Alpine F1 jugerait inacceptable de revoir le règlement moteur 2026

Dans le cadre de la réglementation moteur qui doit entrer en vigueur en 2026, l'accent a été mis sur une répartition différente de l'origine de la puissance délivrée, puisque la partie électrique doit y contribuer à hauteur de 50%, en passant de 120 kW actuellement à 350.

Des craintes se sont toutefois fait jour sur le sujet quand les premières données issues du simulateur ont été récoltées, avec des inquiétudes orientées vers un potentiel risque pour les pilotes d'avoir à ralentir soudainement dans les lignes droites et à passer à un rapport de boîte inférieur en raison de la régénération d'énergie importante requise côté batterie.

Aussi, d'aucuns, à l'image du directeur de Red Bull, Christian Horner, ont évoqué la possibilité de modifier la répartition de puissance en remettant légèrement l'accent sur la partie thermique plutôt que sur la partie électrique.

La F1, par la voie de son responsable technique Pat Symonds, était alors intervenue dans le vif débat qui s'était déclenché du début de l'été pour rassurer, en affirmant que les données sur lesquelles s'appuyaient les discours alarmistes n'étaient pas à jour. Il a notamment été mis en avant que les simulations menées par certaines écuries pouvaient avoir été faites en couplant les données du moteur 2026 à des modèles actuels de châssis à haute traînée aérodynamique, aggravant donc les problèmes évoqués.

Bruno Famin

Le débat a depuis perdu en intensité même si ces questionnements demeurent vivaces dans les arcanes de la discipline. Et pour Bruno Famin, responsable par intérim de l'écurie Alpine et du programme moteur du constructeur français, il serait désormais inacceptable que les instances reviennent sur cet aspect de la réglementation alors que le travail sur les concepts a déjà débuté.

Interrogé par Motorsport.com sur l'idée d'une modification de la réglementation moteur sur ce point, le Français a également rappelé que le travail était toujours en cours côté châssis pour répondre au mieux aux défis des unités de puissance : "Je pense que nous partageons tous la même préoccupation. Nous travaillons tous – la Formule 1, la FIA, les équipes, les motoristes – pour trouver la bonne réglementation définitive pour les voitures. Je pense que nous pouvons encore travailler sur la gestion de l'énergie dans les mois à venir. Il n'y a pas d'urgence."

"Ce que je dois dire, c'est que maintenant que le règlement technique sur les unités de puissance a été officialisé il y a assez longtemps, il y a presque un an et demi, tous les fabricants de moteurs travaillent d'arrache-pied. Des choix très importants ont déjà été faits en ce qui concerne la voie que nous voulons emprunter, la technologie que nous voulons développer. Changer maintenant ne serait pas une bonne chose. Ce n'est pas acceptable, c'est clair. Mais je suis convaincu que nous trouverons un moyen, avec la réglementation technique sur les châssis, de produire de bonnes voitures et un bon spectacle."

Sur le plan technique, les monoplaces 2026 s'appuieront a priori en grande partie sur une aérodynamique active pour les ailerons avant et arrière. Côté moteur, le passage à une répartition égale devrait faire tomber la puissance thermique autour de 500 chevaux, soit une baisse de 25% par rapport à aujourd'hui. L'abandon de la configuration actuelle du turbo, en deux parties, devrait aussi augmenter de façon assez importante le turbo lag, à savoir le temps de latence entre la pression sur l'accélérateur et la réponse du turbo.

Avec Ronald Vording et Matt Kew