Colton Herta : "Je ne veux pas arriver en étant une exception"
Face aux portes fermées de la F1, Colton Herta assure respecter la décision de la FIA et ne pas chercher à obtenir de passe-droit. L'Américain remet toutefois en cause le barème d'attribution de la Super Licence, et rêve encore de courir un jour dans la discipline reine.
Photo de: IndyCar Series
Son nom n'a pas cessé de circuler ces dernières semaines, jusqu'à ce que Red Bull renonce à l'idée : selon toute vraisemblance, Colton Herta ne débutera pas en Formule 1 la saison prochaine, faute de Super Licence. La structure autrichienne espérait le placer chez AlphaTauri pour libérer Pierre Gasly vers Alpine, mais le barème en place pour l'acquisition du précieux sésame n'est pas favorable au pilote américain.
Sept fois vainqueur en IndyCar lors des quatre dernières saisons, troisième du championnat en 2020 puis cinquième en 2020, Colton Herta ne dispose que de 32 points sur les 40 requis pour pouvoir piloter en Grand Prix. Il aurait fallu disposer d'une dérogation, que la FIA n'est pas prête à accorder, et dont l'intéressé lui-même ne voulait pas vraiment. "Je peux comprendre la position de la FIA", confie à Motorsport.com le pilote de 22 ans, sans rancœur. "J'ai simplement le sentiment que l'IndyCar est sous-représenté dans le barème des points pour la Super Licence. Mais de leur point de vue, avec le barème actuel, je comprends. Et je ne veux pas arriver en étant une exception."
Des possibilités, sans garantie, existent pour tenter d'aller cueillir les points manquants, comme le fait de courir cet hiver le championnat Formula Regional Asian Championship, tout comme celui de participer à plusieurs séances d'essais libres. "Je pense qu'il était possible de faire quelque chose, mais j'ai le sentiment que je ne devrais pas avoir à courir dans une formule de promotion après avoir été pilote professionnel pendant quatre ans", rétorque Colton Herta. "Je ne l'ai donc pas vraiment envisagé. Zak Brown a dit qu'il était intéressé pour me faire rouler en EL1, mais il ne voulait pas que je sois dans la McLaren si j'avais un contrat avec AlphaTauri : c'est un peu comme se tirer une balle dans le pied ! J'apprécie tous les efforts que Zak a faits pour moi, il a été génial avec moi. Beaucoup de choses sont sorties dans la presse mais il a été complètement transparent avec moi et c'était génial de travailler avec lui."
Colton Herta au l'occasion de rouler en test avec McLaren.
Le rêve de F1 loin d'être abandonné
Il est aujourd'hui vraisemblable que Colton Herta se concentre sur une cinquième saison en IndyCar avec Andretti Autosport, avec l'ambition de se battre pour le titre. Une perspective qui, dans son esprit, ne referme pas pour autant le chapitre Formule 1, ce rêve qu'il compte encore entretenir et qui pourrait aussi se matérialiser à terme en cas d'arrivée d'Andretti dans la catégorie reine.
"Je pense que Michael [Andretti] est prêt à me mettre en F1, cette offre dispose d'une certaine longévité", précise Colton Herta. "Je comprendrais qu'à 26 ans il ne veuille pas me mettre dans une F1. Mais on voit que dans le cas de De Vries, il y a de belles promesses, non ? Il a 27 ans, il aura 28 ans au début de la saison prochaine, et ce qu'il a fait à Monza semble avoir déclenché des discussions pour qu'il obtienne un baquet quelque part. Cela montre que si tu as l'opportunité, tu dois tout faire, et c'est ce qu'il a fait donc il faut lui rendre justice."
"Dans les années à venir, il pourrait y avoir des opportunités [pour Andretti] d'acheter une équipe. Quelqu'un pourrait chercher à vendre. Si un autre motoriste arrive et qu'un propriétaire d'écurie a l'opportunité de vendre, il pourrait envisager les choses très différemment. Mais en ce qui concerne mon avenir, au bout du compte, c'est la décision de la FIA. Ils écoutent beaucoup les équipes, mais c'est la FIA qui décide pour la Super Licence. Ils ne veulent pas énerver tous les propriétaires d'équipes et constructeurs engagés juste pour accepter une personne de plus. C'est un immense puzzle, avec beaucoup de pièces qui bougent."
"Jamais je ne serais déçu d'avoir passé toute ma carrière en IndyCar", conclut l'Américain. "Mais comme je l'ai toujours dit, il y a beaucoup de différentes choses que je veux faire en compétition, et elles ne sont pas toutes en IndyCar. J'aime faire des courses d'Endurance, j'adorerais avoir une chance aux 24 Heures du Mans, et je ne serais pas contre faire le Daytona 500 ou une course de NASCAR. Ce serait génial de piloter toute une variété de voitures de course."
Propos recueillis par David Malsher-Lopez
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