Son empressement en 2020, un regret et une leçon pour Márquez

Marc Márquez a subi des conséquences tellement lourdes après sa blessure de 2020 qu'il regrette encore aujourd'hui son impatience à remonter en selle à l'époque et la dégradation de son état que cela a entraîné. Une expérience qui lui a servi très récemment.

Marc Marquez, Repsol Honda Team

Photo de: Honda Racing

Marc Márquez continue de regretter sa tentative de retour prématuré à la compétition, en juillet 2020, quelques jours à peine après s'être fracturé l'humérus à Jerez. Alors qu'il brillait lors du premier Grand Prix d'une saison retardée par le COVID-19, le champion espagnol était tombé en remontant le peloton à un rythme effréné après une première sortie de piste. Malgré la blessure, pour laquelle il a été rapidement opéré, il avait fait son retour en piste dès le week-end suivant pour tenter de prendre part au second Grand Prix sur place.

Bien qu'il ait abandonné cette idée après les essais, cet effort avait été mis en cause lorsque, quelques jours plus tard, la plaque posée sur son os fracturé avait cédé dans un simple geste de la vie quotidienne. Commençait alors une interminable convalescence, rythmée par plusieurs opérations et infections. Márquez n'a finalement pu reprendre la compétition que près de neuf mois plus tard, privé du début de la saison 2021 et encore en condition imparfaite en dépit des trois victoires qu'il a alors pu décrocher.

Aujourd'hui, alors qu'il s'apprête à entamer sa dixième saison en MotoGP, il admet qu'avoir voulu revenir trop vite après cette blessure constitue son "plus grand regret" sur cette décennie. "Peut-être que mon plus grand regret c'est d'avoir [voulu] courir à nouveau quand je me suis cassé le bras en 2020", explique-t-il dans une interview diffusée par son équipe. "J'ai tenté à Jerez au bout de quatre jours, mais si ça n'avait pas été Jerez le plan était d'essayer à Brno, et ça aussi, ça aurait été trop tôt. C'était la troisième course et il se serait passé la même chose car c'était une semaine et demie plus tard. Mon plus grand regret c'est donc cette situation en 2020, qui m'a coûté tout 2020 et tout 2021."

Le pilote espagnol, qui se sent cette année capable de prétendre à nouveau au titre tout en n'étant toujours pas à 100% de ses capacités physiques, assure avoir tiré les enseignements de cette erreur. Et lorsqu'un autre problème physique l'a touché, à l'automne dernier, il s'en est inspiré pour suivre plus attentivement les recommandations des médecins.

"En 2020, j'ai appris qu'on n'a qu'un seul corps et que, si on prend soin de son corps, on fait ensuite plus de courses. J'ai utilisé cette expérience l'hiver dernier quand j'ai eu la diplopie. Je sais qu'il y a quatre ans, j'aurais dit 'j'ai besoin d'être opéré car je veux être au test de la Malaisie !'. Mais cet hiver, j'ai juste suivi les conseils du médecin. Et le médecin m'a dit que je devais attendre, alors j'ai dit 'OK, combien de temps ?'. 'Environ trois mois'. J'ai dit 'OK, je vais attendre trois mois'. [Il a ajouté que] si en trois mois ça n'était pas réglé, il faudrait opérer et que ça pendrait deux mois de plus, et j'ai dit OK. Je savais que si je suivais toutes ces étapes, j'allais commencer ma saison peut-être à la pause estivale, mais c'était comme ça."

"Il faut que je prenne soin de mon corps si je veux encore continuer à courir plusieurs années. Ça ne veut pas dire que je ne prendrai pas de risques en piste. En piste, je vais prendre des risques, car c'est mon style, mais si je me blesse je serai patient. C'est ce que j'ai appris en 2020."

Marc Marquez, Repsol Honda Team

Marc Márquez à l'avant-première de MotoGP Unlimited à Madrid

Un épisode de diplopie "plus difficile" que le premier

Marc Márquez avait déjà été touché par un problème de diplopie, c'est-à-dire de vision double, il y a dix ans, ce qui lui avait coûté le titre Moto2 cette année-là. À l'époque, il avait dû être opéré, ce qui n'a pas été le cas cette fois, et pourtant il assure que ce nouvel épisode s'est révélé "plus difficile" à vivre que le premier pour lui, à cause de l'incertitude qui entourait son avenir de pilote.

"Cette fois, pour moi... La dernière fois est toujours plus difficile parce qu'on oublie la première fois", a expliqué Marc Márquez dans une interview accordée à Motorsport.com le mois dernier. "Cette fois-ci, c'était plus dur. Pourquoi ? Parce que je savais ce qui allait arriver, ce qui m'attendait. La première fois, en 2011, tous les jours c'était : 'Ça va aujourd'hui ? Non'. C'était toujours ce que je faisais quand je me levais et que j'ouvrais les yeux. Mais cette fois-ci, lorsque le médecin m'a informé que j'avais à nouveau ce problème et qu'il faudrait trois mois [de récupération], j'ai eu une impression de déjà vu et j'ai laissé tomber. J'ai dit 'OK, je laisse tomber', et je n'ai pas fixé de date [de retour]. C'était un peu 'laisse tomber, et on verra avec le temps, parce que sinon c'est impossible'."

"Mais c'est vrai que, dans la dernière partie, quand on voit que la vision s'améliore, qu'on commence à voir que février approche, que la première course approche, alors on commence à ressentir de l'anxiété. On se demande ce qui se passe. Mais j'ai un peu laissé tomber parce que c'était au minimum trois mois mais au maximum un an [d'absence], car le médecin m'a dit '[ce serait] une opération, et si cette opération ne fonctionne pas, il y en [aurait] une autre'. Or ces opérations, ce sont trois mois [d'absence de plus]. L'expérience avec mon bras m'a beaucoup aidé pour cette dernière blessure."

Après trois mois de repos, Marc Márquez a finalement vu sa situation s'améliorer, au point d'être autorisé par les médecins à reprendre la piste progressivement puis à participer à l'intégralité des essais de pré-saison du mois de février. Cette semaine, il sera bel et bien présent au Qatar pour entamer la saison, avec l'espoir de pouvoir enfin disputer l'intégralité du championnat.

Avec Lewis Duncan

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