Márquez n'a pas senti que Ducati ne voulait pas de lui
Le team Gresini a réalisé le coup du siècle en recrutant Marc Márquez en fin de saison dernière, alors même que l'Espagnol était sous contrat avec Honda et que Ducati n'y était pas franchement favorable. Aujourd'hui, le #93 assure ne pas s'être senti mal accueilli à son nouveau poste.
Pour son premier changement de constructeur depuis son arrivée en MotoGP en 2013, Marc Márquez va devoir se contenter du statut de pilote satellite et d'une moto de la saison dernière. Car c'est par l'équipe privée Gresini Racing que le champion espagnol a été recruté, et non par Ducati qui n'a la main que sur les contrats des pilotes de son team d'usine et de Pramac Racing.
Certes informés des projets de Nadia Padovani et de ses troupes, les dirigeants de Borgo Panigale n'avaient pas voix au chapitre sur le sujet. Ils ont même quelque peu fait la fine bouche lorsqu'ils ont compris que l'ordre établi au sein de l'escadron de pilotes Ducati allait été chamboulé par l'arrivée du plus grand champion de la grille, qui ne manque ni de talent, ni d'ambition.
Lorsque Márquez a enfourché pour la première fois la Desmosedici, entouré par une nuée d'objectifs témoignant du buzz que cette journée de test à Valence a offert au MotoGP, Gigi Dall'Igna admettait encore volontiers que Ducati ne voulait pas de l'Espagnol.
Une position qui peut s'entendre, compte tenu des difficultés de gestion que cela va potentiellement entraîner, mais qui n'a pas empêché le directeur général de Ducati Corse de tenir son rôle à cette occasion, en allant à la rencontre du #93 pour accompagner ses premiers tours de roue et entendre ses commentaires. L'arrivée d'un pilote de ce calibre est aussi source de grand intérêt pour le constructeur, qui ne sait que trop bien que chaque marque a l'obligation de continuellement progresser, au risque de se faire avaler par la concurrence si elle ne repousse pas ses limites.
Dans ce contexte, Marc Márquez s'est-il senti indésirable à son nouveau poste ? Il a assuré que non lorsque la question lui a été posée ce mercredi à Madrid, à l'occasion d'un événement promotionnel.
"Je n'ai jamais eu ce sentiment", a-t-il déclaré, "car sinon, je n'aurais pas franchi le pas. On ne rejoint pas une marque qui ne nous aime pas. J'essaie toujours d'éviter les gros titres. J'ai toujours été très soutenu par Gresini, qui m'a toujours accordé du temps. C'est la raison pour laquelle j'ai franchi le pas."
Photo de: Estrella Galicia 0,0
Marc Márquez et Álex Márquez réunis pour la première fois depuis qu'ils sont coéquipiers chez Gresini Racing.
Que Marc Márquez n'ait pas été le choix souhaité par Ducati compte tenu de ce que sa présence va potentiellement entraîner pour les pilotes officiels ne signifie par qu'il n'a pas une place à acquérir dans le groupe. Aussi Paolo Ciabatti, directeur sportif jusqu'à la fin de l'année 2023, a-t-il fait de l'Espagnol un candidat naturel à un guidon dans l'équipe d'usine pour la saison prochaine.
Pour Márquez, c'est avant tout le verdict de la piste qui compte à ce stade. Lui qui a pour unique envie de retrouver le plaisir et la performance, il assure ne pas se projeter si loin pour le moment et vouloir plutôt se détacher de toutes les attentes qui entourent son arrivée.
"Les attentes sont déjà très élevées", explique Márquez. "Et l'une de mes tâches cette année − j'inclus en cela également Álex [Márquez] − va être d'échapper à tout ça. Les attentes sont élevées, mais c'est toujours aussi difficile, voire plus. Je vais tout donner, vous me connaissez, mais je ne peux pas donner d'attentes avant le début de la saison."
"Si la moto est bonne, le pilote s'adapte plus facilement. Mais la grande inconnue pour être rapide, c'est la régularité. Je peux être rapide sur des circuits spécifiques, je pense, mais je ne sais pas si je peux être rapide de manière constante sur tous les circuits. C'est la différence que font Bagnaia et Martín par rapport aux pilotes qui sont rapides, mais pas réguliers."
Quoi qu'il arrive, il sera une pièce maîtresse sur le marché des transferts qui, cette année, va concerner la quasi-totalité de la grille puisque seuls de rares contrats couvrent déjà la saison 2025. Qu'en sera-t-il de sa situation ? "Pour 2025, je n'ai discuté de rien avec personne. Je veux d'abord prendre du plaisir en pilotant la moto et ensuite évaluer quelle est la meilleure situation", assure le pilote.
Et si certaines rumeurs croient savoir qu'il aurait déjà signé un contrat avec un constructeur avant même la fin de l'année dernière, il répond : "Il y a toujours des contacts. Logiquement, il y a eu des contacts, j'en ai été reconnaissant, et j'espère qu'il y aura des contacts avec de nombreuses marques à l'avenir. Je me suis toujours senti très soutenu par Honda et Gresini. Pour sortir d'une longue relation, on ne peut pas entrer dans une autre longue relation."
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