Pas de consigne pour Di Giannantonio : "Trop risqué" de doubler Bagnaia
Fabio Di Giannantonio assure qu'il voulait dépasser Pecco Bagnaia en course sprint au GP de Valence, mais qu'il était trop difficile de le faire sans aller au contact. Ducati et les différents pilotes de la marque assurent qu'aucune consigne n'a été donnée.
Fabio Di Giannantonio a passé une grande partie de la course sprint de Valence dans le sillage de Pecco Bagnaia, sans jamais porter une attaque, et il a finalement pris la sixième place. Moins d'une semaine après avoir doublé le même Bagnaia pour décrocher son premier succès au Qatar, il a cette fois jugé la manœuvre trop difficile à mener à bien, ce qui s'est illustré avec la tentative de Fabio Quartararo, conclue par une chute.
Même si Bagnaia estime lui même que Di Giannantonio a préféré rester prudent, le vainqueur du GP du Qatar affirme qu'il était prêt à saisir une opportunité et qu'il ne se préoccupait absolument pas des intérêts du pilote Ducati ou de Jorge Martín, surtout à un moment où il doit prouver sa valeur, sa place sur la grille n'étant pas encore assurée pour la saison 2024.
"Je suis là pour gagner des courses, pour décrocher des podiums pour moi", a déclaré Di Giannantonio au site officiel du MotoGP. "On ne sait pas si on sera là l'an prochain donc je ne suis pas en situation de faire des faveurs à un autre pilote. J'essaie de faire le maximum pour moi. J'ai vraiment essayé. J'ai ce style de pilotage qui donne l'impression que je suis au bar, parce que je suis très doux, mais sincèrement j'attaquais ! J'étais un peu à la limite. [...] Il n'y avait pas de véritable chance de réussir la manœuvre sans contact, et ce n'est pas mon style."
"J'ai essayé de doubler Pecco mais il fallait prendre trop de risques", a-t-il ajouté lors de sa rencontre avec les journalistes. "Dans ma position, comme tout le monde l'a vu au Qatar, si je peux faire une manœuvre, je suis là pour courir pour moi, pour faire au mieux pour mon équipe, c'est elle qui me paie donc je dois faire au mieux pour moi et mon équipe. [Samedi], le maximum était la sixième place."
Privé de bonnes sensations en Q2, Di Giannantonio a dû se contenter de la 11e position sur la grille et a réussi plusieurs dépassements dans la première partie de l'épreuve, avant de buter sur Bagnaia : "Quand on suit quelqu'un, on sait que température monte donc j'ai vraiment essayé, mais c'était trop risqué. J'ai vu que Pecco perdait beaucoup de temps donc dans une course longue, c'est sûr que ça aurait été plus facile de le doubler, mais avec cette distance de la moitié d'une course, c'était juste trop risqué."
Di Giannantonio avait opté pour le pneu tendre à l'arrière, contrairement à Bagnaia qui était en difficulté avec le medium, mais malgré cette différence dans les gommes, le pilote Gresini était plus en difficulté que son compatriote dans les phases d'accélération.
"J'ai vraiment essayé d'avoir de la motricité en sortie de courbe. Sur les images de l'hélicoptère, l'accélération énorme de sa moto est assez folle par rapport à la mienne. Je perdais beaucoup de temps en ligne droite et je passais le tour à revenir. C'est difficile quand c'est comme ça parce que pour doubler en MotoGP, il faut faire le tour au contact et essayer de se rapprocher pour doubler. Si on passe le tour à refaire le retard pris en ligne droite, on ne peut pas doubler. C'est ce qui m'a fait le plus souffrir, je ne pouvais pas le doubler."
Un train de pilotes Ducati s'est formé derrière Pecco Bagnaia
Marco Bezzecchi a également passé quelques tours derrière Pecco Bagnaia en début d'épreuve et avait lui aussi la volonté de le doubler, mais il n'a pas pu contenir Fabio Quartararo puis Fabio Di Giannantonio et a ensuite été incapable de reprendre l'avantage.
"Je me sentais bien", a précisé le pilote VR46, septième sous le drapeau à damier. "J'étais à mon rythme, je pense que j'aurais peut-être pu faire un peu mieux mais c'était difficile de prendre un risque. Une fois derrière Fabio [Quartararo], je me suis dit que j'allais essayer de doubler les deux et de faire ma course, mais quand Fabio est tombé, j'ai été doublé par Digia, j'ai fait quelques erreurs aux virages 4 et 5, j'ai perdu l'arrière deux fois, et j'ai un peu perdu le contact. Tout le monde pilote d'une façon très similaire à Valence donc il m'a fallu cinq tours pour combler l'écart, et la course était finie."
Il n'y a jamais eu de consignes d'équipe l'année dernière et il n'y en a pas cette année
Du côté de Ducati, on assure que les pilotes sont libres de se battre et de jauger eux-mêmes les risques qu'ils peuvent se permettre de prendre. "Il n'y a jamais eu de consignes d'équipe l'année dernière et il n'y en a pas cette année", a insisté Davide Tardozzi, le team manager de l'équipe officielle. "Quoi que fasse un pilote, comme [Marc] Márquez et [Johann] Zarco au Qatar quand ils ont dit qu'ils ont préféré ne pas se battre contre Martin, et peut-être [samedi] quelqu'un d'autre a décidé ne pas se battre contre Pecco, il n'y a pas de consignes chez Ducati et les pilotes sont en mesure de décider [de faire] ce qu'ils veulent."
Cette position est confirmée par les pilotes. "Je n'ai reçu aucune consigne d'équipe pour le moment donc je vais rouler pour gagner", a prévenu Álex Márquez. Seulement 17e sur la grille, Luca Marini se prépare à rester loin de cette lutte. "Je pense qu'il n'y aura aucun souci parce que Pecco va se battre pour la victoire", a-t-il confirmé. "Pas de souci pour moi, je vais juste essayer de faire ma course mais même avec le meilleur départ du monde, je ne pense pas que je pourrai être dans le top 5 au premier virage !"
Quant à Bezzecchi, il n'exclut pas totalement d'essayer de favoriser les chances de Bagnaia, comme lui membre de la VR46 Riders Academy, mais ne prévoit rien de particulier : "C'est difficile à dire. On verra le déroulement de ma course mais je vais essayer de décrocher un bon résultat. Je veux finir la saison de la meilleure façon possible. On verra, ce n'est pas quelque chose qui me concerne."
Avec Léna Buffa
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