Márquez passe du "cauchemar" au "plaisir" grâce à la Ducati
De retour dans le groupe de tête en course sprint au GP du Qatar, Marc Márquez a confirmé que se lancer dans l'aventure Gresini pour disposer de la Ducati était "la bonne décision" pour lui.
La première course sprint de Marc Márquez sur une Ducati a parfaitement collé à ses attentes. En quittant son contrat d'usine chez Honda pour disposer d'une Desmosedici satellite, le sextuple champion du MotoGP voulait donner un nouvel élan à sa carrière mais prévenait qu'il ne pourrait pas jouer d'entrée la victoire sur une machine à laquelle il doit encore s'adapter. Vendredi, il voyait "quatre ou cinq pilotes plus rapides" que lui, ce qui s'est confirmé ce samedi.
Alors que la première Honda, celle de Joan Mir, a franchi la ligne d'arrivée en 15e position, Márquez a passé l'intégralité du sprint dans le groupe de tête et a pris la cinquième place. Parti sixième, il a ferraillé avec Fabio Di Giannantonio dans le premier tour et a perdu une position, avant d'entamer sa marche en avant. Il a repris l'avantage sur le pilote VR46 puis doublé Enea Bastianini et Aleix Espargaró, ce qui lui a permis d'occuper un temps la cinquième place.
Une petite erreur a permis à Espargaro de reprendre l'avantage et une surchauffe de ses pneus, due à la course en peloton, a limité le #93 pendant quelques tours, mais il a finalement pu conserver la cinquième place et même menacer Pecco Bagnaia en fin d'épreuve. C'est précisément ce qu'il espérait pour ses débuts dans l'équipe Gresini.
"Évidemment, je peux être heureux d'avoir fini plus à l'avant", se réjouit l'Espagnol. "J'ai toujours dit que je devais être réaliste, que j'avais mes objectifs, et que je voulais me battre pour ces places dans le top 5 ou le top 6, et c'est ce que j'ai fait aujourd'hui. J'ai essayé de faire mieux, mais je n'ai pas pu. Quatre pilotes étaient plus rapides que moi mais à un moment de la course, je me suis senti super bien et je revenais même sur le groupe de tête. Je j'ai payé à la fin, c'est normal en course. On use plus les pneus et on le paie à la fin."
Ce premier résultat encourageant valide son choix d'avoir renoncé à la Honda pour rejoindre Gresini, puisqu'il renoue avec les premières places : "Pour moi, jusqu'à la fin ça sera la bonne décision. Quand je l'ai prise, j'étais pleinement convaincu et je le reste. Ce que je disais dans la conférence de presse jeudi, c'est que mon objectif est de me battre pour ce top 6. Pourquoi ? Parce que quand on se bat là, on se sent performant. On peut gagner ou pas. Pour être Champion du monde, il faut être précis dans de nombreux domaines."
Marc Márquez
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
"Mais au moins, si on se bat dans le top 5 ou le top 6, on se sent performant et les week-ends passent plus vite, ils sont plus faciles, ils sont encore moins stressants. Les années précédentes, le Qatar était un cauchemar et cette année je prends du plaisir. J'ai pu entrer en Q2 seul, puis dans le premier time attack j'étais totalement seul et j'étais parmi les quatre premiers. C'est une chose que j'apprécie vraiment."
C'est plus facile. Tu doubles en ligne droite et c'est plus simple !
Interrogé sur ce que change le fait de disposer d'une Ducati dans les duels, Márquez n'a absolument pas regretté sa Honda : "C'est plus facile. Tu doubles en ligne droite et c'est plus simple ! Tu arrives sur les freinages un peu plus vite donc j'ai pu doubler trois pilotes aujourd'hui et j'ai pu être dans cette lutte, mais évidemment il faut la vitesse. La vitesse, ça veut dire des chronos et j'en suis encore au stade où il me manque les deux ou trois dixièmes qu'ont des pilotes comme Martín, Bagnaia ou Aleix, qui était super rapide en fin de course."
Márquez manque toujours de repères
Ce déficit de performance face à des pilotes qui connaissent leur moto à la perfection illustre le chemin que Marc Márquez doit encore parcourir pour exploiter la Ducati à la perfection. Vendredi, il s'est surpris à entamer ses essais avec un pilotage similaire à celui que réclame la Honda et il doit encore consciemment redoubler d'efforts pour employer le "style Ducati" nécessaire sur sa nouvelle moto.
Il est retombé dans ses travers à la fin de son dernier tour rapide en qualifications, ce qui l'a probablement privé de la première ligne, et a senti des limites dans la lutte avec Di Giannantonio en tout début d'épreuve : "Dans le dernier secteur [en Q2], j'ai piloté par instinct parce que je voyais que j'arrivais super vite, et j'ai perdu quelques dixièmes parce que j'ai un peu trop exagéré dans un virage. J'ai sous-viré et c'était impossible."
"En course, j'ai pu beaucoup me contrôler. J'ai fait une erreur là où je l'avais anticipé, dans le premier tour, quand on n'est pas en confiance, qu'on est avec les autres pilotes et qu'on ne peut pas attaquer comme on le veut. On a eu une bagarre étrange avec Di Giannantonio dans le premier tour, avec de nombreux dépassements, et on a perdu beaucoup de temps. Quand je l'ai doublé, j'ai commencé à me rapprocher de l'avant et je me sentais bien."
Marc Márquez a surchauffé ses pneus dans le sillage des autres pilotes
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Le temps perdu à mi-course à cause de ses pneus était "un problème de température, pas d'usure", en raison du rythme très soutenu qu'avaient les pilotes en roulant en groupe : "La température a grimpé, j'ai fait une erreur et j'ai ralenti. La température est revenue à ce qu'il fallait, alors j'ai recommencé à être rapide et je me suis rapproché."
"Demain, il faudra que je gère plusieurs choses. J'ai vu que les autres avaient aussi du mal. Le seul qui n'avait pas du mal était Aleix. Martín a beaucoup attaqué au début et la dégradation des pneus sera l'une des clés demain, il faudra gérer ça au début. Aujourd'hui, le rythme était super rapide. Demain, si on commence à ce rythme, on souffrira beaucoup dans les derniers tours."
La capacité d' Espargaró à préserver ses pneus fait-elle du pilote Aprilia le favori pour la course de dimanche ? "Si c'est comme aujourd'hui, oui", estime Márquez. "Dans la deuxième partie de la course, il roulait encore en 1'52 donc il était super rapide. Il semble qu'il gérait très bien ses pneus donc on dirait qu'il est le favori. Ce sera difficile pour lui de se battre face aux Ducati parce qu'elles sont plus rapides en ligne droite, mais il était super rapide en courbe."
"J'ai un peu vérifié les données et Martín sollicitait beaucoup l'arrière", précise Márquez. "L'avant était bon mais il usait beaucoup plus l'arrière que les autres. Ce sera important de gérer les pneus demain."
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