Casey Stoner se confie sur ses problèmes d'anxiété
Casey Stoner a révélé souffrir d'anxiété, un diagnostic qui n'a été posé que récemment. Le double Champion du MotoGP vivait un enfer avant les départs des courses, jusqu'à être "malade comme un chien."
Beaucoup de choses ont été dites sur la carrière très singulière de Casey Stoner. Retraité à seulement 27 ans après six saisons en MotoGP et deux titres dans la catégorie reine, l'Australien s'est déjà confié sur la lassitude qui était la sienne en 2012, sa dernière année dans le rôle de pilote de titulaire, et sur les problèmes de fatigue chronique qui troublent sa vie quotidienne. Mais l'intéressé a récemment mis le doigt sur des problèmes de santé mentale dont il n'avait jusque-là pas véritablement conscience.
"Ce n'est que récemment qu'on m'a diagnostiqué de l'anxiété, une chose dont j'ignorais l'existence", a confié l'Australien dans le podcast Gypsy Tales. "Sincèrement, je pensais que c'était juste une chose imaginée par des gens pour exprimer le stress différemment. Tout le monde est stressé. L'anxiété me cause même des blocages dans le dos, entre les omoplates. Je sens que ça arrive maintenant, dans des situations où je ne suis pas à l'aise."
Le sujet de la santé mentale est longtemps resté tabou et ce n'est que très récemment que des athlètes ont commencé à l'évoquer, la joueuse de tennis Naomi Osaka et la gymnaste Simone Biles ayant contribué à le mettre en lumière lorsqu'elles se sont confiées sur leurs propres difficultés. Dans les sports mécaniques, la parole commence aussi à se libérer pour évoquer les multiples pressions qui pèsent sur les pilotes : Lando Norris a voulu prendre un rôle de porte-voix et en MotoGP, Marc Márquez et Jack Miller ont également posé les mots sur des moments difficiles qu'ils ont traversés.
Plus j'avais un bon week-end, plus je voulais mourir. J'étais littéralement recroquevillé sur le sol du motorhome, malade comme un chien, l'estomac noué. Je ne voulais pas rouler. Je ne pouvais pas me sentir plus mal, plus vulnérable.
Casey Stoner
Peu informé sur cette question lorsqu'il était pilote, Stoner a vécu un quotidien fait de moments douloureux, sans réellement prendre conscience de ses difficultés : "Dans ma carrière, cela aurait été plus facile si j'avais connu [l'anxiété] et j'aurais peut-être pu gérer la situation un peu mieux. J'avais une mauvaise réputation d'être fermé face aux gens et aux médias, parce que je n'étais jamais à l'aise quand je faisais ça. Je n'ai jamais été à l'aise avec les foules, tout cet aspect."
"Puis venait le jour de course. Pendant des années, littéralement, probablement jusqu'à mes deux dernières années en MotoGP, plus j'avais un bon week-end, plus je voulais mourir. J'étais littéralement recroquevillé sur le sol du motorhome, malade comme un chien, l'estomac noué. Je ne voulais pas rouler. Je ne pouvais pas me sentir plus mal, plus vulnérable."
"Je sentais la pression de l'équipe, de tous ceux qui m'avaient aidé, et le reste. On a une équipe de 70 personnes et, surtout quand on est le pilote numéro 1, tout le monde s'attend à ce que vous gagniez tous les week-ends. Ce n'est qu'après avoir mis fin à ma carrière que j'ai réalisé à quel point j'avais du mal avec ça. Puis j'ai mis en place ma petite devise les deux dernières années, qui était 'tu ne peux faire que ce que ton possible, pas plus.'"
Face à des Grands Prix si douloureux mentalement, Stoner a développé une appréhension de la compétition, à tel point que sa préparation en étant perturbée : "Tous ceux qui sont sur la grille en veulent, probablement autant que vous. Mais il y a une grande différence dans la façon d'y arriver. Ceux qui font en sorte que ça arrive et ceux qui veulent que ça arrive."
"Pour moi, c'était si dur de me rendre sur les courses que je m'assurais de cocher toutes les cases autant que possible. Certains jours, certaines semaines, j'étais paresseux et je ne quittais pas mon canapé. Ça s'est peut-être vu à la fin de certaines courses et ça m'a vraiment donné un coup de fouet : 'bon, je ne peux pas me laisser aller'. Surtout les premières années."
Maintenant bien plus conscient des problématiques de santé mentale et des fissures apparues dans la carapace qu'il s'était forgée, Casey Stoner y voit l'une des sources de la fatigue chronique qu'il subit : "Je pense qu'une des raisons qui font que mon corps n'y arrive pas maintenant – on ne connaît pas exactement la cause, donc je ne peux pas dire que c'est ce qu'il s'est passé – mais je suis certain que c'est une cause importante de mon organisme qui s'écroule. J'étais très doué pour tout mettre de côté. Peu importe à quel point j'allais mal, ma nervosité ou ce que je refoulais, j'étais très bon pour me dire d'encaisser et de faire avec."
Avec Andrew van Leeuwen
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