Bastianini assume sa manœuvre et savoure un succès émouvant
Outsider pour ce Grand Prix, Enea Bastianini accueille une victoire riche en émotions après s'être imposé à Misano. Et ce, sans faire grand cas de l'agacement de Jorge Martín quant à la manière dont il y est parvenu.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Natif de Rimini, c'est en voisin qu'Enea Bastianini s'est imposé aujourd'hui à Misano, piste sur laquelle il n'avait pas pu courir l'an dernier à cause d'une blessure et où il s'était incliné il y a deux ans au terme d'un beau duel contre Pecco Bagnaia. Il y avait déjà connu la victoire dans les catégories Moto3 et Moto2, et ajoute donc un troisième qui va compter dans sa carrière, d'autant plus que son succès est le 100e de Ducati en MotoGP et coïncide avec le titre constructeurs de la marque, elle aussi issue de ce territoire.
Si les deux premières journées de ce GP d'Émilie-Romagne avaient montré une suprématie de Pecco Bagnaia et Jorge Martín, tous deux avaient remarqué que le #23 ne renonçait pas et apparaissait supérieur au reste du plateau. Habitué aux performances réussies le dimanche, Bastianini a bel et bien été au rendez-vous et, alors que Bagnaia s'effondrait, c'est lui qui s'est chargé de mettre Martín sous pression.
Cela s'est terminé dans un dépassement controversé, que l'Italien assume et qui n'occulte pas sa joie de s'imposer à domicile après de si gros efforts. "C'est une grosse émotion pour moi", admet-il. "C'est bien de gagner cette course, à la fois pour moi et pour Ducati. C'est vraiment beau de décrocher leur 100e victoire. Je connais aussi la situation, à savoir que je vais quitter Ducati à la fin de la saison, mais je veux me souvenir de cette journée et de cette grande satisfaction."
"Ce week-end n'a pas très bien commencé, mais […] après le sprint, ma confiance s'est améliorée", explique le pilote Ducati, troisième samedi à l'issue de la course courte. "Hier, j'ai beaucoup travaillé avec le team, j'étais encore au stand à 22h pour essayer d'analyser les données et de regarder [celles de] Pecco car il était le plus fort. Mais aujourd'hui, ça a été différent."
"Jorge a été incroyable, il a poussé fort dès le premier tour. À la mi-course, il a pris de l'avance sur moi, mais au bout de deux ou trois tours, je me suis à nouveau rapproché", poursuit-il, passant rapidement sur l'agacement de son rival pour cette manœuvre réalisée à la Quercia, sous le nez du fan-club fidèle à Bestia.
"C'était probablement ma seule opportunité parce qu'il était très fort dans le troisième secteur, à partir de la sortie du virage 10. Et je ne sais pas pourquoi, mais au bout de la longue ligne droite j'étais toujours à deux ou trois dixièmes. C'était donc ma seule opportunité d'essayer de gagner la course."
VIDÉO - Le résumé du GP d'Émilie-Romagne
Après avoir pris quelques dixièmes de retard dans la première partie de la course, Bastianini a réussi à inverser la tendance au fil du temps, pour finalement recoller à Martín et faire jeu égal avec lui dans les derniers tours. Cette fois, il ne met pas son avantage sur sa manière exemplaire de gérer ses pneus, mais sur les fruits du travail abattu pour se mettre à niveau.
"Misano me donne toujours quelque chose de plus. Je ne sais pas si c'est dû aux conditions, à ma famille… J'aime cette piste, on s'entraîne beaucoup ici, on la connaît très bien. Aujourd'hui, je pense aussi que le vent m'a un peu aidé dans les virages les plus rapides."
"Je pense qu'il était difficile d'économiser les pneus car on a poussé du premier au dernier tour. Quand on voit le rythme de course, il a été incroyable. Jorge a poussé fort quand il était devant moi. Habituellement, quand on se bat pour la victoire, on peut donner quelque chose en plus dans le dernier tour et c'est ce que j'ai essayé de faire."
En 14 Grands Prix cette saison, Bastianini a cumulé un joli score de huit podiums et cette victoire est la deuxième qu'il décroche. S'y ajoute un succès en course sprint, et cela donne un total de points qui lui vaut de repasser à la troisième place du championnat ce soir, à 35 points de Bagnaia et 59 de Martín.
"Parfois, il me manque quelque chose", admet-il, souvent agacé par son manque d'efficacité en pneus neufs. "J'attends tout le temps les qualifs pour voir quelle va être ma position sur la grille ! Par contre, en course mon rythme est bon et si je continue à m'améliorer un peu pendant le week-end et que je suis plus régulier, alors je pourrai probablement être tout le temps au top. Mais ça n'est pas facile."
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