Formule 1 GP d'Azerbaïdjan

McLaren va désormais privilégier Norris, avec l'accord de Piastri

Le directeur de McLaren, Andrea Stella, a déclaré que son écurie allait désormais donner la priorité à Lando Norris en vue de la course au titre pilotes et qu'Oscar Piastri avait donné son accord pour l'aider, même si cela signifiait abandonner une victoire à son équipier.

Lando Norris, McLaren MCL38, Oscar Piastri, McLaren MCL38, arrivent au Parc Ferme après les qualifications.

Alors que la lutte se resserre au classements pilotes dans le contexte des difficultés de Red Bull, le directeur de McLaren, Andrea Stella, a affirmé ce jeudi qu'Oscar Piastri était d'accord pour aider Lando Norris dans son effort pour coiffer Max Verstappen au poteau, moins de deux semaines après les débats suscités par la course du GP d'Italie.

Huit Grands Prix, dont trois sprints, restent à disputer en cette fin de saison 2024 et l'écart entre Verstappen, leader depuis l'entame de la campagne, et Norris est actuellement de 62 points. Si le matelas du Néerlandais demeure en lui-même confortable, le contexte de ces dernières semaines, lors desquelles McLaren s'est posée comme la force à battre en F1 face à une écurie Red Bull particulièrement en difficulté à Monza, a soulevé des questions sur la gestion des pilotes par la structure de Woking.

Ces discussions ont en réalité démarré dès le GP de Hongrie où, après qu'il a perdu la tête au départ, un choix stratégique a permis à Norris de se retrouver en première place face à Piastri, le stand McLaren demandant alors au Britannique de lui rendre. Mais elles ont repris encore plus d'ampleur en Italie. En effet, alors que Norris avait signé la pole et s'était extirpé de la première chicane en tête, l'Australien a porté une attaque dès la seconde chicane, dans laquelle son équipier a non seulement perdu les commandes mais également une position au profit de Charles Leclerc.

Un certain nombre d'observateurs et de fans se sont interrogés sur cette absence assumée de consignes d'équipe, simplement encadrée par des règles de bonne conduite entre équipiers appelées "papaya rules" ; ce d'autant plus que Piastri est encore à 106 points de Verstappen. Et il semble que l'examen de la situation par McLaren depuis Monza ait abouti sur une position désormais limpide : Norris sera favorisé pour tenter d'aller conquérir le titre mondial.

"Nous [allons] privilégier le soutien à Lando, mais nous voulons le faire sans trop compromettre nos principes", a ainsi déclaré Andrea Stella auprès de la BBC avant l'épreuve d'Azerbaïdjan ce week-end. "Nos principes sont que l'intérêt de l'équipe passe toujours en premier. Pour nous, l'esprit sportif est important dans la façon dont nous menons nos courses. Et puis nous voulons être justes envers les deux pilotes."

Il est toutefois clair que ce qui s'est passé dans le premier tour en Italie ne va plus convenir à l'écurie : "Ce que nous ne voulons plus voir, c'est une situation comme à Monza dans laquelle nous entrons dans une chicane premier et deuxième et nous en sortons premier et troisième, car cela nuit à l'équipe. Les intérêts de l'équipe passent avant tout et ce sont ces situations que nous devons par-dessus tout régler, car finalement, la façon dont nous avons abordé la course à Monza a laissé la porte ouverte à cet épisode."

"Après Monza, nous avons trois objectifs : nous devons nous assurer que tout ce qui se passe sur la piste ne se fait pas au détriment de l'équipe. Le deuxième objectif est de gagner les deux championnats, les deux pilotes s'engageant à [nous y] aider. Mais ce que nous ne voulons pas, c'est gagner de manière irréfléchie. Ce sont les trois sujets et ils définissent la façon dont nous allons courir à Bakou. Ce sera mis à jour après Bakou."

Quand j'ai demandé à Oscar : 'Serais-tu prêt à renoncer à une victoire ?' Il m'a répondu : 'C'est douloureux, mais si c'est désormais la bonne chose à faire, je le ferai'

Dans ce nouveau cadre fixé par McLaren, Stella assure que les discussions ont conduit à ce que Piastri soit prêt à faire son possible pour favoriser les chances de son équipier, même renoncer à un succès : "Les conversations se sont déroulées dans un esprit de collaboration. Même quand j'ai demandé à Oscar : 'Serais-tu prêt à renoncer à une victoire ?' Il m'a répondu : 'C'est douloureux, mais si c'est désormais la bonne chose à faire, je le ferai'. Chaque pilote est 'câblé' pour aller chercher la victoire. Je suis donc toujours très impressionné par le niveau d'esprit d'équipe, de maturité et de collaboration que nous constatons durant cette période."

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Le dirigeant italien refuse cependant d'entrer dans les détails de la façon dont se traduira cet avantage donné à Norris et affirme que chaque décision sera prise au cas par cas, "si elle en vaut la peine". En effet, Stella est également clair sur une chose : pas question d'avantager à outrance le Britannique. "Lando veut gagner parce qu'il mérite la victoire sur la piste", a ajouté le technicien.

"C'est normal d'être soutenu occasionnellement par son coéquipier, mais on ne veut pas systématiquement recourir à des moyens d'ajuster la course juste pour gagner des points quand un coéquipier marque des points au mérite. Ce n'est pas la façon dont McLaren veut gagner, ni la façon dont Lando veut gagner."

"Si je demandais à Lando, il dirait : 'Je serai à l'aise si à Abu Dhabi [en fin de la saison] il me manque quelques points que j'aurais pu obtenir si certaines choses avaient été faites... Mais si ces actions n'étaient pas correctes à ce moment-là, alors, vous savez quoi ? On reste fort en tant qu'équipe, l'écurie est stable et cohérente, on tentera le coup l'année prochaine'."

Ne pas remettre le titre constructeurs en cause

Oscar Piastri à l'attaque sur Lando Norris au départ du GP d'Italie 2024.

Oscar Piastri à l'attaque sur Lando Norris au départ du GP d'Italie 2024.

Si l'opportunité de jouer le titre pilotes existe, elle est toutefois bien moins grande que celle de rafler la couronne chez les constructeurs. McLaren compte en effet huit points de retard sur Red Bull avant Bakou et "seulement" 31 points d'avance sur Ferrari.

Une situation qui amène Stella à insister sur l'importance de ce classement et la lutte à trois qui se profile, pour une écurie qui n'a plus été titrée chez les constructeurs depuis 1998. "Il faut veiller à ce que, tout en concentrant la conversation et l'attention sur le [championnat] pilotes, nous ne perdions pas de vue le fait que le championnat constructeurs est une quête qui compte au moins trois acteurs."

D'où les fameuses "papaya rules", qui demeurent les lignes directrices de base : "Les 'papaya rules' ne concernent que la course sans risque, sans contact entre les deux McLaren et dans le respect. C'est tout.
C'est juste une façon rapide de rappeler à nos pilotes : 'Les gars, ne prenez pas trop de risques en vous battant l'un contre l'autre'."

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