Ben Sulayem : "Le jour où la F1 se réveillera sans la FIA n'arrivera pas"

Mohammed Ben Sulayem assume les crispations entre la FIA et la Formule 1, rappelant le rôle essentiel de l'instance qu'il préside.

Mohammed Ben Sulayem, président de la FIA, et Stefano Domenicali, PDG de la F1, sur la grille

Depuis deux ans à la tête de la FIA, où il a pris la succession de Jean Todt, Mohammed Ben Sulayem est parfois contesté. Sa politique et ses prises de position concernant la gestion de la Formule 1 ont mis en lumière des relations qui ne sont pas toujours au beau fixe avec Liberty Media, promoteur du championnat. Une opposition qui ne l'effraie toutefois pas et qu'il revendique presque. "Les frictions sont parfois saines pour faire ressortir le meilleur", avance-t-il ainsi dans un entretien accordé à Motorsport-Magazin.

Ces derniers mois, les points de crispation n'ont pas manqué : estimation de la valeur de la F1 en vue d'une hypothétique vente à un fonds saoudien, divergences de point de vue quant à l'arrivée d'une onzième écurie, remise en question de la manière de faire appliquer certaines règles... Et en décembre, la polémique autour de Toto et Susie Wolff n'a rien arrangé. Mohammed Ben Sulayem a également été égratigné par son prédécesseur, à qui il reproche une mauvaise gestion financière

Je sais qui m'attaque, et ils pensent que je ne le sais pas.

Malgré une prise de recul assumée concernant la gestion quotidienne de la Formule 1, le président de la FIA demeure très présent et doit également gérer en ce début d'année une réorganisation de son équipe du département Monoplace, après les départs successifs de son directeur sportif et de son directeur technique. Dans un tel contexte, il ne s'étonne pas d'être une cible. 

"Je sais qui m'attaque", assure-t-il sans nommer qui que ce soit. "Et ils pensent que je ne le sais pas. Pensez-vous vraiment que je serais à ce poste si j'avais des gens stupides autour de moi ? Mon équipe est très intelligente. Le paddock est un très petit habitat, tout le monde se connaît. Quiconque invente ou divulgue quelque chose à mon sujet, je le connais. Et qu'est-ce que je fais ? Je leur souris. Je sais qui est derrière tout ça, et je leur souris. Je ne demande que de la sincérité. Je ne m'intéresse pas au cours de l'action ou à la vente de billets. Nous avons juste besoin d'honnêteté. C'est ma mission."

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Une mission à laquelle il s'accroche, sans redouter un seul instant le spectre tant de fois évoqué tel un serpent de mer d'une séparation entre la FIA et la Formule 1. Un scénario tout simplement impossible selon lui.

"Certains parlent d'une scission", s'amuse Mohammed Ben Sulayem. "Pensent-ils vraiment que les grands constructeurs participeraient à un championnat sans organe législateur ? Pensent-ils vraiment qu'ils investiraient ? Quelqu'un arriverait et, soudain, changerait les règles ? Non, il s'agit d'abord d'avoir des règles claires, et après d'investir. [...] On a un spectacle mais avec un législateur, un spectacle avec des règles, que l'on rend équitable et bien contrôlé. Le reste dépend de vous, de votre équipe et de votre pilote."

"Je ne dis qu'une chose, et je le dis modestement et clairement : le jour où l'on se réveillera sans la FIA n'arrivera pas. En ce qui concerne les autres, c'est différent. Liberty a tout à fait le droit de vendre, et il pourrait donc y avoir une autre réalité demain en F1, qui serait sans eux. On doit donc avoir des relations les uns avec les autres. Je respecte Liberty. Ils sont là pour faire des profits. Ce sont des gens intelligents et je les soutiens."

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