Avec Honda, Red Bull sera marié sans "devoir partager"
Le mariage Red Bull-Renault qui dure depuis la saison 2007 de Formule 1 va bientôt laisser place à un couple Red Bull-Honda, pour le meilleur et pour le pire ?
Dans un couple, la communication est la clé. D'où la décision de Red Bull Racing de faire confiance aux unités de puissance Honda pour les saisons 2019 et 2020 de Formule 1, malgré un groupe propulseur nippon actuellement moins performant que celui de Renault, dont dispose pour l'instant la structure de Milton Keynes.
En effet, avec Honda, Red Bull sera dans une position privilégiée, bien que le constructeur japonais ait précisé qu'il n'y aurait pas de statut d'écurie d'usine vis-à-vis de Toro Rosso. La relation avec Renault, tendue depuis le début de l'ère hybride et les difficultés rencontrées par le Losange, s'est compliquée depuis que ce dernier a fait son retour en tant que constructeur à part entière en 2016, rachetant l'écurie d'Enstone dont il était déjà propriétaire auparavant.
"Nous avons connu quatre différents groupes de management depuis que nous sommes chez Renault", souligne Christian Horner, directeur de Red Bull Racing. "C'est un parcours peu conventionnel, mais réussi. Cela a montré qu'il était possible de gagner avec une unité de puissance cliente. Nous l'avons prouvé avec nos 153 podiums et 58 victoires, et nous avons payé chaque moteur."
"Notre point de vue sur l'avenir est que la situation est légèrement différente maintenant que Cyril [Abiteboul, directeur général de Renault Sport F1 Team] a sa propre équipe. Les moteurs sont évidemment un peu plus complexes actuellement, donc leur intégration est adaptée à cette écurie-là en particulier."
"Nous sommes tous égoïstes dans ce business. Nous nous concentrons sur ce qu'il faut pour notre propre équipe. La relation avec Honda nous permet d'avoir un mariage unique plutôt que de devoir partager."
Selon les informations de Motorsport.com, Renault avait mis une certaine pression à Red Bull pour qu'une décision soit prise rapidement concernant la fourniture moteur 2019, afin de préserver la confidentialité des secrets de la prochaine unité de puissance du motoriste tricolore. Quant au retour de ce dernier en tant que constructeur à part entière, Horner poursuit : "Je ne dirais pas que ça a rendu la situation intenable, mais cela a changé la dynamique, en particulier lors de cette nouvelle ère de l'unité de puissance."
"Les priorités de Renault sont évidemment celles de leur propre équipe, et c'est normal. Nous avions le sentiment que c'était le bon moment, après ce qui a été l'une des plus longues relations de l'Histoire de la Formule 1, pendant 12 ans. Cette décision n'a pas été prise à la légère. Nous y avons consacré des analyses très poussées et énormément de recherches. Nous avons décidé que c'était le bon chemin à emprunter pour l'équipe à ce moment précis." Une décision qui a évidemment été prise avec le concours de Toro Rosso, qui fait déjà l'expérience des groupes propulseurs nippons cette saison, avec des résultats légèrement plus encourageants que lors de l'époque McLaren-Honda.
Avec Stuart Codling et Scott Mitchell
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