Les pilotes contents de revenir à Djeddah… sauf Hamilton

Lewis Hamilton s'est démarqué de ses pairs lorsqu'a été évoqué le retour à Djeddah, un an après l'attentat survenu lors de l'édition 2022.

Les flammes dans la nuit de Djeddah

Sam Bloxham / Motorsport Images

C'était il y a un an : le Grand Prix d'Arabie saoudite 2022 était perturbé, le vendredi, par l'attaque au missile d'une raffinerie du pétrolier Aramco, perpétrée par les rebelles houthis yéménites – ces derniers en lutte face à une coalition menée par l'Arabie saoudite, qui tente depuis 2015 de rendre le pouvoir au gouvernement renversé par les houthis l'année précédente au Yemen.

Fumée et flammes étaient visibles depuis le circuit, qui n'était qu'à une quinzaine de kilomètres de là. Des discussions sur la sécurité s'étaient éternisées des heures durant avant que la décision ne soit prise de maintenir au programme les activités du week-end, sans autre incident à déplorer.

Douze mois plus tard, à leur retour dans le paddock, les pilotes ont évidemment été interrogés à ce sujet par la presse… avec quatre approches différentes. À commencer par ceux qui préfèrent ne pas faire de commentaire, pour éviter d'émettre tout propos compromettant : il s'agit de Valtteri Bottas, Yuki Tsunoda et Alexander Albon.

Il y a ensuite ceux qui expriment leur satisfaction vis-à-vis de la situation. Carlos Sainz estime avoir eu "suffisamment de garanties et d'explications" pour être en sécurité ; Esteban Ocon et Lance Stroll communiquent également leur confiance vis-à-vis de la Formule 1 et des organisateurs du Grand Prix, tout comme Sergio Pérez, qui estime même que la F1 peut être "fière de pouvoir aider un pays à évoluer et les gens qui y vivent". Lando Norris abonde dans ce sens : "Je pense que ce que nous faisons en tant que sport est une bonne chose."

Je pense qu'il y avait beaucoup de leçons à tirer de ce qui s'est passé il y a douze mois, et la Formule 1 a vraiment répondu présent

George Russell

Parmi tous les pilotes qui se sont exprimés à ce sujet, George Russell est celui qui s'est montré le plus détaillé dans son analyse. "Je pense qu'il y avait beaucoup de leçons à tirer de ce qui s'est passé il y a douze mois, et la Formule 1 a vraiment répondu présent – pas seulement concernant ce qui se passe ici en Arabie saoudite, mais pour tous les Grands Prix auxquels nous allons. Il y a clairement des préoccupations sur la sécurité quand 400 000 personnes viennent sur un week-end. Les leçons ont probablement été tirées, et ce que la F1 a partagé avec nous donne un peu plus de tranquillité d'esprit et nous permet également de mieux comprendre. Il y avait probablement un manque de communication il y a 12 mois et notre première source d'information était les réseaux sociaux, et non la source. Cela a probablement mis de l'huile sur le feu. Je pense donc que notre situation est bien meilleure désormais."

Kevin Magnussen, lui, a exprimé une opinion relativement neutre. "L'an dernier, je dirais que c'était très particulier. Aucun d'entre nous n'a apprécié ça, mais je pense que la situation est différente désormais, politiquement c'est différent… Il y a un cessez-le-feu entre les deux parties qui étaient impliquées l'an dernier, et je pense que cela donne de la confiance", estime le pilote Haas, bien que ce conflit lié à l'intervention saoudienne au Yemen reste en cours en dépit du cessez-le-feu. "De toute façon, de mon côté, je ne peux pas faire grand-chose."

Enfin, il y a Lewis Hamilton. Face à l'optimisme ambiant, le septuple Champion du monde s'est fendu d'un verdict simple : "Pas grand-chose à ajouter. Tout l'inverse de tout ce qu'ils ont dit." Cela a le mérite d'être clair, et Hamilton a préféré ne pas se montrer plus explicite. "Je ne suis pas entré dans les détails, alors c'est sujet à interprétation. Je suis impatient de monter dans la voiture, assurément." Et le pilote Mercedes d'ajouter : "Cette partie-là de mon travail, elle m'enthousiasme." Cette partie-là, en opposition au reste.

Soulignons que les réticences de Hamilton ne concernent probablement pas que l'attentat de l'an dernier mais aussi les droits des minorités en général. L'Anglais est un fervent défenseur de la communauté LGBT+, dont il arborait le drapeau arc-en-ciel sur son casque lors du dernier Grand Prix à Bahreïn – communauté à laquelle l'Arabie saoudite fait partie des États les plus hostiles.

Lewis Hamilton, Mercedes W14

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