Les pilotes MotoGP plus unis que jamais avant de courir en Inde
Une nouvelle forme de dialogue entre pilotes est née ces dernières semaines, avec une parole qui devient de plus en plus uniforme. Cette union nouvelle sera mise à l'épreuve du feu cette semaine alors que le MotoGP découvre le GP d'Inde et s'inquiète de la sécurité du circuit.
Les pilotes MotoGP abordent un nouveau défi cette semaine, celui de courir en Inde pour la première fois. Et c'est plus unis que jamais qu'ils se rendent à Buddh, circuit qui suscite un certain nombre d'inquiétudes. De récentes réunions leur ont en effet fait réaliser, selon Aleix Espargaró, qu'ils sont beaucoup plus sur la même longueur d'ondes qu'ils ne l'avaient imaginé.
La première de ces réunions, indépendantes de celles de la Commission de sécurité qui se tient le vendredi de chaque Grand Prix avec les représentants des organes décideurs, s'est déroulée le jeudi du Grand Prix de Catalogne, à Barcelone. Le sujet principal portait alors sur la possibilité d'introduire un salaire minimum dans la catégorie reine. Et au cours de cette conversation, il semble que les pilotes aient mis de côté leurs intérêts personnels pour privilégier l'intérêt collectif.
Aleix Espargaró y participait, lui qui, par son ancienneté et son expérience, prend de plus en plus d'importance au sein du peloton. Et pour le pilote espagnol, les points de vue sont très proches sur de nombreuses questions relatives au championnat.
Ainsi, lorsque Motorsport.com lui a demandé comment il pensait que la grille allait gérer les décisions au sujet de ce Grand Prix à venir, le pilote Aprilia a répondu : "Maintenant, il y a une chose qui est très importante entre nous, c'est l'unité. Je ne sais pas pourquoi, mais désormais quand on s'assoie et qu'on parle, on pense beaucoup plus de la même façon que ce que l'on avait imaginé."
"Avant, on allait à la Commission de sécurité et il y avait beaucoup plus de confusion, parce qu'on cumulait les opinions pointant dans des directions différentes. Aujourd'hui, il s'avère que l'on est d'accord sur la plupart des sujets. C'est très positif. On va ainsi pouvoir améliorer beaucoup de choses", a ajouté le vétéran du plateau.
Ces dernières semaines, Espargaró a exprimé son inquiétude au sujet de la sécurité offerte par le circuit de Buddh, finalement homologué en dernière minute aux normes de la FIM (Fédération internationale de motocyclisme) pour que le MotoGP puisse y courir cette semaine.
La proximité des murs a notamment été l'un des sujets les plus souvent soulevés par les pilotes, les protections étant situées à un peu plus de trois mètres du tracé dans certaines portions. L'extérieur du virage 3 est particulièrement sensible, même s'il s'agit de l'une des portions les plus lentes du circuit, avec une vitesse des MotoGP estimée à 50 km/h tout au plus.
Outre Aleix Espargaró, d'autres pilotes, comme Luca Marini, ont ouvertement signifié leur préoccupation sur le sujet, même après la dernière réunion de la Commission de sécurité lors de laquelle les instances ont montré aux pilotes des images des récents travaux sur place.
Alors qu'approche la découverte des lieux pour ce nouveau Grand Prix ajouté cette année au calendrier, Motorsport.com comprend que les pilotes sont déterminés à organiser un vote entre eux pour toutes les questions relatives à leur sécurité. Les premiers essais, vendredi matin, et même la reconnaissance de la piste jeudi vont d'emblée donner lieu à un repérage très attentif des conditions.
"En Inde, nous allons faire le tour [du circuit], tous les pilotes ensemble, avant de monter sur les motos, afin de comprendre la situation", a expliqué Espargaró, affichant par là l'unité du peloton MotoGP sur le sujet, du moins pour le moment.
Vers une union des pilotes pour des décisions plus réactives ?
Lors du dernier week-end de course, Johann Zarco évoquait cette nouvelle forme d'échanges entre les pilotes née à Barcelone, prémices peut-être d'une union avec laquelle le peloton MotoGP a flirté depuis plusieurs saisons. Pour le Français, cela pourrait être une manière d'améliorer les processus pour lesquels la Commission de sécurité ne suffit pas toujours.
"La sécurité est déjà au sein de la Commission de sécurité, mais il y a des choses qu'on pourrait encore ajuster parce que parfois, ça manque de réactivité", jugeait-il. "[Ça a été le cas] surtout à Silverstone, sous la pluie pour la Q1 et peut-être même la troisième séance : moi, j'estimais que ça n'était pas roulable, il n'y a pas eu de drapeau rouge et en fait je me suis rendu compte que les autres pilotes aussi estimaient que ça n'était pas roulable. Tant qu'il y en a sur la piste et qu'ils améliorent les chronos, tu te dis que c'est bon. Mais il y avait trop d'aquaplaning. C'est curieux : il y avait déjà eu des drapeaux rouges pour moins que ça, et là à Silverstone, tout a coulé."
"C'est un peu aussi pour ça qu'on se demande si on n’aurait pas besoin, hors de la Commission de sécurité, de quelqu'un qui parle vraiment pour nous, qu'on puisse prendre des décisions plus rapidement à l'unanimité de tous les pilotes, ou au moins la majorité, pour vite acter quelque chose. C'était un peu ça notre échange."
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