Ecclestone et la démocratie, l’interview controversée en Russie
Bernie Ecclestone a été interviewé à la télévision russe à l’occasion du récent Grand Prix à Sotchi. Ses propos ont été assez controversés!
Photo de: XPB Images
Le grand argentier de la Formula 1 était interrogé à cette occasion par la journaliste politique Sophie Shevardnadze sur les ondes du réseau RT. Comme à son habitude, Ecclestone n’a pas hésité à créer un peu de controverse.
Shevardnadze lui a demandé si la Russie utilisait son Grand Prix pour faire un peu de relations publiques en ces temps où à peu près tout le monde critique la politique internationale de Vladimir Poutine.
“Je ne crois pas que la Russie a besoin d’événements sportifs pour être grande et paraître grande. Le Grand Prix montre au reste du monde ce qu’est la Russie. C’est la différence. (…) Poutine? Super. Je suis son plus grand supporter”, a répondu Ecclestone.
Shevardnadze lui demande alors s’il y a un peu de démocratie en Formule 1 : “Tout d’abord, je ne crois pas qu’il y ait de la place pour la démocratie, peu importe l’endroit. Je crois que si vous amenez les gens à plus ou moins être d’accord avec ce que vous préconisez, alors cela ressemble à une forme de démocratie. En fait, c’est exactement ce à quoi la démocratie doit avoir l’air.”
Le Britannique mène le cirque de la F1 avec une main de fer. Il sait ce que veut dire le mot leadership.
“Le problème est que dans notre monde actuel, on ne retrouve que très peu de vrais leaders. Il serait très difficile d’en pointer de véritables. Il y a bien des sots qui sont convaincus d’être des leaders, mais qui ne le sont pas du tout”.
Ça [l’Europe] ne va nulle part”.
Bernie Ecclestone
Plusieurs personnes critiquent la décision d’Ecclestone d’abandonner des pays qui possèdent une longue tradition de la F1 pour des pays émergeants à l’Est. Il s’en explique là aussi avec conviction.
“Nous sommes un Championnat du Monde. Nous avons traditionnellement été basé en Europe, ce n’est donc pas un Championnat du Monde… Alors quand l’occasion s’est présentée de bouger, j’ai tenté d'organiser des courses [à l’Est] durant les années 80. J’ai toujours voulu le faire. Et je crois que l’Europe est une chose du passé. Je crois que c’est bien que les gens de Chine, ou même d’ici, viennent voir comment étaient les temps anciens. Ça [l’Europe] ne va nulle part”.
Pour conclure, quand Shevardnadze lui demande ce qu’il pense des États-Unis, Ecclestone répond là aussi avec tranchant.
“Je ne suis pas très enthousiaste face à l’Amérique. Leur plus gros problème est qu’ils croient être la première puissance mondiale. C’est difficile [à croire], car ils sont un peu comme sur une immense île, un peu isolés. Tout doucement, ils commencent à découvrir ce que font les autres personnes dans le reste du monde.”
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