De nets progrès sur la Honda : "Ces gens savent faire des motos"
Après avoir testé une nouvelle version de la Honda destinée à la saison 2024, Joan Mir est ravi. C'est la première fois en un an qu'il sent une réelle différence dans les performances d'une moto qui avait nettement reculé dernièrement.
Pour le premier test de l'intersaison, Alberto Puig promettait une nouvelle Honda "complètement différente de celle essayée à Misano", et les commentaires exprimés à l'issue de la journée passée en piste à Valence semblent confirmer qu'un vrai pas a bel et bien été franchi. Sur les quatre pilotes de la marque, Joan Mir est celui qui a pu mener le travail le plus approfondi, en s'appuyant sur une année d'expérience de la RC213V, et le Majorquin a souligné de réelles avancées.
"Je suis très content. Depuis que je suis arrivé, c'est la première fois que je sens une différence et que quelque chose fonctionne véritablement mieux. Les chronos sont là", s'est réjoui Joan Mir, qui reprenait la piste après sa grosse chute de vendredi. "J'ai pu imprimer un bon rythme. À chaque sortie que j'ai faite, j'ai pu être fort, et ce pendant toute la journée. Ça faisait longtemps !"
"Dans la dernière partie de la journée, on s'est concentrés sur le fait d'établir un set-up, d'essayer des choses sur la partie avant de la moto, c'est la raison pour laquelle je suis resté assez longtemps au stand pour faire ces changements. Et ma dernière sortie a été très bonne, j'ai roulé en petits 1'30 en pneus usés. Ça me satisfait car c'est le chrono qu'il faut faire pour être devant, alors c'est fantastique. On n'a pas vraiment fait de time attack, on a juste mené notre journée aussi bien que possible et le temps n'était pas suffisant pour tout faire. Mais on peut s'estimer satisfaits de ces chronos et de ce rythme."
"J'arrive à voir une réaction dans le box", s'est félicité Joan Mir. Parmi l'ensemble des commentaires exprimés, on perçoit des améliorations très attendues en termes d'adhérence à l'arrière, avec une moto plus longue et mieux équilibrée, moins chargée sur l'avant. Il a également été souligné que la connexion avec la poignée de gaz était meilleure et la moto plus réactive.
"Le grip, qui est quelque chose dont on s'est plaint tout l'année, semble meilleur. La moto est aussi plus légère et ça aide un peu pour tourner ou s'arrêter, c'est un avantage", a mentionné Mir. "Le moteur n'est pas fantastique, ce n'est pas le meilleur qu'ils ont apporté, c'est l'une des choses qu'ils doivent améliorer pour le test de Sepang, mais je suis content dans l'ensemble."
"L'électronique est toujours du type de celle qu'on avait cette année et je pense qu'on peut faire quelque chose là-dessus. C'est une des choses que j'ai demandées pour Sepang. Il y a de la marge. Maintenant que le grip est un petit peu mieux, si on a plus de contrôle c'est un avantage", a ajouté le pilote espagnol.
"Ce que j'ai pu ressentir au début c'est que la moto est plus légère, donc qu'elle s'arrête un peu mieux. On stresse [l'avant] de la même façon mais en freinant à un endroit différent. Ensuite, on a fait certaines choses sur les réglages, pour essayer de faire bouger la moto. Elle est un peu plus grande que celle d'avant, donc il fallait qu'on établisse un set-up correct en adaptant mon style à la moto et tout cela. J'ai pu voir que j'ai pu avoir un meilleur retour de l'avant. Ce n'est que le premier test mais on en demande beaucoup à la partie avant sur cette piste."
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Luca Marini sur la Honda officielle.
Avec les départs de Marc Márquez, ce test a vu les premiers pas de Luca Marini au guidon de la RC213V. Une première journée encourageante, à en juger par le fait que le pilote italien a été le plus rapide du groupe, dixième à 0"7 du leader, mais aussi grâce à son implication dans le travail. "Il apporte de très bonnes informations, il est très précis dans ses commentaires et nous sommes très heureux de la manière dont il gère la journée", indiquait Alberto Puig au site officiel du MotoGP en cours de journée, Marini n'étant pas autorisé à s'exprimer.
Dans le team LCR, Johann Zarco a pris la suite d'Álex Rins, des retrouvailles après quelques Grands Prix déjà disputés ensemble il y a quatre ans. Le Français a d'abord roulé avec le modèle 2023 avant de se concentrer longuement sur la nouvelle moto, avec d'après son directeur d'équipe, un ressenti positif. "Ça nous a fait plaisir que Zarco ait fait quelques tours sur la moto de 2023 puis avec celle de 2024, avec laquelle il a senti une différence notable en entrée de virage", a expliqué Lucio Cecchinello à Sky Sport, en Italie.
De l'autre côté du stand, Takaaki Nakagami a quant à lui mené un travail quelque peu différent, puisqu'il n'a pu prendre le guidon de la moto 2024 que pour quelques tours en fin de journée. "J'ai juste enfourché [la moto avec] la position de pilotage de Zarco, c’était donc très inconfortable pour freiner", a expliqué le Japonais. "Malheureusement, au dernier moment, Zarco est tombé au virage 4. Il a fallu le temps de réparer la moto et il était déjà très tard. Je n’ai pas voulu faire d’erreur stupide dans les dernières minutes, alors il s’agissait juste de prendre le pouls de la moto."
"Ma première impression a néanmoins été très bonne. Le caractère du moteur et le grip sur l’angle ont progressé", a-t-il souligné. "La moto est très légère, son agilité bien meilleure, et j’ai aimé la performance du moteur, donc mon impression a été bonne. Je sais qu’ils apporteront de nouvelles pièces ou un nouveau moteur au prochain test, à Sepang, donc on verra. J'ai en tout cas pu ressentir du potentiel dans la dernière spec.”
Les retours des pilotes semblent donc converger. Indépendamment du classement final, alors que certains, et parmi eux Mir, n'ont pas tenté de time attack, ils témoignent d'une réelle progression du package général, au moment même où Honda va pouvoir bénéficier d'un système de concessions totalement repensé pour, notamment, profiter d'un plus grand nombre de jours de piste lors des prochains tests, à Sepang, dans deux mois.
"Il est clair que ces gens savent faire des motos", a souligné Joan Mir. "Je pense que ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils apportent quelque chose qui fonctionne vraiment et à partir de là, on va s'améliorer. La moto que j'ai pilotée aujourd'hui est un bon point de départ pour faire de bonnes choses l'année prochaine. Il faut encore qu'on progresse, mais compte tenu de ce que j'ai vu aujourd'hui, je suis sûr qu'ils vont le faire."
Avec German Garcia Casanova
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