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MotoGP GP d'Australie

Di Giannantonio sur le podium : "Parfois, il faut juste du temps"

Après les larmes de Mandalika, c'est dans la joie la plus pure que Fabio Di Giannantonio a décroché son premier podium MotoGP à Phillip Island. Bientôt remplacé par Marc Márquez, il ne sait pour le moment pas où il courra la saison prochaine.

Fabio Di Giannantonio, Gresini Racing

Tandis qu'un pilote signait sa première victoire dans la catégorie reine aujourd'hui, un autre décrochait son premier podium. Fabio Di Giannantonio a obtenu le trophée de la troisième place au GP d'Australie, une récompense dont le timing semble vouloir narguer le jeune pilote italien.

Car alors qu'approche la fin de sa deuxième saison dans la catégorie, Di Giannantonio n'a pour le moment pas de guidon pour l'année prochaine. Lorsque le championnat prendra fin dans un mois, à Valence, il laissera sa moto à un remplaçant, et non des moindres : Marc Márquez, qui a choisi de quitter Honda pour essayer de se relancer dans l'équipe satellite Ducati, Gresini Racing.

Or, depuis que son remplacement a été annoncé, il y a à peine neuf jours, Di Giannantonio a obtenu ses meilleurs résultats dans la catégorie, d'abord une quatrième place dimanche au GP d'Indonésie, non sans émotion, puis ce premier podium.

"Parfois, il faut se trouver au bon endroit, au bon moment. Tout ce qui s'est passé avec Marc et tout ça, ça s'est fait tellement vite… Peut-être qu'avec un peu plus de patience, sans tout ça, ça aurait pu être un peu plus facile", réfléchit le pilote romain, très inspiré par sa légendaire ville de naissance pour tenter de prendre de la hauteur sur les événements.

"Ça n'est que ma deuxième année en MotoGP. Certes, certains pilotes ont fait des choses incroyables dès le début de leur carrière en MotoGP mais, parfois, il faut juste du temps. Rome ne s'est pas faite en un jour. Il faut travailler, comprendre [les choses], on est face aux meilleurs pilotes au monde. Il faut du travail, de la confiance. Ça n'est pas toujours facile, mais en y croyant et en travaillant pour ça, c'est arrivé."

Parfois, il faut juste du temps. Rome ne s'est pas faite en un jour. On est face aux meilleurs pilotes au monde.

Pour en arriver à passer la ligne en troisième position, à moins d'une demi-seconde du vainqueur Johann Zarco, Fabio Di Giannantonio a déroulé une copie parfaite tout au long des 27 tours de la course, depuis la sixième place sur la grille de départ.

"Ça a été les montagnes russes en termes d'émotions", résume-t-il au micro du site officiel du MotoGP. "J'ai été rapide dès le début. J'ai essayé de gérer mon pneu arrière, tout en attaquant un peu pour tenter de ne pas perdre trop de terrain dans les premiers tours. J'ai rattrapé Brad [Binder], je l'ai passé, et j'ai essayé de me creuser une petite avance mais ça n'a pas été possible. Il y avait un tout petit peu de vent et quand on était devant, c'était un peu plus difficile d'attaquer."

"Et puis les pneus ont commencé à se dégrader et j'ai pensé qu'il allait falloir surfer un peu ! J'ai commencé à gérer mais on rattrapait Jorge [Martín] devant, alors j'ai pu sentir la victoire", sourit-il. "Les derniers tours, on aurait dit un peu du Moto3, avec beaucoup de pilotes en bagarre pour quelque chose d'important. Il y a eu beaucoup de dépassements et j'ai un petit peu senti que j'avais une chance de victoire. C'était vraiment fun !"

Fabio Di Giannantonio a saisi sa chance dans le dernier tour.

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Fabio Di Giannantonio a saisi sa chance dans le dernier tour.

Après avoir pris l'avantage sur Brad Binder, le pilote Gresini était quatrième en entrant dans la dernière boucle. Il a alors tenté sa chance, tout en se gardant bien de commettre de bévue face aux candidats au titre.

"Le dernier tour a été dingue. On est arrivés tous ensemble dans le virage 4. Si ça avait été d'autres pilotes, j'aurais essayé de faire l'intérieur pour gagner, mais c'étaient Jorge et Pecco [Bagnaia] et je n'ai rien voulu gâcher. Alors je suis resté là et j'ai essayé de faire le maximum, et c'était le podium."

"Je suis super content. On peut être contents, fiers et en tirer des enseignements", estime-t-il. "On a été rapides tout le week-end, et aussi réguliers pendant toute la course, à part les six ou sept derniers tours, où tout le monde a subi une grosse dégradation du pneu arrière."

"Une pure joie !" s'exclame-t-il tout sourire. "On a travaillé tellement dur pour ça et on l'a obtenu. Je suis super fier de mon évolution, on a fait du très bon boulot toute l'année. Je suis juste fier, fier de mon équipe, fier de mon groupe à la maison, et puis fier de moi aussi. J'ai fait du bon boulot aujourd'hui. Que dire, c'était juste dingue !"

"J'ai tellement crié… Il faudrait mettre des micros dans les casques ! Je n'ai pas réalisé avant d'arriver au parc fermé et de voir les autres équipes m'acclamer, rire et crier. C'est là que j'ai compris ce que j'ai fait", sourit-il. Et de souligner, sans aucune amertume : "C'est vraiment un travail d'équipe, on a fait un travail incroyable, tous ensemble."

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