Leclerc : "Oui, on a changé des choses" après Silverstone
Charles Leclerc assure que Ferrari a appris de ses erreurs et déjà apporté des modifications à ses processus internes pour ne pas revivre les errements stratégiques de Silverstone.
Charles Leclerc a pris quelques jours pour digérer l'épisode du Grand Prix de Grande-Bretagne avant de se reconcentrer sur la manche autrichienne, ce week-end à Spielberg. Le pilote Ferrari a rechargé les batteries chez lui, à Monaco, où il a reçu la visite de son patron Mattia Binotto. La stratégie de Silverstone, très décriée, a également été analysée et des réponses ont été apportées, sans que l'intéressé ne s'épanche toutefois sur ce dont il s'agit concrètement.
"Oui, on a passé la stratégie en revue, évidemment", confirme-t-il dans le paddock du Red Bull Ring. "Et il y a clairement des choses que l'on aurait pu mieux faire. Car bien sûr, on était premier et deuxième, et on a terminé premier et quatrième. Donc on sait que l'on a fait des erreurs et j'espère qu'on pourra en tirer les leçons."
"Personnellement, je pense qu'il n'y a rien que j'aurais pu faire différemment. Au niveau de l'équipe, je pense que l'on a déjà dû changer quelques petites choses, simplement dans la manière de communiquer en course pour être prêts dans un moment particulier. Car une fois que la voiture de sécurité intervient, il faut prendre une décision, et si on n'est pas prêt pour ça, c'est compliqué. Alors oui, au niveau de l'équipe on a changé des choses. Et je ne vais pas trop entrer dans les détails."
La manche anglaise a également été le théâtre de tensions dans les messages radio, avec notamment en toile de fond d'éventuelles consignes d'équipe quand Charles Leclerc était plus rapide que Carlos Sainz, alors devant lui. Un sujet que le Monégasque refuse néanmoins d'aborder frontalement aujourd'hui quand on lui demande si la philosophie de la Scuderia en la matière doit évoluer.
"Ça, je ne sais pas", assure-t-il. "Et ce n'est pas à moi de dire quoi que ce soit à ce sujet. Je me concentre simplement sur mon propre boulot, en essayant de faire du mieux possible en piste. Je ne crois pas que ce soit à moi de dire quoi que ce soit pour ce genre de choses. Ce n'est pas moi qui ai le droit de prendre ces décisions."
Deux échanges francs avec Binotto
La passe compliquée traversée par Charles Leclerc sur le plan comptable est une réalité dont lui-même a conscience. La victoire le fuit maintenant depuis Melbourne et il a chuté au troisième rang du championnat derrière les pilotes Red Bull. Un contexte qui pousse le management Ferrari à être vigilant et à bien entourer son pilote. Ainsi a-t-on vu une franche discussion entre Mattia Binotto et lui dimanche dernier à l'arrivée.
L'unité n'est pas menacée chez Ferrari, assure Leclerc.
"Il était d'abord assez en colère contre moi après Silverstone, car il m'a vu extrêmement déprimé, ce qu'il a évidemment compris", précise Charles Leclerc. "Il voulait s'assurer que j'allais bien et que j'avais conscience d'avoir fait un travail incroyable compte tenu de la situation dans laquelle je m'étais retrouvé après la voiture de sécurité. À Monaco, c'est quelque chose que l'on fait habituellement. Il est venu à Monaco parce que les cinq derniers Grands Prix ont été plutôt rudes pour moi. Je voulais rester chez moi, déconnecter un peu de tout et être à 100% pour ce week-end. Il est venu à Monaco, on a parlé des cinq dernières courses pour s'assurer que tout allait bien de mon côté."
"Il y a beaucoup d'adrénaline une fois dans la voiture et on essaie toujours de la contenir autant que possible. Mais parfois, évidemment, on est déçu et il faut parler. Il n'y a jamais eu de demande de ma part pour ne rien dire ou quoi que ce soit. Mais on essaie toujours de contenir ça, car je sais aussi que quoi que je dise, ça peut prendre des proportions plus grandes. Et ce n'est pas ce que je veux dans une telle situation."
Interrogé sur les rumeurs de scission au sein de l'écurie italienne, Charles Leclerc conclut de manière aussi agacée que catégorique. "C'est vraiment faux", tranche-t-il avant de déplorer les doutes sur cette question.
"J'aimerais ne pas avoir à en parler car c'est exactement la question que j'ai partout ailleurs. J'aimerais ne pas avoir à me battre contre ce genre de choses. Nous sommes extrêmement unis. Est-ce qu'il y a une déception après le dernier Grand Prix parce que l'on a fini premier et quatrième ? Oui. Étions-nous très heureux que Carlos gagne son premier Grand Prix ? Oui, franchement. Mais avant le Safety Car, on est premier et deuxième, et on finit la course premier et quatrième. Donc il y a une certaine forme de déception aussi. Mais il n'y a pas de division dans l'équipe, c'est certain."
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