Après Thierry Neuville dans la première spéciale de jeudi soir, Hayden Paddon apporte un deuxième meilleur temps à Hyundai mais c'est Ott Tänak, troisième de l'ES1 puis deuxième de l'ES2 à six dixièmes du Néo-Zélandais, qui passe en tête du classement général. Et ce n'est pas fini...
Meilleur chrono de l'ES3 et semblant bien moins souffrir de devoir balayer la route que Sébastien Ogier et Dani Sordo qui s'élancent devant lui dans les spéciales, plus à l'aise également que son autre équipier Jari-Matti Latvala, Andreas Mikkelsen s'empare à son tour du commandement.
Concédant n'être une nouvelle fois pas à l'aise sur ce Rallye de Pologne qui est pourtant un peu comme celui de Finlande sans les bosses, Latvala subit en plus une crevaison lente dans l'ES4. Il n'est que sixième du général après celle-ci derrière Mikkelsen, Tänak, Paddon, Ogier et Neuville.
Paddon est le premier à signer un deuxième temps scratch sur ce rallye et passe à la deuxième place du classement général aux dépens de Tänak, à 2”6 de Mikkelsen. Mads Østberg fait une petite sortie de route et ne pointe qu'à la dixième place derrière Éric Camilli, son coéquipier chez M-Sport.
Les deux Ford bleues sont également devancées par les Citroën de Stéphane Lefebvre et Craig Breen alors que Tänak, sur sa Fiesta blanche, noire et rouge déjà la plus rapide dans l'ES4, signe trois autres scratchs dans les spéciales six, sept et huit, à l'issue desquelles il retrouve la tête du rallye.
Après un troisième scratch de Paddon dans l'ES9, où la poussière qui reste en suspens a gêné plusieurs pilotes, Ogier signe enfin son premier, ex æquo avec Tänak, dans la super spéciale du vendredi soir. Il est quatrième à 20”4 de l'Estonien qui est suivi de Mikkelsen à 4”2 et Paddon à 10”.
Ott Tänak est à nouveau le plus rapide à trois reprises dans les trois premières spéciales de la matinée de samedi (ES11/12/13) et porte son avance à 18”0 sur Mikkelsen, 24”9 sur Paddon, 40”3 sur Neuville, 58”9 sur Latvala et 59”1 sur Ogier qui doit, dit-il, bien plus balayer et rétrograde.
Éric Camilli se maintient à la neuvième place devant son équipier Østberg malgré une petite erreur à un carrefour dans l'ES12, erreur que commet également Latvala dans la suivante en calant son moteur au passage. Neuville a quant à lui perdu le rapport le plus élevé de sa boîte dans la 12.
Comme Camilli en Sardaigne, Stéphane Lefebvre signe son premier scratch en WRC dans l'ES15 sur sa Citroën d'Abu Dhabi Total WRT et, toujours septième du général, reprend du champ par rapport à son équipier Breen avec lequel il était ex æquo au général à l'issue de la onzième spéciale.
Latvala est le plus rapide pour la première fois du week-end dans l'ES16 alors que Mikkelsen, qui l'avait été dans l'ES14 et avait repris encore un peu de terrain à Tänak dans l'ES15 pour revenir à 15”1, loupe à son tour son freinage à une intersection et se retrouve au même point qu'après la 13.
Tänak remporte le dernier passage dans la super spéciale qui conclut la deuxième étape. Au terme de celle-ci, il compte 21”3 d'avance sur Mikkelsen et 27”8 sur Paddon. Suivent Neuville, Latvala, Ogier, Lefebvre, Breen, Camilli, Østberg et Sordo. Oui, toutes les WRC officielles sont encore là.
Plus pour longtemps cependant. Après une calme ES18 remportée par Mikkelsen pour ouvrir la matinée de dimanche avec désormais la pluie, Sordo, qui y a déjà commis une petite erreur à un croisement, heurte cette fois violemment une balle de paille dans une chicane de la spéciale 19.
Également dans l'ES19, Lefebvre part en toupie dans une portion rapide et va heurter un talus, arrachant sa roue arrière gauche. Il va terminer la spéciale au ralenti et un drapeau jaune va être déployé devant Ogier qui, ayant fortement ralenti, recevra un temps forfaitaire lui valant le scratch.
Sordo abandonne dans l'ES20 des suites de son incident dans la précédente, Lefebvre a rejoint après une réparation de fortune son assistance qui a réparé la DS3. Mais le fait marquant de cette avant-dernière spéciale est la crevaison de Tänak qui voit s'échapper une première victoire en Mondial.
Si Mikkelsen est désormais en tête du général et se dirige vers son second triomphe après la Catalogne 2015, Teemu Suninen va remporter son troisième succès de la saison, son deuxième consécutif, et prendre la deuxième place du championnat en WRC2 à cinq points d'Elfyn Evans.
La Skoda privée du Finlandais a tiré profit des malheurs des officielles de Pontus Tidemand (suspension cassée vendredi) et d'Esapekka Lappi (crevaison dimanche), l'une et l'autre alors en tête. Simone Tempestini va s'imposer en WRC3 et Junior devant Terry Folb et Ole Christian Veiby.
Fin de rallye un peu dans l'ombre pour les jeunes Français puisque Camilli est sorti de la route juste après l'arrivée de l'ES20 et s'est retrouvé en deux roues motrices. Il rétrograde derrière Lefebvre, qui a vu lui aussi son temps de l'ES19 réajusté, et ils clôturent le top dix derrière leurs deux équipiers.
Si Latvala a été le plus rapide dans l'ES20, Ogier remporte la Power Stage pour la sixième fois en sept rallyes cette saison. Mais c'est Andreas Mikkelsen qui s'impose, le troisième homme de Volkswagen venant très vite consoler celui qui restera le vainqueur “moral” du rallye, Ott Tänak.
Ce sont ainsi les duos constitués d'Andreas Mikkelsen et Anders Jæger, Ott Tänak et Raigo Molder, mais aussi Hayden Paddon et John Kennard - soit les trois équipages en tête dès l'ES2 mais dont l'ordre a plusieurs fois évolué - qui montent sur le podium de ce rallye, lequel marque la mi-saison du WRC.