Interview

Michelin et la compétition - Quelles conditions pour un engagement?

Michelin teste des pneus de 17 et 18"

Photo de: Michelin Sport

Pneus Michelin
Sébastien Ogier et Julien Ingrassia, Volkswagen Polo WRC, Volkswagen Motorsport
Michelin
#19 Porsche Team Porsche 919 Hybrid: Nico Hulkenberg, Nick Tandy, Earl Bamber
Publicité Michelin
Nelson Piquet Jr., NEXTEV TCR
Un ingénieur Michelin vérifie la température de la piste
Michelin teste des pneus de 17 et 18
Tour de classement Michelin

A l'heure où Michelin s'est officiellement porté candidat pour effectuer son retour en F1 en 2017, le manufacturier de Clermont-Ferrand insiste également pour rappeler à quel point son engagement en compétition est précieux et dicté par des orientations claires.

En répondant à l'appel d'offres lancé par la FIA pour la F1, Bibendum a adopté une philosophie différente de son concurrent Pirelli : imposer ses vues en accompagnant sa candidature de propositions qui, si elles ne sont pas acceptées, empêcheront la marque de retrouver la catégorie reine.

Qu'elle plaise ou déplaise, cette audace est directement liée à l'approche de Michelin pour son engagement en sports mécaniques. Tandis que le pneu français sera représenté en MotoGP dès l'année prochaine, il l'est déjà dans de nombreuses autres disciplines, indépendamment du dossier F1 qui attire la lumière. C'est ce qu'a tenu à rappeler Pascal Couasnon, directeur de la compétition chez Michelin, lors d'un entretien accordé à Motorsport.com.

"Ce qui est important à voir, ce sont les raisons pour lesquelles nous sommes engagés en compétition, et comment on choisit nos séries", explique Couasnon à Motorsport.com. "On pourrait se dire : "Vous êtes un peu partout, est-ce que c'est parce que vous ne savez pas comment choisir?" Mais il y a quand même une logique qui est bien définie derrière chaque série."

Un investissement justifié en WRC et WEC

Chaque présence de Michelin en compétition se traduit par un intérêt important pour la marque, qui fait du transfert de la piste à la route le credo de son engagement et de ses investissements dans le sport.

"Si l'on regarde par exemple le rallye : on y est parce que ça nous permet de rouler sur des routes que l'on emprunte aussi, mais dans des conditions un peu plus extrêmes qui nous permettent de développer et faire des architectures de gomme avec des temps froids, des temps chauds, des asphaltes rugueux ou non-rugueux, etc.", explique Couasnon. "On rencontre des conditions très différentes et il faut qu'on arrive à mettre en place des solutions qui vont vite et qui sont très résistantes aux chocs. C'est très intéressant notamment pour les pays où le réseau routier n'est pas terrible."

C'est de la technologie qui est très utile pour tous les jours. 

Pascal Couasnon, Michelin

L'Endurance est également l'un des fers de lance de Michelin, avec la réussite que l'on sait et un développement accompli autour du Championnat du Monde d'Endurance (WEC) et des 24 Heures du Mans. Là aussi, c'est l'adéquation entre le règlement technique et le transfert de technologies qui justifie ce programme.

"On est engagés en Endurance car il faut être capable d'aller très vite, de façon très constante et très longtemps : plus de 700 km – donc en gros deux GP et demi de F1 –, 230 km/h de moyenne et moins d'une seconde de différence entre le premier et le dernier tour. C'est aussi de la technologie qui est très utile pour tous les jours", précise Couasnon.

La Formule E comme un symbole

Une technologie utile pour le pneu de "tous les jours" que le manufacturier français développe également à travers sa présence dans le nouveau championnat Formule E, qui s'est achevé le week-end dernier à Londres.

"On est en Formule E parce qu'on a un nouveau champ d'application qui est : comment développer un pneu qui soit rapide – on ne va pas se mentir ce n'est pas là qu'on va chercher les grips les plus importants mais il faut qu'on soit rapide -, qui dure longtemps puisqu'on ne peut pas changer de pneus pendant la course, et qui soit efficace en termes d'énergie pour pouvoir gratter un tour de plus avec des solutions pneumatiques. Le pneu représente 20% d'énergie qui est piquée à une voiture dans la vie de tous les jours."

La conclusion qui motive donc Michelin à imposer sa vision pour son dossier F1, avec comme condition sine qua non l'introduction des pneus 18 pouces, se résume ainsi en une phrase : "Derrière chaque engagement, on a un territoire de technologie que l'on cherche à développer et à tester."

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