Morbidelli : "Je veux réussir avec cette équipe, je le mérite"

Mis sur la sellette par la baisse de ses résultats depuis deux ans, Franco Morbidelli se bat pour garder sa place chez Yamaha. Il sait le mois de juin décisif et entend se montrer combattif.

Franco Morbidelli, Yamaha Factory Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

À l'aube d'un mois de juin décisif pour plusieurs pilotes sur le marché des transferts, Franco Morbidelli fait face aux multiples questions portant sur son avenir. Depuis deux ans, le pilote italien a déserté les avant-postes. D'abord blessé au genou, au point d'avoir dû être opéré et observer plusieurs mois de convalescence, il a ensuite rejoint l'équipe officielle Yamaha à l'été 2021 et y a vu sa compétitivité s'étioler.

Au guidon d'une M1 dont le caractère a changé avec les années, Morbidelli a dû remettre en question son style de pilotage, un changement profond qui a pu s'avérer déstabilisant. Récemment, cependant, il s'est senti plus proche de Fabio Quartararo, même si les performances générales du duo Yamaha restent inférieures aux attentes. Le résultat de la première journée au Mugello en atteste, les deux pilotes ayant été relégués hors du top 10, séparés de trente millièmes.

Chacun a beau savoir qu'une grande partie du retour aux avant-postes se joue dans les bureaux des ingénieurs, qui doivent rattraper le retard pris sur les marques européennes, la pression de l'avenir se fait néanmoins sentir pour Morbidelli dont le contrat arrivera à échéance à la fin de la saison.

Aussi, lorsqu'il s'est rendu dans le paddock WorldSBK, le week-end dernier à Misano, il savait pertinemment que sa visite ne serait pas accueillie de la même manière que celle de Pecco Bagnaia ou Marco Bezzecchi. En retrouvant le paddock MotoGP, il s'est amusé des conclusions hâtives tirées par certains. "C'est un peu parce qu'une place se libère dans notre team [WorldSBK] car Toprak [Razgatlioglu] va partir, et aussi un peu parce que les gens s'amusent à me taquiner !" a-t-il souri. "Ces dernières années, je n'ai pas été très compétitif, alors les journalistes s'amusent à m'embêter en me demandant si je vais aller en Superbike."

Mais Morbidelli n'a aucune intention de rejoindre le WorldSBK, qu'il trouve trop centré sur "un mec et une moto qui gagnent" actuellement, là où le MotoGP offre "un vrai combat pour la victoire" et des chances de lutte à tous les niveaux. Alors il tente de rester concentré sur ce qu'il a à faire, focalisé sur Quartararo pour tenter de retrouver la "crédibilité" qu'il estime avoir quelque peu perdue en étant dominé par son coéquipier depuis deux ans.

"Après cinq courses, je suis à neuf points de lui, je l'ai battu quelques fois en qualifications dont à Jerez, qui est sa piste. Je pense que je me rapproche de lui", insiste-t-il. "Je peux voir que je suis plus ou moins là. Ma voix a plus de poids maintenant, disons que j'ai plus de crédibilité. J'en suis satisfait mais je ne suis pas encore content, je veux encore progresser et réaliser de meilleures performances. On sait que tout est possible donc je veux progresser." A-t-il suffisamment de crédibilité à présent pour garder sa place ? "Ça, je ne sais pas", admet-il.

"J'adorerais garder mon boulot"

Alors que les discussions sur son avenir étaient lancées avant la pause du printemps, Morbidelli veut continuer d'affirmer sa volonté de servir Yamaha, dont il a dit avoir ressenti une confiance en hausse récemment.

"On travaille déjà sur l'avenir. Il faut bien comprendre quelle va être la voie à suivre. J'ai toujours dit que j'avais une grande affection pour Yamaha et pour l'équipe dans laquelle je suis. J'ai fait pratiquement toute ma carrière en MotoGP avec Yamaha, et depuis que je suis arrivé dans le team officiel on n'a malheureusement pas réussi à obtenir de bons résultats ensemble, en tout cas [pas] des podiums et des résultats importants. Je veux absolument le faire avec cette équipe parce que je crois que je le mérite, et les personnes de l'équipe le méritent", argumente-t-il.

LIRE AUSSI - Morbidelli est "resté en vie" grâce à l'aide de Rossi et de l'Academy

"Il faut qu'on travaille, il y a beaucoup de travail à faire. Un travail d'amélioration doit être mené, que je crois avoir fait entre l'année dernière et cette année. On verra, on discute et on travaille dans la meilleure direction possible", martèle-t-il, déterminé à faire remonter sa courbe de résultats. "En ce qui concerne mes sensations et mon rapport avec la moto, la situation s'est beaucoup améliorée. Mais on n'arrive malgré tout pas à figurer là où on le voudrait, alors on a réfléchi à la manière dont on pourrait peaufiner notre méthode de travail et améliorer ce qui peut l'être en ce moment."

Interrogé sur l'importance que revêt ce triple week-end de courses pour son avenir, Morbidelli a ajouté : "Toutes les courses sont importantes. Je ne fais pas les courses pour garder ma place, je fais ça pour ma passion, ce qui me meut, ce que j'ai fait toute ma vie. C'est ce que je sais faire, ce que je fais de mieux dans la vie et je ne veux pas que ça s'annihile à cause de facteurs externes."

"C'est aussi un travail et on veut tous garder notre travail, non ? Donc j'adorerais garder mon boulot et j'aimerais continuer à le faire de nombreuses années. Je continue à faire mon truc, je continue à progresser. L'an dernier, la différence entre Fabio et moi était importante et tu n'es pas dans une bonne position quand tu te fais botter le cul. Cette année, c'est une tout autre histoire. On peut le dire après cinq courses. OK, il faut faire mieux, mais on peut le dire parce que les chiffres le disent, pas moi. On verra. Ces trois courses sont vraiment importantes parce qu'elles s'enchaînent mais elles sont aussi importantes que les autres."

Avec Vincent Lalanne-Sicaud

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article

Voir aussi :

Article précédent Márquez roublard : Bagnaia "s'est arrêté ; je lui ai dit merci !"
Article suivant Quartararo crée sa propre structure pour prendre la succession de Mahé

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France