'hui.

Deux accidents ont secoué le peloton au départ de l'épreuve. L'un à l'avant, pour lequel Luca Marini a écopé de celle qui est désormais présentée comme la sanction prévue par le règlement dans le cas spécifique d'un "pilotage irresponsable" dans le premier virage d'une course, à savoir une pénalité long-lap. L'autre à l'arrière, pour lequel Stefan Bradl n'a pas été sanctionné bien qu'il ait percuté Augusto Fernández et entraîné la chute de Pol Espargaró. Cet accrochage a été classé parmi les "incidents de course".

Ces dernières semaines, les Grands Prix d'Autriche et de Catalogne ont déjà été marqués par des incidents de ce genre, de même que d'autres épreuves disputées plus tôt dans la saison, ceux-ci semblant se multiplier à mesure que les contraintes et la pression augmentent sur les épaules des pilotes, désormais soumis à deux courses par week-end et parfois en difficulté pour dépasser.

Jusqu'à présent, une pénalité long-lap est la sanction la plus lourde qui ait été attribuée, à l'image de la décision rendue aujourd'hui à l'encontre de Luca Marini. C'est également cette sanction qu'ont reçue Enea Bastianini à Barcelone et Jorge Martín au Red Bull Ring. Mais un certain nombre de pilotes estiment qu'il faudrait sévir bien plus dans le cas précis des accidents du départ, afin que cela ait un effet dissuasif et mène à une approche plus prudente.

"Il y a une solution très, très, très simple : de grosses pénalités pour le premier virage. Je le dis à toutes les Commissions de sécurité. [Des pénalités] plus fortes, plus fortes. C'est tout", a ainsi estimé Aleix Espargaró. "[Des pénalités] fortes, très fortes", a-t-il insisté. "Vous verrez qu'ils freineront plus tôt, c'est facile. Il suffit de freiner plus tôt, c'est simple. Très fortes."

Pol Espargaro, Tech3 GASGAS Factory Racing, Stefan Bradl, Team LCR Honda nt

Pol Espargaró a été envoyé au tapis après le contact entre Stefan Bradl et Augusto Fernández.

Son avis est partagé par Fabio Quartararo, qui a ajouté : "On en a parlé en Commission de sécurité, [en disant] que celui qui ferait quelque chose d'étrange au premier virage 1 devait avoir une grosse, grosse pénalité. Et au final, ça impliquait deux coéquipiers, Marco [Bezzecchi] n'a vraiment pas eu de chance, mais c'est super, super difficile."

Pour Jack Miller, ce qui s'est passé aujourd'hui était "inévitable" et "normal" pour un virage aussi serré, qui n'a eu de cesse de piéger les pilotes tout au long du week-end avec un point de freinage difficile à trouver.

Des incidents "toujours évitables" pour Pol Espargaró

Bien que victime collatérale de cet accrochage, Pol Espargaró s'est dit en accord avec le jugement des commissaires et en a fait également un incident de course. "Augusto était au milieu. Si je devais dire quelque chose au sujet de Stefan, c'est qu'il aurait peut-être pu être un peu plus agile, disons, pour anticiper la trajectoire d'Augusto et ouvrir un peu sa trajectoire avant d'aller au contact. Mais il est vrai qu'Augusto est allé du milieu vers la moto de Stefan. Il est celui qui bouge et heurte la moto de Stefan. Mais je ne vois pas ça comme une erreur, une imprudence ou quelque chose comme ça. Je crois qu'Augusto essayait d'ouvrir sa trajectoire pour passer le premier virage et c'est une conséquence de la course. Ce n'est rien qui devrait être pénalisé, pour moi."

Néanmoins, et contrairement à Miller, le pilote espagnol estime que les incidents au premier virage sont "toujours évitables". "On peut toujours faire quelque chose, freiner un peu plus tôt que ce qu'on aurait pensé", a-t-il pointé. "Parfois, ça arrive. J'essaye de comprendre pourquoi. Peut-être qu'un jour ça m'arrivera, mais pour le moment ça n'a pas été le cas et ça fait dix ans que je suis en MotoGP."

"C'est quelque chose qu'on doit éviter. On en a énormément parlé, entre pilotes et à la Commission de sécurité. On a beaucoup parlé rien que du premier virage, et ça arrive quand même alors je crois que si ça doit arriver, ça arrivera", a-t-il ajouté. "Peut-être qu'un jour je le ferai, mais je ne l'ai jamais fait. Donc si je ne l'ai jamais fait avec toutes les courses que j'ai disputées pendant ma carrière MotoGP, ça veut dire qu'on peut toujours éviter ça. Si quelqu'un rencontre parfois ce problème, c'est qu'il en demande trop au premier virage avec le réservoir plein, des pneus neufs, et surtout aujourd'hui avec des conditions humides. Tout était si piégeux qu'on ne peut pas faire ce genre d'erreurs."

Sans vouloir appuyer l'option d'une suspension, considérant que c'est aux commissaires de déterminer la nature des pénalités, le pilote Tech3 aurait néanmoins voulu voir une sanction plus sévère aujourd'hui : "On s'était mis d'accord là-dessus à la Commission de sécurité. On avait tous dit que si ça arrivait ce week-end, si des choses comme celles d'aujourd'hui se produisaient, il faudrait que ce soit puni plus lourdement. Ça ne peut pas juste être une pénalité long-lap, car si on bousille la course d'un pilote ou si on blesse un autre pilote, qu'est-ce que c'est qu'une pénalité long-lap ? Cette erreur doit donc être davantage sanctionnée."

Avec Rachit Thukral

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