MotoGP GP d'Inde

La piste de Buddh inquiète toujours certains pilotes

Le MotoGP s'apprête à disputer son premier Grand Prix d'Inde, mais à l'approche du rendez-vous, certains pilotes ont exprimé leur inquiétude quant à la piste de Buddh, pour laquelle ils n'ont eu que peu d'informations, pas toujours jugées rassurantes.

La ligne droite des stands

Le championnat MotoGP a bouclé la principale partie de sa saison européenne et embarque à présent pour une intense tournée outre-mer. Celle-ci doit commencer en Inde, où un nouveau Grand Prix attend les pilotes la semaine prochaine. Seulement, au fur et à mesure qu'il approchait, des inquiétudes se sont exprimées au cours des dernières semaines au sujet de ce nouveau rendez-vous.

Ce premier Grand Prix d'Inde MotoGP est rendu possible par des modifications apportées à la piste de Buddh. Le circuit a initialement été construit pour faire courir la Formule 1, avec une épreuve organisée de 2011 à 2013 puis retirée du calendrier. Des travaux de rénovation estimés à plusieurs millions d'euros ont accompagné l'arrivée de la catégorie reine des courses moto sur place, avec notamment un resurfaçage partiel de la piste et l'extension des zones de dégagement afin d'ajouter du gravier.

Or ces évolutions ont fait naître des inquiétudes, et ce d'autant plus depuis qu'un désaccord quant à la responsabilité des travaux a entraîné le retard de ceux-ci ainsi que de l'homologation de la piste.

À Barcelone, Aleix Espargaró a admis que les pilotes n'étaient sereins compte tenu du manque d'informations reçu au sujet des travaux réalisés. "On n'est pas détendus", avait alors déclaré le pilote espagnol. "J'ai vraiment hâte d'aller en Inde, la piste a l'air très bien. C'est une piste rapide qui peut être bonne pour l'Aprilia. Mais on a demandé plusieurs fois à voir les travaux qui sont réalisés et, jusqu'à présent, on ne nous a rien dit."

"La Dorna nous dit de rester calmes, qu'ils travaillent et que tout est dans les temps. On doit donc faire confiance et espérer que ce sera un circuit sûr", ajoutait alors le pilote Aprilia.

The final sector at the Buddh International Circuit has caused concern for riders

Le dernier secteur du circuit de Buddh fait partie des grosses inquiétudes des pilotes.

Espargaró avait déjà eu l'occasion de mentionner une zone de dégagement dans le dernier secteur du circuit où un mur se trouvait trop proche de la piste par rapport aux dynamiques des chutes en MotoGP. "Il y a longtemps, [Massimo] Rivola m'a montré un virage − je crois que c'était le dernier − dans lequel il y avait un mur très proche. C'était comme à Indianapolis, dingue !" avait-il expliqué en marge du GP d'Autriche. "S'il y a un mur à cet endroit, on ne pourra pas courir, aucune chance", avait-il ajouté, expliquant ensuite : "Au dernier virage, ils ont enlevé de l'asphalte et ils l'ont resserré vers l'intérieur, ils ont peint l'extérieur pour avoir plus d'espace avec le mur."

Des vidéos montrées aux pilotes à Misano

À Misano, vendredi dernier, Espargaró a dû manquer la réunion de la Commission de sécurité après avoir pris un mauvais coup dans une chute. Il est néanmoins resté attentif à la question, qui a été au cœur des discussions, les représentants des instances du championnat ayant montré des images aux pilotes afin de leur expliquer les travaux réalisés.

"Je ne suis pas allé à la Commission de sécurité, c'était la première que je manquais en cinq ans. J'ai ensuite parlé avec certains pilotes et ils m'ont dit qu'ils travaillent très dur et changent des choses", a fait savoir le pilote Aprilia pendant le week-end. "Ça semble mieux que ce qu'ils pensaient. Nous, les pilotes, on va parler tous ensemble le jeudi après avoir vu la piste. Je veux croire que la Dorna travaille pour notre sécurité."

Si l'Espagnol avait entendu des propos rassurants, d'autres restaient au contraire très inquiets, à l'instar de Luca Marini. "C'est comme avant. Pourquoi faudrait-il que je sois rassuré ?" questionnait le pilote VR46 après la réunion, pas convaincu par les images qu'il a pu voir. "Tout est pareil. Il y a juste un virage dans lequel ils ont dit qu’ils peignaient un peu le vibreur, comme dans le dernier virage en Autriche. Il y a un virage où ils font la même chose."

"Tout est comme avant. Pour ceux c'est bon, on verra s’il n’y a pas de conséquence quand un pilote tombera et percutera le mur. Peut-être que personne ne tombera et que ça ira bien. On verra", a insisté fermement Marini.

Également sur la réserve, Álex Márquez s'est dit peu convaincu par les solutions qui ont été montrées aux pilotes : "On a vu des vidéos. Il y a trois virages à l'extérieur desquels le mur est assez proche. Le vibreur va être peint comme en Autriche, plus à l'intérieur, pour éviter [d'y passer]. Je pense que ça n'est pas la meilleure solution. Comme je l'ai souvent dit, on est dans le Championnat du monde, pas dans une série régionale."

Mais le dernier secteur n'est pas le seul à préoccuper les pilotes. "Le virage 2 est celui pour lequel on est le plus inquiet. Les virage 2 et 3 sont assez proches du mur et pour ça, il n'y a pas de solution", a souligné le pilote Gresini.

"On verra quand on arrivera là-bas. Ils ont fait du très bon travail, mais il faudra voir si ça suffit", a ajouté Álex Márquez. "Si on arrive là-bas et que c'est sûr pour courir, on est les premiers à vouloir courir. Mais il faudra qu'on soit vraiment clairs sur ce point, savoir si c'est sûr ou pas. On le verra en EL1, quand toutes les motos seront [en piste]."

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