Jorge Martín coche la première case : "Je n'ai rien à perdre"
Vainqueur du sprint de Valence, Jorge Martín affiche sa fierté et se tourne avec une hargne décuplée vers la course finale du Grand Prix. Il a une chance de devenir Champion du monde dimanche et compte bien tout donner pour y arriver.
Jorge Martín n'avait qu'un objectif pour la course sprint disputée ce samedi à Valence : gagner. Et le pilote espagnol est parvenu à ses fins, auteur d'une de ces performances impeccables dans un exercice qu'il aura clairement dominé cette saison, et particulièrement depuis deux mois et demi.
Surtout, en gagnant alors que Pecco Bagnaia est apparu beaucoup moins à l'aise, Martín a repris sept points à son rival pour le titre. L'écart passe à 14 unités avant l'ultime épreuve qui les départagera, la course principale prévue dimanche sur 27 tours. Si son retard reste important, le pilote Pramac sait qu'il n'aurait rien pu faire de plus aujourd'hui et c'est donc serein qu'il boucle cette avant-dernière journée de la saison.
"Ça a été une belle course, j'ai pris un bon départ", explique-t-il auprès du site officiel du MotoGP, relatant comment il s'est extrait de la sixième place sur la grille pour immédiatement se mêler au groupe de tête. "J'ai essayé de récupérer beaucoup de positions dans le premier tour. Au premier virage, j'ai passé Johann [Zarco], puis je me suis retrouvé derrière Pecco et j'ai essayé de le passer au virage 10. Ensuite, il est revenu de manière un peu agressive mais j'ai tenté à nouveau au virage suivant. De toute façon, je n'ai rien à perdre alors je vais tenter tous les dépassements."
Sur son chemin, Martín s'est en effet montré implacable, aussi bien face à Bagnaia qu'à Marc Márquez, qui n'avait pas non plus l'intention de retenir ses attaques. "C'est la course !", tranche le pilote Pramac, bien conscient des risques mais aussi de son obligation de les prendre.
"Je pense avoir fait du super boulot. J'ai vraiment eu des couilles aujourd'hui ! Parce que mes sensations étaient très mauvaises, à la fois avec l'avant et avec l'arrière, et pourtant j'ai poussé à la limite dans chaque virage afin de me battre pour la victoire. C'est pour ça que je suis si content. Il faut être satisfait de ce résultat, fier du travail qu'on a fait parce qu'on ne sait pas ce qui va se passer demain."
La donne pour dimanche est relativement simple : Bagnaia conserve 14 points d'avance et peut se permettre une éventuelle égalité mathématique pour remporter le titre. Cela signifie qu'une cinquième place à l'arrivée suffirait à l'Italien, même si Martín devait gagner, ce qu'il va assurément chercher à faire. Mais si le calcul est simple, parvenir à atteindre ces résultats est une autre paire de manches.
"On veut tous ce résultat. Ce sera difficile de l'obtenir, il reste 14 points et c'est beaucoup, mais je me sens confiant de pouvoir gagner la course. Déjà, là, c'est super important et ensuite on va voir. Pecco a eu l'air de souffrir un peu, il est un peu derrière, mais pour moi c'est juste gagner ou gagner… Alors je vais essayer d'y arriver."
"Il faut absolument que j'aille chercher la victoire. Mais demain, ça ne sera pas non plus facile de terminer cinquième, parce qu'on est tous rapides", prévient Jorge Martín. Et il est d'autant plus incertain de ce que réserve cette dernière journée que la gestion des pressions pneumatiques reste une véritable épée de Damoclès pour lui et son adversaire, menacés par une pénalité en cas d'infraction.
"Si on est lent, la pression peut être basse et il serait pénalisé [si ça lui arrivait], or s'il a trois ou quatre pilotes derrière, c'est un gros problème", anticipe-t-il. "Ça n'est pas facile parce que les températures changent, on passe du medium au hard, on utilise différents pneus. C'est très compliqué. Mais ça peut nous arriver, comme ça peut arriver à Pecco. S'il prend trois secondes, ça peut tout changer ! On verra. En ce qui me concerne, j'espère être dans la bonne pression, car je m'y sens en confiance, mais il y a toujours un risque."
Et puis, il y a la crainte d'un remake de dimanche dernier, lorsqu'il est apparu très en-deçà de ses performances habituelles à cause de mauvaises sensations dans un pneu, un problème sur lequel Michelin enquête actuellement. Aujourd'hui encore, il dit que "quelque chose n'allait pas" ce matin avec l'un de ses pneus : "Ça ne m'était jamais arrivé, et là deux fois en deux courses. J'avais un bon grip, mais ça bougeait beaucoup et j'ai donc dû changer pour prendre le pneu hard, or avec 15°C en piste c'était compliqué."
Puisqu'il ne sert à rien de gamberger, Jorge Martín cherchera le sommeil ce soir heureux d'avoir tout donné. Et tout le monde est prévenu : il ne faut pas en attendre moins de sa part dimanche. "Je dois gagner, alors je ne peux pas penser à ça. Quoi qu'il arrive, peu importe. Je veux gagner et j'espère y arriver", annonce-t-il. "Je veux gagner alors… Demain, je vais me battre. Face à quiconque voudra me dépasser, je répliquerai."
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