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Ecclestone - Je serais prêt à déchirer tous les contrats

A l'occasion d'un point presse passionnant accordé à Austin, Bernie Ecclestone a admis que la situation dans laquelle se trouve la F1, avec plusieurs équipes ayant du mal à joindre les deux bouts, et d'autres contraintes de jeter l'éponge, pouvait avoir un rapport avec la façon dont il avait imposé la structure de certains accords commerciaux dans le passé

A l'occasion d'un point presse passionnant accordé à Austin, Bernie Ecclestone a admis que la situation dans laquelle se trouve la F1, avec plusieurs équipes ayant du mal à joindre les deux bouts, et d'autres contraintes de jeter l'éponge, pouvait avoir un rapport avec la façon dont il avait imposé la structure de certains accords commerciaux dans le passé.

Le Grand Argentier de la F1 a toutefois rappelé que toutes les parties ayant accepté les conditions signées l'ont fait en étant libres de leur choix en temps voulu.

Ecclestone : L'argent est mal distribué

Comme rarement publiquement, Ecclestone a fait part de son attachement pour le produit F1 et insiste sur le fait qu'il ne cherche pas à casser le jouet avant son départ, qui interviendra tôt ou tard.

Dans les arcanes du sport, certains s'étaient même pris à penser qu'Ecclestone pouvait être en train de manipuler volontairement une baisse de valeur du sport afin de pouvoir refaire l'acquisition de parts appartenant aujourd'hui à CVC. Mais la vérité semble être que le Britannique, qui a encore ouvert le sport à de nombreux nouveaux horizons intéressants ces dernières années (Russie, USA, Mexique, Azeibaidjan) pour tous les acteurs commercialement impliqués, n'ait pas mesuré à quel point la vie des équipes est rendue difficile par la redistribution inégale des revenus du sport.

Sans remettre à plat de façon fondamentale la façon de se partager le gâteau ces dernières années, Ecclestone a tout de même admis qu'il était prêt à "déchirer tous les contrats" existants pour repartir d'une page blanche et assurer le maintien glorieux du sport.

Une affirmation relativement contradictoire avec la sortie publique faisant savoir que la F1 n'avait pas besoin de petites équipes "mendiantes", et rappelant que des dizaines de structures ont fermé leurs portes depuis plusieurs décennies sans que la F1 ne tremble. Mais le contexte d'aujourd'hui n'est pas celui d'hier, et si Bernie n'a pas besoin des petites équipes, les grandes équipes, elles, ont indirectement besoin d'elles pour ne pas avoir à aligner d'autos supplémentaires.

"Le problème est qu'il y a trop d'argent, probablement mal distribué. C'est probablement ma faute", a-t-il lâché aujourd'hui, avant le Grand Prix des Etats-Unis. "Mais comme beaucoup d'accords que les gens font, ils semblaient être de bonnes idées à l'époque".

"Je travaille pour des gens qui sont dans le business pour faire de l'argent"

Interrogé sur de possibles regrets, Ecclestone a rappelé qu'il n'est pas seul maitre à bord en F1 et qu'un board au-dessus de lui prend des décisions commerciales. Un board dont il dépendait à l'heure de son procès en Allemagne, les décideurs ayant clairement stipulé qu'une condamnation verrait Ecclestone prendre le chemin de la retraite.

"Si la compagnie m'appartenait, j'aurais fait les choses différemment car cela aurait été de mon argent que je m'occupais", a-t-il lâché, faisant sans doute référence à l'entrée en jeu des motorisations V6 Turbo hybrides, qu'il abhorre réellement et dont il pense que l'introduction affaiblit la valeur marchande de la F1 – et indirectement des équipes. "Mais je travaille pour des gens qui sont dans le business pour faire de l'argent".

Proposition d'aide COMMUNE aux équipes affaiblies

"Je ne voudrais pas être dans une position dans laquelle je serais trop puissant, et que la F1 disparaisse et que les gens disent : 'C'est à cause de toi qu'elle a disparu'."

Ecclestone suggère ainsi qu'il est prêt à faire un effort important en aidant directement les équipes affaiblies avec une importante somme d'argent provenant des revenus de la FOM, mais jette la balle dans le camp des équipes bien dotées pour elles aussi faire preuve de compréhension des intérêts mutuels en participant à l'effort.

"J'ai dit aux gens qui prennent une portion de l'argent [les équipes, ndlr] que j'aimerais prendre un pourcentage de leurs paiements liés à la performance. Il me faudrait réunir cet argent pour le diviser parmi les trois ou quatre que l'on sait être en difficultés, mais ils ne partiront pas avec l'argent. Puis je mettrai le même montant".

Autrement dit, Ecclestone propose de placer autant d'argent dans un fond de "sauvetage" que plusieurs équipes saines ensemble. Un deal juste selon lui, mais tout de même soumis à une difficulté majeure : celle de l'acceptation par les équipes devant ouvrir le portefeuille pour faire la charité.

"Il nous faut décider de la meilleure façon de régler ceci. Sincèrement, je sais ce qui ne va pas, mais je ne sais pas comment le réparer. Personne ne s'est préparé à faire quoi que ce soit car ils ne le peuvent pas. Ces règles nous ont ligotés. On ne peut pas tous rester assis tranquillement et penser que le problème va s'en aller. Ce n'est pas comme avoir la grille et prendre quelques cachets avant que ça ne disparaisse".

Une question de bonne volonté commune

Une nouvelle fois, Ecclestone a fait savoir qu'il n'était pas le seul à pouvoir débloquer la situation et que les équipes - qui ont par ailleurs fortement étalé leur désaccord sur les questions commerciales et la façon de gérer le sport en conférence de presse FIA vendredi -, sont clairement aussi responsables des solutions trouvables ou non.

Il convient ainsi de lire entre les lignes qu'Ecclestone estime qu'une fois sa main tendue avec une aide financière importante, les équipes doivent comprendre qu'il est de leur intérêt direct de participer à l'effort collectif en payant aussi une somme moindre pour maintenir un plateau riche en autos, afin de ne pas devoir mettre en place un gros programme de dépenses (environ 30 millions) pour aligner une troisième auto obligatoire.

"Je pense que la situation est telle que si suffisamment de gens souhaitent la résoudre, nous pouvons la résoudre. C'est un cas dans lequel les gens qui sont impliqués dans le sport devront regarder au-delà et faire des sacrifices".

"Je serais prêt à déchirer tous les contrats. Prendre tout l'argent, payer toutes les dettes des équipes devant être payées, de sorte que les gens ne souffrent pas à cause de la F1".

Ecclestone a par ailleurs balayé les menaces de boycott par quelques teams indépendants en fin de saison d'un revers de la main.

"Oubliez toutes ces conneries. Je promets qu'il y aura de la course. Il y aura de la course, je vous en donne la garantie. Mais je m'inquiète quant au fait qu'il y aura de la course l'an prochain. Oubliez les troisièmes autos. Personne ne peut [déjà] se permettre deux voitures"!

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