Viñales, la clé des transferts
Voilà, les trois premiers caps de la saison viennent d’être franchis avec une épreuve texane sans réelle surprise côté vainqueur, mais plutôt indicatrice de courses à venir sur le fil du pneumatique tout autant que dans la tête de pas mal d’acteurs.
Photo de: Suzuki MotoGP
Que l’officialisation du passage de Jorge Lorenzo chez Ducati se fasse encore attendre, là n’est plus réellement l’enjeu tant les spéculations ont été progressivement vérifiées puis validées. Reste le calendrier pour l’annonce, un point décidé dès le lendemain du Qatar par Ducati en pointant Jerez où en saurait "un peu plus" selon les dires du management. S’en suit une série de questions pouvant prendre encore un certain temps avant de trouver des réponses, et bien évidemment en étant dans l’impossibilité d’imaginer 2017. Là n’est finalement pas la question.
Le point intéressant de la course texane est de pointer quatre constructeurs différents aux quatre premières places, avec des écarts vertigineux dus à un certain nombre de facteurs que les multiples chutes ont favorisés. Mais cette fois-ci les Suzuki ont tenu un rang jamais observé dans ce classement, ce qui leur permet de décrocher leur meilleur résultat depuis leur retour en Grands Prix, et ce avec le pilote le plus prometteur qui soit. C’est bien lui qui tient fortement les clés du marché et de l’avenir de la catégorie. Maverick Viñales est le seul pilote à avoir été en mesure de penser au titre en 2014 dès sa première et unique saison en Moto2, comme ce fut le cas avec Marc Márquez en 2011. Ce trait de performance laissait imaginer une adaptation en MotoGP assez naturelle, et le voilà courtisé depuis pour pallier le départ prochain du n°99. Logique, mais pas si évident que cela.
Arriver aux côtés d’un Valentino Rossi qui ressoude Yamaha autour de lui n’est peut-être pas un présage pour une progression désirée. Dans toute l’histoire de l’association Rossi/Yamaha, seul Lorenzo a su faire vaciller la stature du numéro 46 au point de le pousser à répondre aux sirènes italiennes de Ducati, avec les résultats que l’on sait. Si l’histoire s’inverse actuellement dans le garage Yamaha, l’époque est maintenant bien différente et la marque aux 3 diapasons doit aussi continuer à investir dans la relève et ne pas tout structurer autour du Docteur. Le départ de Rossi vers Borgo Panigale (siège italien de Ducati) avait aussi vu un certain Davide Brivio stopper sa collaboration de plus de 15 ans avec Yamaha. Lui qui a été l’architecte de la venue de Valentino dès 2004, mais aussi celui des titres, dirige maintenant… Suzuki, et n’a pas perdu de temps pour s’assurer de recruter la perle Viñales. Ainsi va la vie du MotoGP.
Mais dès lors pourquoi le jeune Ibérique devrait quitter la selle de sa GSX-RR pour celle de la M1 qui, oui, est la machine la plus équilibrée et homogène du plateau, mais où il lui faudra justement trouver sa place aux côtés de la légende. Ce dimanche comme les précédents, Suzuki nous prouve qu’ils ont bien préparé leur retour et que le développement de la belle bleue semble aussi être à la hauteur des attentes et des espoirs des nombreux fans de la marque. Brivio a de nouveau réussi à composer une équipe compétente, loin des errances anglo-japonaises du passé, et sait aussi instaurer un climat et un management adaptés au défi de s’inviter dans le top 5, voire plus si affinité.
Il est donc facile de faire un parallèle avec l’illustre Kevin Schwantz dont l’association avec Suzuki a donné une saveur si particulière aux Grands Prix, et dont on garde encore toutes les images précieusement dans les classiques de premier plan.
Seul un pilote sait ce qui est bon pour lui, notamment lors d’une course où il comprend directement où sont les points forts des machines qui le précèdent. Est-ce quelque chose qui va compter pour Maverick, par ailleurs managé par Aki Ajo qui a décroché un test sur cette même Suzuki pour son pilote Champion du monde Moto2, Johann Zarco ? L’offre financière pourrait aussi faire une différence sur laquelle l’employeur actuel ne puisse s’aligner…
Les moyens mis en œuvre par le management Ducati, incluant le groupe Audi et le discret commanditaire Philip Morris, sont une part importante de ce qui représente les succès à venir de la Desmosedici avec le meilleur pilote de ces six dernières années. Une méthode que Yamaha va certainement déployer pour aller chercher Viñales et l’intégrer au sein d’une structure désormais dirigée par Massimo Meregalli, un pilier de chez Yamaha qui compte à son actif le seul titre Superbike décroché en 2009 par Ben Spies.
Alors Suzuki ou Yamaha ? Le jeune Maverick va probablement faire patienter tout ce petit monde pour se donner une idée plus précise du potentiel de sa monture au retour du championnat en Europe, sur des pistes plus classiques et décisives pour la suite de la saison… et de sa carrière ! Retenez votre souffle.
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