Une blessure au mauvais moment a pesé sur la fin de saison de Bezzecchi
Bien qu'il ait tout fait pour en être le moins impacté possible, Marco Bezzecchi sait que sa fracture de la clavicule, à moins de deux mois de la fin du championnat, a pesé dans son résultat final.
Pour sa deuxième saison en MotoGP, Marco Bezzecchi s'est véritablement révélé. Dès le deuxième Grand Prix, il remportait sa première victoire, et durant plusieurs mois, il allait rester parmi les plus solides opposants à Pecco Bagnaia, avec un objectif de titre qui ne s'est éloigné que tardivement.
Ce qui l'a finalement pénalisé, c'est une certaine inconstance, parfois pris dans des accrochages et d'autres fois moins étincelant que ses adversaires directs. "Ça n'est pas facile de gagner tout le temps, sans aucun doute. Mais jusqu'à ma blessure, j'ai été rapide et j'ai souvent terminé les courses parmi les six premiers", retient néanmoins le pilote italien en dressant le bilan pour La Gazzetta dello Sport.
"Et puis je me suis fait mal à la clavicule droite et à partir de là, il a été difficile de rester compétitif", poursuit-il. "Mais je ne veux pas trouver d'excuses. Ma blessure n'a pas été la seule raison pour laquelle j'ai perdu un peu de compétitivité : c'est aussi pour d'autres raisons que je n'ai pas été aussi efficace qu'au début de la saison."
Sa blessure, une fracture de la clavicule, a pourtant marqué un tournant. Survenue lors d'une chute à l'entraînement, lors de l'un des deux seuls week-ends de pause allégeant les huit derniers Grands Prix, elle aurait pu signer la fin nette de tout espoir pour lui au championnat. Pourtant, il a décidé alors de jouer le tout pour le tout et, après avoir été opéré, il est remonté en selle sans attendre, ne manquant aucune course.
Il a tout de suite été récompensé pour son courage, avec une troisième place lors de la course sprint disputée en Indonésie une semaine après sa fracture, puis un top 5 lors de la course principale le lendemain. Cependant, il admet avoir finalement payé le risque pris alors qu'il aurait fallu "du temps" pour soigner cette fracture.
"Sur la fin, franchement, j'aurais voulu faire mieux, mon épaule ne m'a pas aidé, mais je suis fier de ce que j'ai obtenu", souligne-t-il, assumant son choix. "Je savais que j'allais devoir souffrir, mais l'objectif était de remonter en selle dès que possible, malgré la douleur. Pendant la dernière partie du championnat, ce n'étaient que des courses qui s'enchaînaient sans pause ; si j'avais perdu du temps, ça aurait même été pire."
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Une semaine après sa blessure, Marco Bezzecchi décrochait la troisième place à la course sprint d'Indonésie.
Papa poule pour ses pilotes, Uccio Salucci, directeur de l'équipe, a soutenu le choix de Marco Bezzecchi de ne pas s'arrêter après cette fracture, rassuré tant bien que mal par les médecins, attentifs à ses conditions post-opératoires. Mais avec le recul, le responsable italien sait que, malgré l'effort investi, cette blessure a bel et bien changé la donne face à Pecco Bagnaia et Jorge Martín, à qui son pilote s'opposait au championnat.
"À mon avis, Marco s'est blessé à un moment clé de la saison", observe-t-il. "Dans tous les sports, il y a un moment clé dans la saison. Nous sortions d'une période extrêmement positive. Nous avions gagné haut la main en Inde, nous étions compétitifs et c'était un moment qui comptait. Est-ce que nous nous serions battus pour le titre ? Je ne sais pas. Peut-être pas. Mais [nous serions] restés protagonistes au moins jusqu'à la course précédant Valence. Je suis certain que nous aurions réussi à rester dans le match jusqu'à ce moment-là."
"Gagner le titre, non. Nous devons progresser. Nous ne sommes pas prêts en tant qu'équipe, nous devons progresser, et Marco non plus n'était pas prêt. Il ne l'était pas en 2023 mais, à mon avis, il l'est désormais. Il doit juste se montrer un peu plus régulier", juge Uccio Salucci.
Finalement troisième du championnat pour ce qui n'était que sa deuxième année en MotoGP, avec à la clé ses premières victoires, Marco Bezzecchi reste fier de son bilan. Il admet avoir "clairement obtenu un peu plus" que ce à quoi il s'attendait, mais ne va pas se perdre dans un quelconque syndrome de l'imposteur : il connaît désormais bien ses forces et compte viser haut pour la nouvelle saison.
"Comme tous les pilotes, j'ai de grands rêves", prévient-il, "mais j'ai aussi appris à garder les pieds sur terre. À la fin des tests hivernaux, je veux tracer une ligne et, de façon réaliste, définir l'objectif de 2024. Je crois que j'aurai les éléments pour l'évaluer."
Avec Matteo Nugnes
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