Cinq choses à retenir du Gala de remise des prix de la FIA

Organisé à Bakou, non loin du circuit urbain qui accueille un Grand Prix de Formule 1 depuis 2017, le Gala de remise des prix de la FIA a rassemblé le monde de la course automobile en dehors du stress de la compétition. Mais comme chaque année, ce moment a livré son lot de réflexions et d'intrigues. Voici les cinq points à retenir.

Mohammed Ben Sulayem, président de la FIA, Anar Alakbarov, président de la Fédération azerbaïdjanaise de l'Automobile, Max Verstappen, champion du monde de Formule 1, Lewis Hamilton, 3e du championnat du monde de Formule 1, Nasser Al-Attiyah, champion du monde de rallye-raid
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L'émotion de Max Verstappen sur le podium d'Abu Dhabi

Max Verstappen en a reçu, des trophées, cette année. Titré pour la troisième saison consécutive, il a en effet remporté 19 des 22 Grands Prix de F1. Mais en marge de la remise des prix, il a admis qu'un podium avait été un peu différent des autres pour lui. Il s'agit en l'occurrence du dernier, celui du GP d'Abu Dhabi, où alors qu'il observait son équipe et sa RB19 au bas du podium, il a réalisé que c'était la dernière fois qu'il pilotait cette auto.

"Nous avons évidemment été sur une superbe lancée tout au long de l'année. On veut se montrer performant à chaque week-end de course", a-t-il expliqué en évoquant ses sentiments tout au long de la saison. "Mais je pense que cela m'a frappé assez fort lorsque je suis monté sur le podium à Abu Dhabi. On réalise alors que la saison est terminée et que l'on n'aura malheureusement plus l'occasion de piloter cette voiture. Mais ça a été incroyable... Je suis extrêmement fier de ce que nous avons accompli cette année, mais j'espère évidemment aussi que ça ne va pas s'arrêter."

Même sans le titre, Hamilton reste un champion

Le gala annuel de la FIA veut que les trois premiers de chaque championnat soient présents, une obligation qui ne ravit pas toujours ceux qui n'ont pas remporté le trophée suprême. Aucun grand de la F1 n'apprécie de jouer les seconds rôles, pourtant Lewis Hamilton, qui a terminé troisième cette année, s'est montré remarquable lors de ce gala.

C'était la première fois que l'Anglais participait à cet événement depuis son absence de 2021, lorsque le gala se tenait dans la foulée d'un GP d'Abu Dhabi on ne peut plus polémique dans lequel il avait vu le titre lui échapper au profit de Verstappen. Mais sa présence cette année s'inscrivait dans une atmosphère teintée d'une autre controverse, celle de soupçons de conflit d'intérêts entourant Susie et Toto Wolff sur lesquels la FIA a annoncé se pencher, pour finalement faire volte-face de manière embarrassante deux jours plus tard en mettant fin à cette enquête.

Ce n'est toutefois probablement pas la fin de l'histoire, compte tenu des dommages que l'affaire a causés à la réputation du couple Wolff et de Mercedes. Et Lewis Hamilton est apparu très agacé par les événements, et en particulier par la façon dont Susie Wolff a été entraînée dans cette affaire, et il l'a clairement fait savoir en qualifiant la réponse de la FIA d'"inacceptable".

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Plus tard, le pilote Mercedes a aussi montré qu'il restait un champion, se comportant en vrai gentleman sur scène lors de la cérémonie officielle, poli, professionnel et attentionné face aux invités et aux champions de la FIA.

"Un grand bravo pour cette année !" a-t-il déclaré à l'assistance. "Cela a été incroyable de vous voir si nombreux vous battre dans les différentes séries auxquelles vous avez participé, et félicitations pour vos trophées. Pour tout le monde, la saison a été très, très longue et j'ai vraiment hâte de profiter de la pause hivernale. Mais je vais travailler très, très dur pour m'assurer d'être en forme et de revenir en force l'année prochaine."

Lewis Hamilton, 3e du championnat du monde de Formule 1

Photo de: FIA

Lewis Hamilton, 3e du championnat du monde de Formule 1

Et même s'il n'a pas apprécié être battu course après course par Verstappen et Red Bull cette saison, Hamilton n'a pas hésité à saluer la performance de son rival. "Je dois dire un grand bravo à Red Bull, Max et Checo [Sergio Pérez, deuxième du championnat, ndlr], qui ont fait un travail incroyable cette année. Max a été irréprochable et [son] équipe a vraiment placé la barre très haut", a-t-il souligné.

Enfin, il a salué l'attitude "inspirante" de son équipe : "Nous avons beaucoup de travail à faire pour combler notre retard, mais je crois que nous pouvons le faire. Merci aussi à mon équipe, qui n'a jamais baissé les bras cette année. Nous avons commencé avec la sœur de la voiture de l'année précédente, qui pendant la majeure partie de l'année n'a pas été bonne ni amusante à piloter, mais personne n'a baissé les bras."

Après avoir souhaité un joyeux Noël à l'assistance, Lewis Hamilton a ensuite disparu dans la nuit. Direction l'aéroport de Bakou pour s'envoler vers sa pause hivernale...

Piastri Rookie de l'année... pour la dernière fois ?

Oscar Piastri a l'habitude d'être immédiatement brillant dans tout ce qu'il fait. Meilleur débutant en Formule 3, puis en Formule 2, il vient de réaliser d'excellents débuts en Formule 1, avec McLaren.

L'Australien s'est battu pour les podiums durant la seconde moitié de l'année et a remporté une impressionnante victoire en course sprint lors du Grand Prix du Qatar. Ce n'était donc pas vraiment une surprise qu'il reçoive le titre de Rookie de l'année de la part de la FIA.

Oscar Piastri reçoit le prix de Rookie de l'année des mains de Ronan Morgan, président de la Commission des pilotes à la FIA

Photo de: FIA

Oscar Piastri reçoit le prix de Rookie de l'année des mains de Ronan Morgan, président de la Commission des pilotes à la FIA

Ce trophée, il l'avait déjà remporté en 2021, après sa victoire en F2. Alors, avec l'humour pince-sans-rire qui le caractérise, il a émis le souhait que ce soit la dernière fois !

Interrogé sur scène pour savoir si McLaren pourrait profiter de sa bonne fin de saison pour lancer 2024, il a répondu : "J'espère que oui. Si nous arrivons à commencer l'année prochaine comme nous avons terminé cette saison, alors nous serons en bonne forme. Cela a été le fruit d'un énorme effort de la part de l'équipe et un grand retournement de situation. J'ai beaucoup apprécié ma première saison en F1. J'espère que ce sera la dernière saison de rookie de ma carrière..."

Rien n'excite plus Alonso qu'une bonne bataille

La saison 2023 a vu Fernando Alonso revenir à son meilleur niveau, soutien d'Aston Martin pour faire émerger l'écurie aux avant-postes en dépit d'un championnat un peu irrégulier. L'esprit combattif de l'Espagnol s'est manifesté tout au long de la saison, et la meilleure illustration en a peut-être été son dépassement de Sergio Pérez dans le dernier tour du GP de São Paulo, pour lui arracher le podium avec 0"053 d'avance

Fernando Alonso sur le podium du GP de Sao Paulo.

Photo de: Mark Sutton / Motorsport Images

Fernando Alonso sur le podium du GP de São Paulo.

Cette lutte a permis à Alonso de remporter le prix de l'Action de l'année de la FIA, ce dont il est apparu particulièrement fier. Et ce que le double Champion du monde semble avoir le plus apprécié, ce n'est pas tant d'être sorti vainqueur de ce duel, mais d'y avoir donné l'exemple parfait de ce qu'est pour lui la course pure.

"Toute bataille en piste nécessite la collaboration des deux pilotes", a-t-il expliqué dans un message vidéo. "Je pense que cela devrait être un exemple, non seulement pour le présent mais aussi pour les générations futures. Nous devons promouvoir un pilotage propre, sans aucun contact entre les voitures."

La discrétion de Ben Sulayem et l'ombre de l'affaire Wolff

Après une semaine brûlante, le sujet qui dominait dans les échanges en marge du gala, c'était bien sûr la controverse sur l'enquête lancée puis abandonnée sur Toto et Susie Wolff. La décision de rendre publique l'enquête sur un potentiel conflit d'intérêts, pour ensuite admettre 48 heures plus tard qu'il n'y avait rien à examiner, a mis la fédération dans une situation délicate.

Le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, étant soupçonné d'être au cœur de l'affaire, les événements qui se sont déroulés à la veille de la plus grande soirée de l'année de la FIA dessinaient un contexte loin d'être idéal, sur fond d'échanges légaux avec Mercedes. Bien connu pour dire ce qu'il pense, Ben Sulayem devait s'exprimer en premier lors de la conférence de presse qui a précédé l'événement, mais peu avant l'heure prévue, il a été annoncé qu'il ne se sentait pas bien et ne pourrait donc pas être présent.

Un porte-parole de la FIA a déclaré : "Il y a quelques jours, le président est tombé malade, il a été victime d'une chute et d'une commotion cérébrale. Il a reçu des soins à l'hôpital et va complètement se rétablir. Il tient à remercier le personnel médical, Anar Alakbarov [Président de la Fédération azerbaïdjanaise de l'Automobile, ndlr] et ses équipes pour leur aide, ainsi que tous les membres de la famille de la FIA qui lui ont adressé leurs vœux de rétablissement."

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Deux heures plus tard, Ben Sulayem s'est bel et bien présenté au gala, semblant toutefois ne pas être dans les meilleures dispositions, avec moins d'énergie qu'à l'accoutumée. Que ce soit en raison de son état de santé ou des retombées de l'affaire Wolff, il s'est montré discret lors de ses apparitions sur scène lorsqu'il a été appelé à féliciter les gagnants.

Alors que Verstappen se voyait remettre son trophée, Mohammed Ben Sulayem a déclaré : "Les gens disent 'Il gagne tout... Pouvez-vous faire quelque chose en tant que président de la FIA pour le ralentir ?'. Je réponds : 'Comment puis-je punir le succès ?'. Bravo, bien sûr, et je souhaite plus de succès à tout le monde, pas seulement à vous, pour que cela soit plus intéressant…"

C'est tout. Le président n'a pas fait de commentaires sur des sujets qu'il n'aurait pas dû aborder, ce qui aura sans doute soulagé certains membres de la FIA. Néanmoins, les répercussions des événements de la semaine vont se faire sentir pendant un certain temps. Mercedes fait valoir ses droits légaux et tente de faire la lumière sur ce qui s'est réellement passé cette semaine, et il est juste de dire également que certaines personnes au sein de la FIA sont loin d'être satisfaites de la façon dont les choses ont été traitées au plus haut niveau de la fédération.

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