Les plus grandes périodes de disette de Ferrari

Ferrari n’a plus été champion du monde depuis 2008, une période de disette que l’écurie au cheval cabré a déjà connue plusieurs fois depuis son premier titre mondial en 1952. Retraçons l’histoire des périodes blanches les plus marquantes de la Scuderia Ferrari.

Sebastian Vettel, Ferrari SF1000, et Charles Leclerc, Ferrari SF1000

Sebastian Vettel et Charles Leclerc en 2020.

Photo de: Andy Hone / Motorsport Images

Emblème mythique de l'automobile et pionnière en Formule 1, Ferrari n'a pas manqué de marquer de façon indélébile l'histoire de ce sport. Nous l'avons connue ultra dominante, mais également dans des années un peu plus sombres et difficiles.

Découvrez ou redécouvrez trois périodes de l'histoire de Ferrari où l'écurie était loin de ses glorieuses années.

1965 - 1974 : Les premières complications

Alberto Ascari, champion 1952 dans la Ferrari 500 F2.

Alberto Ascari, champion 1952 dans la Ferrari 500 F2.

Photo de: Ferrari Media Center

Après cinq premiers titres en championnat pilote et plusieurs années à construire sa légende depuis la création du Championnat du monde de Formule 1 en 1950, Ferrari a du mal. Le sacre mondial du Britannique John Surtees en 1964 marque le début d'une première longue période compliquée pour l'écurie, qui voit les nouvelles réglementations moteurs de 1966 lui mettre des bâtons dans les roues.

La Scuderia se laisse devancer par ses concurrents. Lotus introduit son nouveau moteur V8 Ford Cosworth qui devient très vite la référence dans le peloton, contre lequel Ferrari ne peut rivaliser. La mort du pilote italien Lorenzo Bandini, à Monaco en 1967, contraint l'écurie à placer ses espoirs dans le jeune Belge Jacky Ickx, qui maintient tant bien que mal l'écurie à flot grâce à quelques victoires, dont une remarquable sous la pluie au Grand Prix de France, à Rouen.

Une restructuration complète de l'effectif, l'arrivée d'un nouveau directeur sportif, Luca di Montezemolo, et une bonne dose de patience permettent à la Scuderia de renouer avec le titre mondial, une dizaine d'années après son dernier sacre, en 1975, grâce à un certain Niki Lauda.

1979 - 2000 : De longues années dans l'ombre

La voiture de Gilles Villeneuve, Ferrari 126C2, après son accident fatal en 1982.

La voiture de Gilles Villeneuve, Ferrari 126C2, après son accident fatal en 1982.

Photo de: Motorsport Images

Le titre de Champion du monde du Sud-Africain Jody Scheckter en 1979 annonce paradoxalement le début de l'une des périodes compliquées les plus longues de l'histoire de Ferrari. En 1980, la nouvelle monoplace est un échec total et nécessite une refonte complète de la stratégie et du développement moteur. Ferrari se lance alors sur les traces de Renault et développe sa première voiture à turbocompresseur, seulement le châssis ne suit pas et la Ferrari 126 CK reste peu performante.

En 1982, la monoplace et son moteur sont enfin fiables et Ferrari redevient l'un des favoris au championnat. Cependant, cette saison est marquée par de nombreux drames avec la mort du célèbre pilote Gilles Villeneuve, enrôlé chez la Scuderia depuis 1977, lors des qualifications du Grand Prix de Belgique.

Quelques mois plus tard, le deuxième pilote Ferrari, le Français Didier Pironi, est impliqué dans la mort de Riccardo Paletti lorsque le jeune italien se tue en heurtant de plein fouet sa Ferrari. Pironi est lui aussi victime d'un grave accident en Allemagne cette même année, qui lui laisse les jambes en morceaux, alors qu'il est à ce moment-là le favori pour remporter le titre. Néanmoins, Ferrari ressort de cette saison tragique avec le titre de Champion du monde constructeurs.

Michael Schumacher et  Mika Häkkinen au GP de Grande-Bretagne en 1999.

Michael Schumacher et Mika Häkkinen au GP de Grande-Bretagne en 1999.

Photo de: Motorsport Images

La Scuderia ne peut malheureusement pas faire grand chose face aux belles années de Williams et McLaren qui s'échangent les titres mondiaux de 1984 à 1993, notamment grâce à la sur-dominance du duo mythique d'Ayrton Senna et Alain Prost.

Ces années ne sont pas complètement vierges de succès puisque l'on y compte deux titres au championnat constructeurs, en 1982 et 1983, et quelques victoires, notamment un doublé très émouvant à Monza en 1988 sur les terres de la Scuderia, un mois après la disparition de son fondateur, Enzo Ferrari.

Malgré le recrutement du triple Champion du monde Alain Prost en 1990, Ferrari ne parvient toujours pas à mettre la main sur le titre pilotes. À l'instar de la saison de 1974, l'écurie entreprend une restructuration totale et ramène quelques grands noms. Elle réintègre l'ingénieur John Barnard comme directeur sportif et nomme Jean Todt à la tête de la Scuderia. C'est en 1996 que le Français ramènera dans les rangs de Ferrari le double Champion du monde en titre et future légende de l'écurie, Michael Schumacher.

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Contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'association Schumacher/Ferrari n'a pas porté ses fruits immédiatement. La monoplace, souffrant encore et toujours de problèmes de fiabilité, se heurte aux McLaren de Mika Häkkinen et David Coulthard. L'Allemand termine tout de même vice-champion en 1998, la saison suivante c'est son coéquipier Eddie Irvine qui prend la deuxième place du classement et permet à Ferrari de remporter son premier championnat constructeurs depuis 1983.

En 2000, la rivalité McLaren/Ferrari fait rage, mais la bataille est finalement remportée par Michael Schumacher, s'offrant son premier titre en rouge tout en devenant le premier pilote Ferrari Champion du monde depuis Sheckter en 1979. Cette année marque les prémices de ce qui sera l'une des dominations les plus totales que connaîtra la Formule 1.

2007 - 2024 : La fin de la domination du cheval cabré

Fernando Alonso et Michael Schumacher au GP de Saint-Marin en 2005.

Fernando Alonso et Michael Schumacher au GP de Saint-Marin en 2005.

Photo de: Motorsport Images

De 2000 à 2008, Ferrari empoche six titres mondiaux des pilotes et huit titres constructeurs. Cependant, la Scuderia ne sait sûrement pas encore qu'elle vit ce qui sera ses derniers sacres en date.

Malgré une domination totale de Sebastian Vettel et sa Red Bull de 2010 à 2013, Ferrari n'est jamais très loin au classement avec Fernando Alonso, qui termine trois fois vice-champion du monde. C'est en 2014 que la Scuderia signe l'une de ses pires saisons, sans aucune victoire ni pole position et décrochant seulement deux podiums. Tout cela en alignant pourtant deux Champions du monde dans ses rangs, Alonso et Kimi Räikkönen.

L'arrivée de Vettel en 2015 redonne de l'espoir et permet même à Ferrari de se battre face aux Mercedes de Lewis Hamilton et Nico Rosberg. Mais les saisons se ressemblent et la Scuderia ne parvient pas à mettre fin au règne des flèches d'argent.

Le vainqueur Charles Leclerc, Ferrari, arrive sur le podium sous les encouragements de la foule

Le vainqueur Charles Leclerc, Ferrari, arrive sur le podium sous les encouragements de la foule

Photo de: Jerry Andre / Motorsport Images

C'est en 2019 que Charles Leclerc, "il Predestinato", véritable incarnation de l'espoir de la Scuderia, reprend le baquet de Räikkönen, le cœur des tifosi, ainsi que toutes les ambitions de l'écurie par la même occasion. Il gagne à Spa-Francorchamps, il gagne à Monza, le Monégasque accompagné de Vettel semble permettre au cheval de se cabrer de nouveau et l'aide à prendre la troisième place du championnat, derrière Mercedes et Red Bull.

Malheureusement la saison 2020, qui commençait pourtant bien, est un désastre. Ferrari signe son pire classement en 40 ans et termine sixième au championnat constructeurs. Le moteur de la SF1000 est sanctionné car à la limite de la légalité et son châssis ne performe pas. Leclerc termine huitième et Vettel 13e au championnat pilotes.

Ce n'est qu'en 2022 que Ferrari remonte au classement. Leclerc fait l'une de ses meilleures saisons avec 11 podiums et 9 pole positions. Mais le Monégasque et l'équipe italienne termine finalement deuxième derrière Red Bull et Max Verstappen, voyant ses espoirs de titre disparaître sous le poids des erreurs stratégiques. Mattia Binotto, directeur de l'équipe depuis 2019, est poussé vers la sortie et remplacé par Frédéric Vasseur, tout droit venu de Sauber.

Un nouvel espoir ?

Lewis Hamilton et Charles Leclerc lors de la parade des pilotes à Bahreïn.

Lewis Hamilton et Charles Leclerc lors de la parade des pilotes à Bahreïn.

Photo de: Zak Mauger / Motorsport Images

Nous voilà revenus à la saison 2024. Depuis sa nomination à la tête de la Scuderia, Frédéric Vasseur a entamé un énorme chantier au sein de l'écurie italienne. Une restructuration complète de l'équipe et de son projet qui lui a valu une quatrième place au championnat constructeurs l'an passé. Rappelons que Ferrari reste la seule écurie de la grille à avoir gagné une course, autre que Red Bull en 2023. Une distinction qui se vaut d'être évoquée compte tenu de la domination insolente de l'équipe autrichienne.

Toutefois, malgré la bonne entame de saison et une place de favori pour arracher le championnat constructeurs à Red Bull, Ferrari est retombée dans ses travers. À cause de son erreur de développement, la Scuderia s'est faite doubler par McLaren qui devient sans aucun doute la deuxième force du plateau.

Mais la saison n'est pas finie et l'espoir pourrait renaître pour le futur. Avec l'arrivée du septuple Champion du monde Lewis Hamilton en 2025, Ferrari pourrait voir réapparaître ses chances de remporter le titre mondial après plus de 15 ans sans sacre.

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