"Venu pour gagner", Binder s'incline face à un Bagnaia intouchable
Brad Binder a réalisé une très bonne opération sur les terres de KTM, mais il a dû se résigner à laisser filer Pecco Bagnaia, au-dessus du lot à la fois au sprint et dans la course principale du Grand Prix.
Depuis que le MotoGP a repris ses voyages vers l'Autriche en 2016, Spielberg n'a pas vu d'autres marques que Ducati et KTM s'imposer. Cette année n'a pas dérogé à la règle, les deux constructeurs ayant même verrouillé le top 5 du Grand Prix dimanche, mais seul Brad Binder a réussi à mêler une RC16 aux machines italiennes de tête.
Le Sud-Africain, dont la dernière victoire dominicale remonte à ce même Grand Prix disputé il y a deux ans, a tout fait pour contrer la puissance de Ducati conjuguée à celle de Pecco Bagnaia, mais son rang ce week-end était le deuxième. Qualifié en première ligne pour la deuxième fois seulement de sa carrière MotoGP, il s'est par deux fois installé dans le sillage de la moto #01 et y est resté jusqu'au drapeau à damier.
Samedi, à l'arrivée de la course sprint, il avait concédé deux secondes à Bagnaia. Dimanche, avec le double de tours, l'écart a été de plus de cinq secondes. Le champion en titre n'a rien laissé à ses adversaires, mais Binder s'est incontestablement affirmé comme le meilleur d'entre eux pendant ces deux courses sur les terres de KTM.
"Évidemment, je suis venu ici en ayant comme plan de gagner. Il n'y a rien de mieux que de gagner ce qui est pour nous tous un Grand Prix à domicile. Mais deux deuxièmes places et une première ligne, je prends !", souriait-il dimanche en débriefant son week-end pour le site officiel du MotoGP.
Par deux fois, le pilote KTM s'est trouvé aux premières loges pour assister aux prouesses de Bagnaia, et à chaque fois il a subi la maestria de la Ducati au départ puis dans les relances et accélérations.
"Autour du quatrième ou cinquième tour, il a commencé à se détacher de moi dans toutes les petites sorties [de virage], et j'ai réalisé que je n'avais pas le grip pour le suivre", expliquait-il après le sprint. "J'ai fait de mon mieux pour me rapprocher là où je l'ai pu, sur les freins, mais il me manquait ces deux ou trois dixièmes de plus qu'il avait. Il a fait un boulot fantastique, chapeau à lui !"
Et rebelote dimanche, "copie conforme de la course sprint", aux yeux du Sud-Africain, qui a salué : "Félicitations à Pecco, il a fait du super boulot, il n'a absolument rien fait de travers. J'ai fait de mon mieux mais c'était juste impossible, il avait ce petit quelque chose en plus et il a pu s'échapper."
Brad Binder compte quatre podiums au sprint et trois en course principale cette année.
Entre la chaleur et le fait que la pression pneumatique doit désormais répondre à des limites réglementaires soumises à des contrôles, la gestion des gommes suscitait quelques craintes avant le départ. Binder, lui, a eu de bonnes sensations au départ, mais ses attaques dans les freinages lui ont vite causé quelques chaleurs.
"Je pense que mon team a fait du super boulot, parce qu'au début ma pression était plutôt bonne. C'est plus autour du septième, huitième et neuvième tours que j'ai senti quelque chose et que j'ai réalisé que je ne m'arrêtais plus. J'ai perdu l'avant deux ou trois fois en un tour et c'est là que j'ai su qu'il fallait que je me montre intelligent, parce que si je continuais à me battre pour tout gagner sur les freins, ça n'allait pas bien se finir."
"Il a fallu que j'essaye de me montrer intelligent, que je fasse en sorte que le pneu arrière aille jusqu'au bout. Avant la course principale, on savait que ce serait le défi à relever. Je remercie donc mon équipe, qui a fait un travail remarquable pour me permettre d'aller au bout, parce que ça ne s'annonçait pas très bien [samedi] soir. Ils ont fait en sorte que j'y parvienne."
J'ai perdu l'avant deux ou trois fois en un tour et c'est là que j'ai su qu'il fallait que je me montre intelligent. Si je continuais à me battre pour tout gagner sur les freins, ça n'allais pas bien se finir.
Brad Binder
Saluant les efforts accomplis par les techniciens KTM pour booster ses freinages, Binder a aussi vite réalisé que Bagnaia soignait mieux son pneu arrière malgré son avantage de motricité. "J'ai fait de mon mieux, j'ai donné tout ce que j'avais au début face à Pecco, mais au cinquième ou sixième tour, j'ai commencé à me rendre compte qu'il prenait vraiment soin de son pneu arrière et que je risquais d'être gêné plus tard dans la course. Quand ça s'est calmé, j'ai réussi à plus ou moins tenir le coup jusqu'à la fin, alors je suis assez content."
"Je me suis senti bien. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point mon team a fait du super boulot. Ils sont restés au stand pour travailler chaque soir jusqu'à 22h passées, afin d'essayer de trouver le dernier petit quelque chose possible. Je dois leur adresser un très grand merci !"
Toujours quatrième du championnat, Brad Binder a certes vu son retard sur Pecco Bagnaia augmenter, mais il s'est rapproché de Marco Bezzecchi, troisième, qui n'est plus que 23 points devant, et de Jorge Martín, deuxième avec six unités de marge supplémentaires.
"On veut toujours gagner. Je suis venu ici pour gagner, c'est certain", soulignait déjà samedi soir celui qui vient de prolonger son contrat avec KTM jusqu'en 2026, "mais le fait est que l'année dernière, on était à plus de 11 secondes et que j'avais tout juste réussi à entrer en Q2. On a fait des progrès énormes et on va dans une super direction."
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