Le Mans - La R-One du papier à la piste en un an
Depuis ses premiers tours de roues au Mans en LMP1, le Rebellion Racing a bien grandi, devenant à ce jour l'unique structure privée engagée au Mans suite au forfait de Lotus
Depuis ses premiers tours de roues au Mans en LMP1, le Rebellion Racing a bien grandi, devenant à ce jour l'unique structure privée engagée au Mans suite au forfait de Lotus. De 2010 à 2014, le team suisse a exploité à merveille les châssis Lola, avec le succès que l’on sait ces trois dernières années en couplant le tout à un moteur Toyota. Dans l’univers du LMP1, le Rebellion Racing fait de la résistance, même si lutter avec les gros constructeurs que sont Audi, Porsche et Toyota n’est ni envisageable pour le moment, ni l’objectif à court terme.
Profitant de la toute nouvelle réglementation de la catégorie, l’équipe de Bart Hayden a néanmoins fait un choix audacieux en décidant de mettre en piste cette saison son propre prototype. Baptisée R-One, la voiture a été conçue par Oreca en partant d’une page blanche. Un peu plus d’un an après les premiers coups de crayon, elle participera la semaine prochaine aux 24 Heures du Mans.
Malgré des délais extrêmement serrés, la R-One a pu effectuer son baptême de piste lors des 6 Heures de Spa-Francorchamps, avant de poursuivre sa progression lors de la Journée Test au Mans. Le tout après avoir satisfait du premier coup à tous les tests d’homologation, déjà un premier exploit à l’époque. Pour Rebellion, les moyens sont tellement différents par rapport à une écurie d’usine qu’il a fallu jouer sur tous les critères possibles afin d’être les plus malins, mais aussi faire preuve d’une certaine sagesse dans l’approche générale.
« Nous avions un objectif en termes d’exploitation : avoir une vraie capacité à jouer sur les réglages, l’accessibilité aux pièces, le cycle de fatigue des pièces », confie David Floury, directeur technique d’Oreca. « Notre budget est sans commune mesure avec les grands constructeurs et notre cadre ne permet pas une prise de risques maximum. Chaque sujet doit pondérer l’innovation par le risque pris. C’est un juste équilibre à trouver entre le gain par rapport au risque. »
Contrairement à ses concurrentes en LMP1, la R-One à moteur Toyota n’embarque aucun système hybride. C’est ce qui la classe dans la catégorie des LMP1-L, dont elle sera la seule représentante au Mans. La réglementation est plus permissive avec cette catégorie afin d’équilibrer au mieux les performances. Pour autant, il a fallu tout mettre en œuvre pour gagner en rapidité, notamment avec un gros travail sur le poids.
« Ce n’est pas une question de gagner du poids sur telle ou telle pièce, c’est une philosophie globale », explique Floury. « Nous avons donc cherché à tout optimiser, à gagner le moindre gramme partout où c’était possible. A titre d’exemple, nous avons fait un gros travail sur la monocoque. Nous avons une certaine latitude au niveau du poids et de la gestion des lests. »
La semaine dernière lors des essais préliminaires au Mans, la R-One a tourné dans des temps supérieurs à huit secondes de la Toyota de tête, aux mains du trio Prost-Heidfeld-Beche ou de celui formé par Kraihamer-Belicchi-Leimer. Mais le projet est encore jeune et la marge de progression très importante. La voiture rouge vif a en tout cas gagné un premier pari : celui de conquérir le public grâce à la très belle sonorité de son V8 Toyota !
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