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MotoGP GP d'Inde

De la PlayStation à la piste, les pilotes MotoGP à la découverte de Buddh

Les MotoGP rouleront pour la première fois sur le circuit de Buddh vendredi. Avant cela, les pilotes se sont préparés comme ils l'ont pu, essentiellement à grandes doses de séances gaming !

Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team

Pour la septième fois en dix ans, le MotoGP intègre une nouvelle piste à son calendrier, avec le premier GP d'Inde de son Histoire. Après avoir accueilli trois Grands Prix de Formule 1 entre 2011 et 2013, le circuit de Buddh n'a plus figuré au calendrier de championnats d'une telle envergure. Sans toutefois avoir été délaissé, il a subi des travaux de réfection dans l'optique de son accord avec la discipline reine des deux-roues et c'est une piste un peu réduite qui devra être arpentée ce week-end par rapport à sa configuration passée.

Mais les pilotes MotoGP n'ont d'autre choix que d'attendre les premiers essais de vendredi avant de véritablement prendre leurs repères, aucun test n'ayant été organisé sur place au préalable. Ils ont néanmoins utilisé les moyens à leur disposition pour accélérer un peu le processus... et ont donc passé beaucoup d'heures sur le jeu vidéo officiel !

"PlayStation, PlayStation, PlayStation !", répond Raúl Fernández lorsqu'il est interrogé sur sa préparation. Néanmoins, l'Espagnol doute de l'utilité du temps passé à jouer : "Sincèrement, c'est difficile. Ce n'est pas comme en Formule 1, on n'a pas de simulateur. En F1, c'est assez facile mais nous, on a la PlayStation. On peut plus ou moins apprendre la piste mais quand j'ai fait le tour à pied, je me suis dit 'bon, la PlayStation ça n'est pas vraiment similaire !'. On voit que ce sont plus ou moins les mêmes trajectoires mais c'est impossible d'avoir des références pour la course."

"J'ai un peu appris, je sais que le premier virage est sur la droite, mais le reste, on verra ! Blague à part, j'ai fait un peu de PlayStation mais ce n'est pas très professionnel, sincèrement. On peut essayer mais on ne peut rien en retenir."

 

Jorge Martín a eu la même technique et il a même challengé Aleix Espargaró avec une installation à faire pâlir les gamers les plus assidus. Derrière l'amusement, c'est un vrai esprit de compétition qui se cache...

"J'ai essayé de bien comprendre la piste avant de venir, parce que je veux vraiment être performant ici aussi. J'ai fait beaucoup de simulateur sur [le jeu] MotoGP pour essayer de comprendre les virages. Concernant les attentes, je ne sais pas exactement ce qu'il va se passer. Je vais essayer d'être performant et j'espère gagner, c'est l'objectif", explique l'Espagnol, vainqueur des deux courses de Misano.

Une fois sur place, tous les pilotes pouvaient faire le tour de la piste à pied autant de fois qu'ils le souhaitent. Certains ont aussi pris leur vélo pour arpenter le bitume encore et encore. Aleix Espargaró (en photo ci-dessus) ne s'est pas fait prier, Johann Zarco non plus, pour allier la préparation physique avec le repérage des lieux.

Des essais rallongés pour s'adapter

Malgré le degré de découverte, Pol Espargaró s'attend à intégrer assez rapidement les spécificités de la piste indienne, plus abordable que d'autres selon lui. "Ce qui est bien ici, c'est qu'il y a d'assez longues lignes droites entre les virages, donc ça veut dire qu'on a le temps de voir le virage arriver", décrit le pilote Tech3.

"Je me souviens que la première fois qu'on est allés au Qatar, ça avait été très compliqué et difficile à apprendre parce qu'il y avait beaucoup de virages à l'aveugle dont on ne voyait pas l'entrée, donc il était très difficile de comprendre à quelle vitesse approcher du virage. Pour moi, le Qatar a fait partie des plus durs à comprendre et sur lesquels apprendre comment être rapide."

"Ici, c'est bien parce qu'on voit tous les virages depuis le virage précédent", poursuit Pol Espargaró. "Il y en a peut-être un ou deux qu'il faut apprendre car ils sont en côte, mais dans l'ensemble je pense que le processus d'apprentissage sera nettement meilleur. En tout cas, j'ai déjà fait pas mal de tours de piste et je sais plus ou moins ce que je vais trouver."

Vendredi, le programme prévoit des essais rallongés par rapport à la normale, avec deux séances de 1h10 au lieu de 45 minutes le matin et 1h l'après-midi. Cela servira à bien apprendre le tracé, à mémoriser l'enchaînement des virages et à prendre des repères de freinages, mais aussi à passer en revue une allocation pneumatique très riche : comme pour toute nouvelle piste, Michelin a pu apporter quatre options de gommes slicks à l'avant (au lieu de trois) et trois à l'arrière (au lieu de deux).

"Ce n'est pas facile de se préparer à un nouveau circuit et c'est compliqué avec les pneus parce qu'on a beaucoup de choix. Il faut tout essayer puisqu'on ne connaît pas l'adhérence et la dégradation des pneus. Les deux premières séances seront intéressantes. Heureusement, on a beaucoup de temps pour travailler dans le calme, surtout, ce qui est important", a souligné Luca Marini.

"Pour moi, il est très important de faire des tours en EL1, de prendre le temps de comprendre. Tous les pilotes ont une bonne expérience des circuits, des tracés, donc dès le début, dès qu'on voit le tracé, on connaît plus ou moins les trajectoires. Il y a d'abord les repères de freinage, mais après ça peut changer selon les pneus que l'on utilise, le niveau d'adhérence de la piste... Ce sera difficile au début. Il faut un peu travailler sur tout. L'électronique est aussi la clé pour bien piloter la moto sur un nouveau circuit."

Avec Vincent Lalanne-Sicaud

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