Le nouveau moteur Honda "pardonne moins" selon Marini

Luca Marini estime que la version 2024 du moteur Honda apporte plus de couple, ce qui trouble le comportement de la moto dans les phases d'accélération. Un constat qui pourrait être inquiétant à quelques jours du premier Grand Prix.

Luca Marini, Repsol Honda Team

Malgré les gros changements apportés cette année, la Honda a pour le moment conservé sa principale faiblesse, un déficit d'adhérence à l'arrière. Ce manque de stabilité dans les phases d'accélération pénalise les pilotes et risque d'augmenter la dégradation des pneus, ce qui pourrait leur coûter cher en course.

Dans ce domaine, Luca Marini a jugé sa nouvelle moto diamétralement opposée à la Ducati qu'il pilotait depuis ses débuts en MotoGP et selon lui, les difficultés en motricité sont aussi le fruit du nouveau moteur. Après avoir testé l'ancienne version du V4 à Valence l'an passé puis la nouvelle lors des essais de pré-saison, l'Italien estime en effet que le moteur 2024 permet d'être "plus rapide" et de mieux gérer certaines phases, mais aussi qu'il accentue les difficultés dans les phases d'accélération.

"Ça pardonne moins", a résumé Marini. "On a plus de contrôle, c'est plus entre nos mains. [Mais] il y a un peu plus de puissance donc on a du mal avec l'adhérence parce qu'il y a un peu plus de couple. On doit être un peu plus vigilants sur l'accélérateur parce que la puissance est là. On peut rouler plus vite parce que le moteur est un peu plus fort." 

La rapidité avec laquelle la puissance est délivrée signifie également que la moto cabre plus facilement, mais cet aspect ne gêne pas vraiment Marini : "J'avais aussi beaucoup de wheelie avec la Ducati. Je pense que cela dépend aussi des réglages, si on a plus une moto comme ci ou comme ça."

Arrivé à des réglages qui lui plaisent plus désormais, il assume : "J'aurai plus de wheelie que tout le monde, quelles que soient les motos, aussi parce que je suis plus grand et que ma moto a donc un peu plus d'élan. On a ajouté un peu de wheelie avec le nouveau moteur parce qu'il y a un peu plus de couple. Il y a un peu plus de puissance et quand il y a de l'adhérence, il y a du wheelie."

Luca Marini, Repsol Honda Team

Luca Marini

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Pour mieux appréhender les phases d'accélération, les constructeurs peuvent travailler sur la gestion électronique, une question qui a concentré l'attention de Fabio Quartararo chez Yamaha pendant les tests du mois de février. Ils peuvent aussi chercher à stabiliser la moto en augmentant l'appui aérodynamique, ce que Marini juge encore nécessaire sur la Honda.

"Il faut trouver le meilleur compromis au niveau de l'aérodynamique parce que tout le monde pousse beaucoup sur ça", a confirmé le nouveau pilote de l'équipe officielle. "On doit progresser mais je pense que le wheelie n'est pas le plus gros problème."

Marini s'est dit encouragé par le développement effectué par Honda entre les tests de Sepang et de Losail puisque lors de la dernière journée d'essais, il a constaté certains progrès dans l'aérodynamique : "J'ai senti quelque chose d'intéressant. Rien d'énorme, pas un gros progrès, mais de petits détails qui vont sûrement aider pour la saison. Je pense que l'on comprend très bien la direction dans laquelle travailler. Ils écoutent beaucoup mes commentaires, et à chaque fois il y a des choses positives."

"Au Qatar, on a [eu] plus de choses à tester qu'à Sepang, et c'est bien parce qu'à chaque fois qu'on a quelque chose de nouveau, ça fonctionne. La moto se développe mais tous les autres constructeurs progressent beaucoup, donc on doit encore travailler dur parce que ce n'est pas suffisant." 

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