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La saison MotoGP 2023 en 10 moments clés

De son entrée triomphale dans le championnat, au Portugal, jusqu'à son sacre à l'arrivée de la dernière course, à Valence, retour sur le chemin qui a mené Pecco Bagnaia au titre en 2023.

Quand un championnat se termine avec un écart de 39 points entre les deux premiers pilotes au classement général, alors que chacun des vingt Grands Prix mettait en jeu 37 unités, on saisit l'importance que revêtait la moindre course. Chaque choix de pneu, chaque chute, chaque dépassement a pesé dans la balance.

Avant de décrocher son deuxième titre consécutif lors de l'ultime course du championnat, Pecco Bagnaia a dû batailler pendant huit mois pour venir à bout de ses adversaires. Retour sur les moments clés qui ont mené le pilote Ducati au sacre.

#1 GP du Portugal (1/20)

Chez Ducati, personne n'a oublié le début tumultueux du championnat 2022. À l'époque, les difficultés perçues pendant les essais hivernaux avaient poussé Bagnaia à refuser la dernière version du moteur, entraînant l'équipe officielle à utiliser une version hybride de sa machine entre GP21 et GP22, avant une première moitié de saison faite de hauts et de bas.

Un an plus tard, le scénario a été tout autre. Une GP23 à l'évolution plus douce, puis de solides essais ont mené vers un début de saison parfait. Bagnaia et sa moto frappée du numéro un ont remporté la première course sprint organisée en MotoGP, avant de réaliser le doublé le lendemain et de faire main basse sur ce GP du Portugal. Il a quitté Portimão avec un score parfait de 37 points, résolument parti du bon pied.

#2 GP des Amériques (3/20)

Si son niveau de performance ne s'est pas démenti pendant les deux Grands Prix organisés sur le continent américain, Bagnaia y a commis quelques erreurs lourdes de conséquences. En Argentine, il était parti à la faute alors qu'il tenait la deuxième place du Grand Prix, et au Texas c'est en leader qu'il est allé mordre la poussière.

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Alors que Marc Márquez n'était pas là pour faire parler son habituelle maîtrise du COTA, c'est Álex Rins, inoffensif dans la course au titre, qui a affiché la meilleure opposition à Bagnaia, jusqu'à ce que l'Italien commette l'erreur de trop. Qualifié en pole et vainqueur du sprint, il est reparti bredouille de la course du dimanche.

Celui qui en profitait à la perfection, c'était Marco Bezzecchi. Sur le podium au Portugal, puis vainqueur pour la première fois en Argentine, le pilote VR46 a quitté Austin en leader du championnat. Jorge Martín, tombé dès le premier tour, n'était lui que 11e du classement général à ce moment-là.

Marco Bezzecchi, l'outsider le plus menaçant au printemps.

Photo de: Marc Fleury

Marco Bezzecchi, l'outsider le plus menaçant au printemps.

#3 GP de France (5/20)

Repassé en tête du championnat avec un superbe week-end à Jerez, Bagnaia a été à nouveau accidenté au Mans. Dans un 1000e Grand Prix spectaculaire, marqué par une chute effrayante ayant impliqué Álex Márquez et Luca Marini, le champion en titre a été pris dans un accrochage avec Maverick Viñales, désarçonné de son Aprilia. Si les deux hommes ont vite calmé le jeu après avoir failli en venir aux mains sur le moment, Bagnaia en a été quitte pour une petite blessure au pied.

La hiérarchie du championnat s'affinant peu à peu, ses adversaires directs ont profité de son week-end mitigé en Sarthe : Jorge Martín en remportant sa première course sprint et Marco Bezzecchi en s'imposant le dimanche. L'Espagnol figurait désormais dans le trio de tête du classement général et sa montée en puissance ne faisait que commencer.

#4 GP d'Allemagne (7/20)

Après avoir retrouvé le succès lors de la course sprint du Mans, Jorge Martín a tout aligné en Allemagne, pour cette fois y ajouter la victoire du Grand Prix. Sûr de sa compétitivité, il a affiché toute sa hargne en course en s'opposant directement à Pecco Bagnaia, pour finir par lui arracher la première place dans le dernier tour.

Martín n'avait plus gagné depuis deux ans, les difficultés de la saison 2022 étant passées par là, et c'était alors le véritable début de sa course pour le titre. Après les deux doublés précédemment réalisés par Bagnaia au Portugal et en Espagne, le pilote Pramac grimpait alors à la deuxième place du championnat avec seulement 16 points de retard. Bezzecchi, relégué au troisième rang, ne parviendrait plus à déloger l'Espagnol.

#5 GP d'Autriche (10/20)

Bagnaia a répliqué sur sa piste fétiche d'Assen, avant une belle deuxième place à Silverstone mais au lendemain d'un sprint dont il était reparti bredouille. En Autriche, alors que le cap de la mi-saison était atteint, il a produit ce qui a sans doute été sa plus belle performance de l'année. Auteur de la pole position, il a remporté le sprint avec deux secondes d'avance puis la course principale avec une marge de plus de cinq secondes, à chaque fois en ayant bouclé l'intégralité des tours en tête et en ayant signé le meilleur temps.

Au même moment, Martín connaissait un week-end mouvementé, marqué par un double incident au sprint dont un carambolage au départ pour lequel il a été sanctionné le lendemain. Un Grand Prix éprouvant pour lui, dont il est ressorti en perdant 21 points sur Bagnaia.

Pecco Bagnaia, meneur de bout en bout au GP d'Autriche.

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Pecco Bagnaia, meneur de bout en bout au GP d'Autriche.

#6 GP de Catalogne (11/20)

Au soir du sprint de Barcelone, Pecco Bagnaia affichait 66 unités d'avance, le point culminant de son championnat. Qualifié en pole, il se savait bien préparé pour la course principale et, solide, c'est lui qui a plongé en tête dans les premiers virages. Mais tandis qu'un carambolage frappait le peloton derrière lui, le pilote Ducati était catapulté par sa moto à la sortie du deuxième virage, retombant en position dangereuse au beau milieu de la piste.

Seulement heurté aux jambes par une moto, il l'a échappé belle et a même miraculeusement pu revenir en piste le week-end suivant, à Misano. Diminué, il n'a rien pu faire face au doublé de Jorge Martín, mais a réussi à ne faire descendre son avance qu'à 36 points, inespéré après ce qu'il venait de vivre.

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#7 GP d'Indonésie (15/20)

Les semaines qui ont suivi ont marqué un changement de scénario dans le championnat. Bagnaia peinait à retrouver toute son efficacité et Martín enchaînait soudain les succès, notamment en course sprint puisqu'il en a remporté sept sur les huit dernières. À son arrivée en Indonésie, l'Espagnol n'avait plus que trois points de retard et on se demandait ce qui allait bien pouvoir l'arrêter. Encore victorieux du sprint, il est passé en tête le samedi de cette épreuve menée à Mandalika.

Mais le lendemain, coup de théâtre ! Alors qu'il dominait toujours, Martín s'est rendu coupable de ce que Gigi Dall'Igna qualifierait d'excès de zèle, en continuant à attaquer tant que tant alors qu'il comptait trois secondes d'avance à mi-course… jusqu'à tomber ! Bagnaia, qui semblait au plus bas et ne s'était qualifié que 13e, a finalement réussi à inverser la situation pour aller décrocher cette victoire.

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#8 GP de Malaisie (18/20)

Après l'Indonésie, Martín a tenté de se rattraper en faisant le pari d'un pneu tendre en Australie, et ce fut un échec. Puis, en Thaïlande, il a remis les pendules à l'heure en réalisant le doublé, de quoi revenir à 13 points de son adversaire. Mais l'Espagnol avait alors reçu un avertissement pour avoir roulé sous la pression pneumatique requise, faisant planer le risque d'une pénalité pour la fin du championnat.

Plus prudent à Sepang, il a subi la réplique de Bagnaia, qui l'a battu pour le podium et a repris un petit point lui offrant une première balle de match pour le Grand Prix suivant. Lui aussi a cependant reçu à son tour un avertissement pour la pression de ses pneus…

Jusqu'au bout, Jorge Martín est resté menaçant pour Pecco Bagnaia.

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Jusqu'au bout, Jorge Martín est resté menaçant pour Pecco Bagnaia.

#9 GP du Qatar (19/20)

Au Qatar, on a beaucoup parlé des pneus alors que la première balle de match de Bagnaia a été repoussée par Martín. Le samedi, c'est l'Italien qui a rencontré des soucis avec sa gomme arrière, n'obtenant que la cinquième place alors que son rival gagnait. Et le dimanche, c'est l'Espagnol qui s'est trouvé en difficulté, au point de ne sauver qu'une dixième place après une longue dégringolade. Battu par Fabio Di Giannantonio pour la victoire, Pecco Bagnaia repartait finalement avec sept points de plus que son principal adversaire et l'issue de la saison commençait à devenir prometteuse pour lui.

#10 GP de Valence (20/20)

Il restait donc deux courses pour les départager, et le premier avantage est encore revenu à Martín, avec 12 points à 5 lors du sprint. Au départ de la course principale, Bagnaia comptait encore 14 points d'avance, obligeant le pilote Pramac à l'exploit. L'Espagnol a tout tenté, cherchant à rester au contact de son adversaire dans les premiers instants avant de tirer hors piste puis de tomber dans un accrochage avec Marc Márquez. Pecco Bagnaia avait quant à lui tenu bon et c'est en vainqueur de la course qu'il a validé son deuxième titre.

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