Édito - MotoGP vs WSBK, la réponse de Rea

Qu’on soit sur une moto dérivée de la série ou sur une monture prototype, le point commun en compétition moto est la surface de contact au sol du pneumatique arrière. Et elle permet quelques surprises.

Jonathan Rea, Kawasaki Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Avec deux titres dans son escarcelle, on pouvait penser le Champion du monde Superbike heureux et apaisé en cette fin d’année. Mais voilà qu’une occasion rêvée de prouver son rang lui a été offerte sur un plateau lors de cette séance d’essais mixte à Jerez de la Frontera, la semaine dernière.

Le chrono affiché par Jonathan Rea et sa ZX-10R est surtout un bon coup de projecteur pour les machines issues de la série. Dans cette appellation, le côté péjoratif est souvent mis en avant et prend un aspect qualificatif de moto de route, de promenade, de Monsieur Tout Le Monde. Or dès lors qu’on pratique la moto sur route ouverte ou sur circuit, on sait que les machines hyper sportives ne sont pas à la portée de chacun, notamment pour en tirer tout le potentiel.

Dans les essais et comparatifs de ces montures, on ne cesse de vanter les performances, la technologie issue du MotoGP en plus de chronos évocateurs dès que la belle pose ses roues sur circuit, avec un clic ici et là pour répondre à l’appel de la vitesse, ce pour quoi elle est finalement conçue.

Et tout cela semble s’évaporer dès qu’on aborde le monde du Superbike. La guerre que se sont opposés les deux championnats pendant deux décennies conserve encore quelques braises incandescentes, et même la prise de contrôle par le même promoteur ne semble pas si limpide que prévu. Côté pilotes, il y a ceux qui ont toujours le feu de vouloir prouver leur rang. Et Rea n’allait pas laisser passer cette occasion. Pas plus que Pirelli.

Une machine de Superbike aussi rapide que les MotoGP n’est pas une première en soi. Souvent le cas s’est produit, notamment en comparant les chronos sur le même circuit, et tout autant été ignoré ou insignifiant pour la caste des anti-Superbike. Malgré les bouleversements que la création du MotoGP en 2002 a engendrés, cette catégorie continue son chemin et ses échelons nationaux comme mondiaux ont fourni des vainqueurs de Grands Prix et même un Champion du monde.

S’il est semble-t-il moins prestigieux de se battre, tout donner, aller chercher les victoires, les doublés, et les titres en SBK, le crédit est aussi compliqué à offrir à ceux qui n’ont pas eu la chance et les moyens de passer par la filière des Grands Prix comme Hayden, Bayliss, Vermeulen et Crutchlow pour ne citer qu’eux ; et sans oublier Ben Spies, bien sûr, dont le récent tweet d’un potentiel retour à Suzuka n’est pas sans faire vibrer une certaine frange de supporters.

Podium : Jonathan Rea, Kawasaki Racing

Oui, Johnny Rea a lui aussi eu la grande chance de piger sur la Honda Repsol avec une prestation honorable en 2012, mais qui semblait dès le départ sans avenir. Le management du HRC allant même jusqu’à reprocher plus tard au fidèle pilote Honda l’absence de son manager dans le paddock MotoGP pour lui préparer sa place. La messe était dite, et la direction de Kawasaki fut prise.

Cette situation, Chris Vermeulen l’a également connue. Épuisé comme Rea d’attendre dans le giron Honda pour qui il mena de front la chasse au titre 2005, et le lourd programme d’essais pour les 8 Heures de Suzuka (voyages au Japon entre les courses, et adaptation permanente Pirelli/Bridgestone), le protégé de Barry Sheene comprit que les promesses ne seraient pas tenues. Et bien lui en a pris si on regarde ses résultats en MotoGP avec Suzuki, là où certains fidèles de la filière n’ont pas autant brillé.

Mais à y regarder de plus près, il est tout aussi intéressant d’observer que beaucoup de membres des équipes viennent également du Superbike, et la présence tend à se renforcer de plus en plus. L’exemple Ducati n’est plus à démontrer, mais que ce soit aux côtés de Dani Pedrosa, avec la présence de Giacomo Guidotti titré avec Troy Corser en 2005, ou dans l’ombre des équipes Repsol Honda et LCR (discrétion requise), nombreux sont ceux ayant un parcours initial effectué en Superbike.

Nul doute que les pilotes SBK tenteront encore et toujours de défendre leurs intérêts face à la catégorie reine, au sein d’une discipline qui semble toujours se chercher pour s’affirmer. Qu’un pilote de F1 passe au DTM, et parfois fasse le chemin inverse, n’a jamais été pour autant synonyme d’un manque de talent. Mais, là encore, les univers sont bien différents.

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