Morbidelli essaye de contenir son impatience avant de piloter la Ducati

Dans moins d'un mois désormais, Franco Morbidelli prendra le guidon de la Ducati, la moto sur laquelle il lorgne avec envie. Mais avant de remplacer Johann Zarco chez Pramac Racing, il ne peut que rêver à des lendemains meilleurs tandis qu'il termine péniblement sa saison avec Yamaha.

Franco Morbidelli, Yamaha Factory Racing

Les saisons 2020 et 2021 paraissent bien loin aujourd'hui, l'une ayant mené Franco Morbidelli au deuxième rang du championnat, l'autre ayant vu le sacre de Fabio Quartararo. Deux ans plus tard, Yamaha est au plus bas et les courses où ses pilotes évoluent en fond de peloton ne font plus exception, tandis que Ducati a pris le plein pouvoir sur le MotoGP.

Cette année, le dernier mois de compétition va opposer trois hommes de la marque italienne pour le titre, lutte qui semble devoir se concentrer sur un duel entre le pilote d'usine Pecco Bagnaia et le représentant du team Pramac Racing, Jorge Martín. Ce dernier, futur coéquipier de Morbidelli, a acquis une puissance impressionnante depuis la fin de l'été, au point de rendre possible le sacre d'un team privé, ce qui n'a plus été concrétisé depuis Valentino Rossi en 2001.

Aux succès de l'Espagnol s'est ajoutée la première victoire tant attendue de son coéquipier, Johann Zarco, inlassablement chassée pendant sept ans avant un Grand Prix d'Australie libérateur. Mais lorsqu'il a été interrogé sur l'excitation qu'a pu lui procurer la victoire du Français, qu'il remplacera en fin de mois dans le stand Pramac Racing, Franco Morbidelli a clairement fait comprendre qu'il n'avait pas eu besoin de ce succès pour percevoir le potentiel de la moto qu'il va bientôt piloter.

"J’étais déjà suffisamment excité quand j’ai compris que j’allais piloter une Ducati ! J’étais très excité ! Après, voir Pramac, ma future équipe, gagner et être la première équipe du classement, il est certain que ça génère beaucoup d’excitation, c'est clair", a déclaré le pilote italien, annoncé en partance de Yamaha pendant l'été alors qu'il est aux prises avec de grandes difficultés depuis qu'il a rejoint l'équipe officielle de la marque japonaise courant 2021.

Si Lin Jarvis présentait son départ comme l'opportunité d'un nouveau départ, force est de constater en effet que les performances d'ensemble du clan de Borgo Panigale ont de quoi alimenter son impatience.

"On voit tout le temps au moins trois Ducati aux cinq premières places. Tous les pilotes sont hyper contents de la moto et en mesure d'être performants. Alors l'idée d'enfourcher cette moto est clairement excitante", avouait Morbidelli avant même un GP de Thaïlande qui allait encore une fois renforcer les statistiques de Borgo Panigale avec le doublé de Jorge Martín.

Ducati en est à six victoires de Grand Prix consécutives, une série déjà réalisée l'an dernier et qui constitue le record de la marque. Et elle va même bien au-delà, puisqu'elle compte 14 victoires cette saison, du jamais-vu pour les Rouges, de même que les 35 pilotes placés sur le podium depuis le premier Grand Prix de la saison. Quant au doublé Martín-Bagnaia de Buriram, c'est le dixième de la saison pour Ducati.

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Tout cela aurait de quoi faire tourner la tête d'un Franco Morbidelli à la peine sur la YZR-M1 et qui sait qu'il pourra enfourcher la Ducati le 28 novembre lors du test de Valence. Mais il cherche néanmoins à ne pas se laisser déborder par l'impatience. Il lui reste trois Grands Prix à disputer avec la Yamaha et il compte bien vivre cette période de la façon la plus positive possible.

"Je dois rester tranquille et concentré sur la situation actuelle, car je souhaite toujours obtenir de bons résultats. Ce serait beau de décrocher un podium avec cette équipe et cette moto : je sais que c’est possible. On a vu que lorsque l’on saisit sa chance, c'est possible. On a vu que Fabio a été très bon pour saisir la chance qu'il a eue en Inde et à Mandalika. Ce sera important de prendre cette chance qui se présente à nous. On n'est pas loin, on n'est pas loin…"

Occasion manquée à Buriram

Morbidelli comptait beaucoup sur le GP de Thaïlande pour parvenir à cet objectif, rêvant au potentiel qu'allait lui apporter le pneu arrière atypique qui y est utilisé et qui correspond mieux à sa moto. Si le week-end s'est globalement déroulé de manière plus satisfaisante que la moyenne de sa saison, il n'a pas été au rendez-vous pour se placer aux avant-postes.

"Franchement, vu la vitesse que j'avais, j'aurais dû faire un chrono suffisant dès ma première tentative pour accéder à la Q2. Malheureusement, je n'ai pas été assez agressif", regrettait-il vendredi soir, ensuite privé de sa deuxième tentative à cause des drapeaux jaunes.

Voilà comment il a manqué le top 10 si précieux lors des premiers essais. Finalement qualifié 18e le lendemain matin après une Q1 "pleine de requins" dont il n'a pas pu s'extraire, il a manqué ce qu'il jugeait être un objectif "vital" pour les courses et cela s'est forcément ressenti lorsqu'elles ont eu lieu. Quinzième du sprint, il est parvenu à accrocher les cinq points de la 11e place dimanche.

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"Ça a été une bonne course. La moto fonctionnait très bien et j'ai pu me montrer très rapide. À la fin, en particulier, j'étais le plus rapide en piste et c'était appréciable", jugeait-il avant de quitter Buriram. "Malheureusement, ma position de départ n'a pas été idéale et je n'ai pas pu remonter comme je l'aurais voulu. J'ai aussi fait une erreur, j'ai élargi au virage 3 et j'ai perdu beaucoup de temps. C'est dommage mais on était rapides, donc une course positive dans l'ensemble."

Questionné pour savoir s'il y a du positif à retenir de ce Grand Prix pour les suivants, Morbidelli a tempéré les attentes à nourrir désormais : "Je l'espère vraiment, mais ça va être une autre histoire, avec des pneus différents. Ça va être comme repartir d'une feuille blanche. Mais l'année dernière, j'ai été très rapide en Malaisie donc on y va avec une grande confiance."

Avec Guillaume Navarro

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