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Michael Schumacher : La découverte d'un prodige

Michael Schumacher, né le 3 janvier 1969 à Hürt-Hermülheim, fête aujourd’hui ses 39 ans

Michael Schumacher, né le 3 janvier 1969 à Hürt-Hermülheim, fête aujourd’hui ses 39 ans.

Même s’il a pris sa retraite à l’issue de la saison 2006, le pilote allemand restera à jamais dans l’histoire de la Formule 1, aux côtés de Juan Manuel Fangio, Alain Prost, Ayrton Senna et bien d’autres encore.

Pour célébrer l’anniversaire du septuple champion du monde, nous vous proposons un dossier spécial retraçant la carrière de Michael Schumacher. Le premier volet de cette histoire couvre ses débuts dans la catégorie reine jusqu’à l’obtention de sa seconde couronne mondiale avec Benetton.

1991 :

Quelques jours avant le Grand Prix de Belgique, Bertrand Gachot, pilote de l’écurie Jordan, est arrêté par la police britannique pour avoir utilisé une bombe lacrymogène lors d’une altercation avec un chauffeur de taxi londonien. Le franco-belge est condamné à 24 mois de prison, ce qui l’éloigne des circuits pour un bon moment. Eddie Jordan se lance alors à la recherche d’un remplaçant à Gachot et décide de titulariser un certain Michael Schumacher, membre du Mercedes Junior Team.

Le jeune allemand, qui roule sur le circuit de Spa-Francorchamps pour la première fois de sa carrière, fait forte impression d’entrée de jeu. Ses ingénieurs lui demandent même d’aller moins vite, mais cela ne l’empêche pas de décrocher le septième temps des qualifications et de se placer devant Andrea de Cesaris, son expérimenté coéquipier.

Malheureusement pour lui, sa course s’arrête dès le premier tour en raison d’un embrayage défectueux. Qu’à cela ne tienne, Schumacher vient de marquer les esprits.

A tel point que Jordan et Benetton s’affrontent sur le plan juridique afin de s’attacher les services de l’allemand pour le restant de la saison, et c’est finalement l’écurie de Flavio Briatore qui l’emporte. L’italien s’en frotte les mains, à juste titre : dès sa première course pour Benetton, Schumacher termine à la cinquième place du Grand Prix d’Italie avec onze secondes d’avance sur son équipier Nelson Piquet, triple champion du monde, puis boucle les deux manches suivantes du championnat en sixième position.


1992 : Alors qu’il n’effectue que sa première saison complète en F1, le pilote allemand se révèle aux yeux de tous en décrochant le premier podium de sa carrière dès le Grand Prix du Mexique, seconde épreuve du championnat. Mais Schumacher ne s’arrête pas en si bon chemin. Le 30 août 1992, le Formula 1 Circus fait escale en Belgique, sur ce circuit très technique où il a fait ses débuts dans la catégorie reine un an auparavant.

Michael occupe la troisième place sur la grille de départ, il est en embuscade derrière le duo infernal Mansell – Senna. La course se déroule plutôt bien jusqu’à ce que la pluie fasse son apparition, l’allemand est l’un des premiers à plonger dans l’allée des stands pour chausser des pneus sculptés, rapidement imité par ses adversaires.

Par la suite, voyant que la trajectoire s’assèche légèrement, il fait le pari audacieux de repasser en slicks alors que les leaders conservent des gommes pour la pluie. La chance sourit à Schumacher qui profite de ses pneumatiques pour reprendre de précieuses secondes à Mansell et Patrese. Après 44 tours de course, il franchit la ligne d’arrivée en vainqueur et empoche le premier succès de sa carrière.

En fin d’année son bilan est excellent puisqu’il comptabilise une victoire, deux meilleurs tours en course, huit podiums et, cerise sur le gâteau, il se classe au troisième rang du championnat pilotes, devant son idole, Ayrton Senna.

1993 : Le « Kaiser » confirme son potentiel dès la saison suivante. Même s’il termine l’année au pied du podium en raison d’une monoplace parfois défaillante, ses statistiques restent tout à fait honorables : sur les 16 épreuves que comporte le championnat, il rallie l’arrivée à neuf reprises, se plaçant à chaque fois sur le podium.

Il réalise aussi cinq meilleurs tours en course et remporte sa seconde victoire en F1, plus d’une année après celle obtenue en Belgique.

Il enlève son second Grand Prix au Portugal, au terme d’une lutte farouche contre Alain Prost. En dépit de la pression exercée par le français du trentième au soixante et onzième tour, Schumacher résiste et coupe la ligne d’arrivée avec 982 millièmes d’avance sur le quadruple champion du monde.


1994 : Alain Prost ayant pris sa retraite en fin d’année dernière, l’allemand apparaît comme le principal adversaire d’Ayrton Senna. Schumacher débute la saison tambour battant en remportant les deux premières courses de la saison alors que le brésilien abandonne à deux reprises, mais ce dernier compte sur les Grands Prix européens pour inverser la tendance.

Malheureusement, la troisième manche du championnat tourne au drame. L’homme au trois couronnes mondiales perd la vie dans les premiers tours du GP de Saint-Marin, laissant la F1 sans véritable leader. Au fil des courses, deux pilotes se dégagent : Damon Hill et Michael Schumacher. L’allemand domine la première moitié de saison haut la main, avant de rencontrer quelques problèmes avec la FIA.

Tout commence en Grande-Bretagne où il ignore le drapeau noir qui lui est présenté suite à un dépassement illégal effectué lors du tour de formation. Il dispute toute la course, se classe second … avant d’être disqualifié par les commissaires deux semaines plus tard.

La fédération internationale lui inflige également deux Grands Prix de suspension pour non respect des consignes. Par la suite, Michael s’impose en Belgique avant d’être une nouvelle fois déclassé en raison d’une usure excessive de la planche en bois qui était placée sous sa Benetton pour réduire l’effet de sol.

Ces affaires font le bonheur de Hill, qui se rapproche à grands pas de la tête du championnat du monde. Avant le départ de l’ultime épreuve de la saison, Schumacher devance le britannique d’un point seulement, ce qui signifie que la couronne mondiale se joue à Adélaïde.

Dès l’extinction des feux, l’allemand s’empare des commandes du Grand Prix, devant son rival. La voie royale semble tracée, mais à 14h49 Michael commet une erreur de pilotage. Il sort trop large d’un virage, passe dans l’herbe et percute le mur avec sa roue avant droite.

Sa monoplace est endommagée et Damon Hill, qui surgit derrière lui, n’a rien vu. Le britannique tente alors de dépasser Schumacher, mais ce dernier lui ferme la porte au dernier moment. L’accrochage entre les deux est inévitable : la Benetton s’immobilise immédiatement alors que la Williams poursuit sa route avec un pneu crevé.

Une fois arrivé à son stand, Hill découvre que sa suspension est abîmée, ce qui provoque son abandon. Malgré cette fausse note, Schumacher est sacré champion du monde pour la première fois de sa carrière. Un titre mérité au vu de ses résultats : huit victoires, dix podiums, six pole positions et huit meilleurs tours en course. Il totalise 92 points, soit un de mieux que Hill.


1995 : La saison suivante met aux prises les deux mêmes acteurs, sauf que la Benetton B195, équipée d’un V10 Renault identique à celui de la Williams, domine outrageusement la concurrence. Sur les dix sept Grands Prix disputés, l’allemand décroche onze podiums dont neuf victoires et ajoute quatre pole positions à ses statistiques. Parmi les succès de Schumacher, celui obtenu en Belgique est probablement le plus beau de l’année en raison des conditions météorologiques peu clémentes et de la lutte qui l’a opposé à Hill.

La pluie s’abat sur le circuit ardennais dès les séances d’essais, ce qui offre une grille de départ plutôt chamboulée. Les Ferrari de Berger et Alesi sont en première ligne, Hill occupe la huitième place et Schumacher doit se contenter de la seizième position.

Le départ de la course est donné sur une piste sèche, et l’allemand va faire étalage de tout son talent pour remonter ses adversaires un à un. Après le sixième tour, la Benetton frappée du numéro 1 pointe déjà au cinquième rang.

Puis la pluie refait son apparition et redistribue les cartes. Hill ravitaille pour chausser des pneus sculptés tandis que l’allemand fait le pari de rester en piste avec ses slicks. Dans ces conditions, le britannique revient en quelques secondes dans les échappements de la B195, mais Schumacher se défend bec et ongles pendant plusieurs tours pour conserver sa place. Ce n’est qu’après un tout droit de son adversaire que la Williams reprend les commandes de l’épreuve … mais pas pour longtemps.

Le circuit s’assèche, Hill regagne son stand pour changer de gommes mais dépasse la limitation de vitesse. Cela lui vaut une pénalité qui met un terme à ses chances de victoire. Michael remporte la course après s’être élancé de la huitième ligne et accroît son avance au championnat.

Deux mois plus tard, à l’occasion du Grand Prix du Pacifique qui se court le 22 octobre 1995, il décroche son second titre mondial, le dernier avec Benetton.

L’allemand, dont l’année a été faste dans les tous domaines puisqu’il a épousé Corinna Betsch le 5 août 1995, annonce alors qu’il quitte l’écurie britannique au profit de la Scuderia Ferrari. C’est le commencement d’une nouvelle aventure.

Vous retrouverez dès demain sur notre site la suite de ce dossier spécial consacré à la carrière de Michael Schumacher.

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