Le calvaire de Mir en Autriche : "Je ne vois rien de positif"
Vibrations, blocages de l'avant, usure excessive des pneus, manque de grip à l'accélération... Joan Mir dresse une liste inquiétante pour Honda après une nouvelle désillusion au GP d'Autriche.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Les courses s'enchaînent et se ressemblent pour l'équipe Honda officielle, qui n'a pris qu'un petit point lors des cinq derniers week-ends de compétition. À Spielberg, Joan Mir a été en difficulté tout le week-end. Lointain 19e sur la grille, il a connu un sprint compliqué par un long-lap pour avoir dépassé trop souvent les limites de la piste... mais sans savoir dans quel virage.
"Dans le garage, je le disais et les gens me regardaient en se disant 'Comment est-ce possible que tu ne saches pas où c'était ?'" ironisait le Champion du monde 2021 à l'issue du sprint, conclu à la 19e place.
Dimanche, Mir est remonté au 16e rang en fin d'épreuve mais a glissé en 18e position, avant de profiter de l'abandon de Raúl Fernández. "Il ne s'est rien passé, juste la réalité", déplorait Mir après l'arrivée. "Même pour moi la course a été ennuyeuse, j'imagine pour vous ! C'était vraiment un challenge de finir la course. C'était difficile d'avoir des sensations. Je ne vois rien de positif"
Mir a listé des problèmes en cascade pour expliquer les difficultés actuelles de Honda : "On a beaucoup de vibrations. [...] On en a de plus en plus, et sur un circuit comme ça, c'était probablement le pire. Je ne vois aucun domaine où je peux être performant. C'est un peu la réalité. C'était un défi de rester sur la moto. C'était important de finir la course, de donner des informations, mais sans pouvoir en faire beaucoup."
"Au freinage, en ligne droite, j'avais beaucoup de blocages de l'avant. Ça m'empêchait de freiner plus tard. Après, avant de mettre les gaz, ma moto patinait. Puis je mettais les gaz et ça flottait. On a tout le temps un sentiment de flottement que l'on ne peut pas contrôler."
"Après, la dégradation des pneus est plus forte que pour les autres parce qu'on patine plus, on surchauffe plus le pneu que les autres et on ne peut pas le contrôler. En début de course, je suivais le groupe [mais] j'ai dû ralentir parce que la pression atteignait la lune à l'avant. Je ne pouvais pas vraiment attaquer, c'est la réalité."
Luca Marini a aussi eu des soucis de vibrations
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Concernant les vibrations évoquées par Mir, Luca Marini a établi un lien avec la nouvelle version du pneu arrière utilisée cette année, et dont Ducati a fini par identifier les secrets. "On doit comprendre comment faire fonctionner ce nouveau pneu de meilleure façon", a commenté celui qui pilotait la Desmosedici jusqu'à la saison passée. "Je me souviens qu'au Qatar, Ducati souffrait de vibrations, puis ils ont pu le résoudre donc on doit comprendre comment."
Quand j'y réfléchis, je me dis 'Putain, on est des tarés avec ces choses' mais sur la moto, on normalise un peu la situation.
Quant aux blocages de roue à l'avant, Mir semble ne plus réellement y prêter attention sur sa moto, ayant appris à contourner le problème tant bien que mal. "On s'y habitue, sincèrement", a-t-il confié. "Je n'apprécie pas avoir des blocages de l'avant à 200 km/h [rires], mais c'est la situation normale pour nous."
"On peut jouer un peu avec le frein avant. Au final, ce qui compte c'est de ne pas avoir beaucoup de mouvements dans le guidon à ces vitesses, garder la moto assez 'statique' et droite. On a un blocage, mais c'est droit. Ce qui est dur, c'est que si on perd l'avant quand on s'incline, on n'a plus d'alerte et on tombe probablement. En ligne droite, on peut contrôler."
"Parfois, au virage 2 par exemple, si on freine un peu sur la gauche, parce que le virage est sur la droite, on bloque l'avant en allant sur la gauche et c'est un peu plus critique, surtout sur piste humide. Quand j'y réfléchis, je me dis 'Putain, on est des tarés avec ces choses' mais sur la moto, on normalise un peu la situation."
Joan Mir
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
"Il faut très bien contrôler le frein pour ne pas trop freiner et ça dépend juste de l'angle qu'on met sur la moto, du frein arrière qui peut aussi aider avec le blocage", a analysé Mir. "Si on freine en ligne, avec l'arrière très droit, c'est sûr qu'on aura plus de blocages que si on est en travers."
Honda ne peut pas non plus compter sur une lueur d'espoir du côté du moteur. Les pilotes avaient peu d'attente concernant la nouvelle configuration lancée au Red Bull Ring et Marini a confirmé l'absence de réel progrès
"Ce n'est pas encore suffisant. J'ai suivi pendant les premiers tours [du sprint], je crois qu'il a la nouvelle spécification de Yamaha et c'est plus rapide que notre moteur, donc on doit encore travailler dessus. On le sait, on essaierai d'améliorer les performances l'an prochain mais je ne pense pas que la plus grosse partie du temps que l'on perd en piste vient du moteur."
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