Marc Márquez toujours en proie au doute avant de rejoindre Ducati
Marc Márquez vit en spectateurs une fin de championnat opposant les pilotes Ducati dans la quête du titre. Mais malgré ses profondes difficultés avec Honda, le champion espagnol a besoin d'être rassuré sur le changement de constructeur qu'il a choisi de faire.
Une nouvelle pole position record suivie d'un nouveau triplé Ducati en course : le GP d'Australie n'est pas encore terminé qu'il a encore une fois permis au constructeur italien d'enfoncer le clou sur un championnat que la marque est en passe d'intégralement s'adjuger, tous classements confondus.
Cet avantage important de Ducati sur la concurrence, Marc Márquez le constate comme tout le monde. "Oui. C'est la compétition, c'est la course. Année après année, ils s'améliorent", observe celui qui défend les couleurs de Honda depuis onze ans. Et s'il détient toujours le record de la course à Phillip Island (depuis 2013 !), il sait que la prestation à nouveau livrée par les Desmosedici ce samedi constitue la véritable référence, et qu'elle est très au-dessus du lot.
"On était plus rapides que l'année dernière, la course a été plus rapide, surtout la première partie", constate l'Espagnol, alors que lui-même n'est pas dans le coup depuis le début du week-end. "Sur ce circuit qui correspond bien à mon style de pilotage, j'ai eu un peu de mal comme au Sachsenring. On n'a pas de grip sur l'angle, on n'a pas de motricité sur l'angle, et je perds du temps. Sur des pistes comme Motegi, je me sentais plus à l'aise."
On pourrait se dire que ses propres difficultés et ce qu'il observe chez Ducati lui donnent encore plus faim en vue de la saison prochaine, sachant qu'après les cinq derniers Grands Prix de cette année, il enfourchera pour la première fois une Ducati. Et pourtant, le sextuple Champion du monde MotoGP est toujours en proie au doute, comme l'expliquait très bien son frère ces derniers jours, sans doute trop échaudé par ces quatre dernières années de grandes difficultés.
"On ne sait jamais. J'ai encore des doutes, et j'en aurai tant que je n'aurai pas essayé la moto. Mais c'est normal, car c'est une grande décision. Quand on prend une grande décision, bien sûr on est convaincu, mais on a des interrogations et des doutes dans la tête. [Je me dis] qu'après avoir piloté un [seul] type de moto pendant 11 ans, il va me falloir ajuster beaucoup de choses dans mon style de pilotage pour m'adapter à sa moto, et tout ça. Ça n'est pas facile. Ils [les autres pilotes Ducati] roulent vite, Martín est super rapide, Bagnaia est super rapide..."
"Pour le moment, je suis entièrement concentré sur ma moto. Je maintiens l'intensité, parce que c'est comme ça qu'il faut faire. Certains me disent que [je devrais] juste adopter un rythme de croisière, mais je ne veux pas avoir un rythme de croisière ! Je ne vais pas attaquer si je ne le sens pas, mais si je le sens il faut que j'attaque, parce que comme ça, je garde cette intensité et quand je monterai sur l'autre moto, je l'aurai [encore]."
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Marc Márquez a tenté sa chance dans les premiers tours.
"Si aujourd'hui je me détends pendant quatre courses, quand j'enfourcherai l'autre moto, elle aura beau être meilleure, mon corps ne sera peut-être pas prêt. Je dois garder [le bon] état d'esprit. Je l'ai dit aux Japonais : je vais continuer à pousser et à faire de mon mieux. En qualifications, si j'ai besoin d'une aspiration, je vais la trouver ; en course, si je dois prendre un risque et choisir l'option soft, je vais le faire parce que c'est ma mentalité. Je ne peux pas aborder les courses avec une autre mentalité."
Martín garde l'avantage de la vitesse
Cette mentalité l'animait donc bel et bien lorsqu'il a fait le choix du pneu arrière tendre cet après-midi, pour le GP d'Australie. Un pari également fait par Jorge Martín et qui s'est avéré être une mauvaise décision. Pour Marc Márquez, cela résulte en une 15e place finale mais avec le sentiment d'avoir fait le maximum, d'autant qu'il a un temps figuré dans le top 5.
"Évidemment, on a choisi le mauvais pneu, mais l'année dernière j'avais pris le même et ça m'avait rapporté le podium", rappelle-t-il au micro du site officiel du MotoGP. "Quand on choisit le pneu tendre, on dépend un peu du rythme de la course, et quand j'ai vu que Martin attaquait à fond au début, j'ai compris que la course serait super rapide. Ça a été le cas, tout le monde a poussé fort, la course a été vraiment super rapide. J'ai hésité entre gérer mon pneu et essayer d'y aller, et puis je me suis dit que j'allais y aller et j'ai apprécié ces dix ou 12 tours derrière Pecco et Zarco. Ensuite j'ai commencé à être plus en difficulté et j'ai un peu ralenti."
Jorge Martín a payé bien plus lourdement encore ce pari manqué puisqu'il a vu la victoire, et même le podium, lui échapper dans le dernier tour. Le #93 se dit étonné du choix de son compatriote, mais néanmoins convaincu qu'il garde l'avantage sur cette fin de saison.
"Pour moi, Jorge avait une vitesse en plus aujourd'hui, et c'est pour cette raison qu'il a pu mener la course avec le pneu tendre. Bien sûr, c'était une erreur, mais il va en tirer les leçons. Aujourd'hui, il était aussi le plus rapide avec le medium pendant les essais, donc j'ai été très surpris quand j'ai vu son choix."
Continue-t-il de miser sur le pilote Pramac Racing pour le titre ? "Oui. À l'heure actuelle, il a plus de vitesse. Il reste encore quatre Grands Prix, avec les courses de sprint, donc c'est comme d'il y avait six courses avec la moitié des points en jeu au sprint. Et Jorge roule super bien."
Futur pilote Gresini Racing avec la GP23 actuelle, Marc Márquez salue aussi la première victoire d'un autre pilote du groupe Ducati, Johann Zarco : "Johann est un pilote très talentueux, deux fois Champion du monde en Moto2. Il mérite au moins une victoire ! C'était étrange qu'un pilote comme lui n'avait pas encore gagné, mais il y est maintenant parvenu alors bravo, Johann !"
Rejoignez la communauté Motorsport
Commentez cet articlePartager ou sauvegarder cet article
Voir aussi :
Meilleurs commentaires
Abonnez-vous pour accéder aux articles de Motorsport.com avec votre bloqueur de publicité.
De la Formule 1 au MotoGP, nous couvrons les plus grands championnats depuis les circuits parce que nous aimons notre sport, tout comme vous. Afin de continuer à vous faire vivre les sports mécaniques de l'intérieur avec des experts du milieu, notre site Internet affiche de la publicité. Nous souhaitons néanmoins vous donner la possibilité de profiter du site sans publicité et sans tracking, avec votre logiciel adblocker.