Annuler le Grand Prix F1 pourrait-il arranger Austin ?

Le Circuit des Amériques dispose d'une date au calendrier permettant théoriquement de conserver une bonne chance d'organiser son Grand Prix F1 sans changement lié à la crise sanitaire du COVID-19. Mais la situation dans laquelle se trouve le promoteur avec Liberty Media et l'état de ses finances pourrait bien placer celui-ci dans la position de refuser un maintien de l'épreuve...

Valtteri Bottas, Mercedes AMG W10, devant Sebastian Vettel, Ferrari SF90, Max Verstappen, Red Bull Racing RB15, Charles Leclerc, Ferrari SF90, Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W10 et Alex Albon, Red Bull Racing RB15, au départ du Grand Prix

Valtteri Bottas, Mercedes AMG W10, devant Sebastian Vettel, Ferrari SF90, Max Verstappen, Red Bull Racing RB15, Charles Leclerc, Ferrari SF90, Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W10 et Alex Albon, Red Bull Racing RB15, au départ du Grand Prix

Steven Tee / Motorsport Images

Depuis son arrivée à la tête de la F1 pour représenter le propriétaire Liberty Media, Chase Carey n'a eu de cesse de faire savoir que les instances dirigeantes de la discipline souhaitaient activer la mise en place de plusieurs courses aux États-Unis. En plus d'Austin, qui accueille actuellement le GP des États-Unis, Liberty s'intéresse à la possibilité de circuits en des lieux emblématiques comme New York, Las Vegas ou encore Miami. Le projet le plus avancé, à défaut d'être encore suffisamment abouti pour qu'il puisse réellement donner lieu à la tenue d'un Grand Prix, est celui de Miami.

Des conditions d'accès injustes pour un rival américain ?

Dans le même temps, il semble quelque peu acquis par les dirigeants de la F1 que le Circuit des Amériques désire prolonger son entente avec la discipline sur la durée, faisant donc de toute autre date sur le territoire américain une seconde épreuve organisée sur le sol du propriétaire de la discipline. Pourtant, rien n'est moins sûr !

Une partie de la discorde entourant actuellement les discussions entre la F1 et le COTA concerne en effet le scepticisme du promoteur d'Austin, surpris d'entendre Carey répéter à l'envi qu'il pourrait profondément revoir les conditions d'accès au calendrier – entendez, le coût de licence à verser à la FOM par le circuit – pour un nouvel arrivant. Par quel moyen Carey pourrait-il penser que le COTA souhaiterait continuer à s'acquitter de dizaines de millions de dollars et d'efforts massifs en organisant par exemple des concerts avec des têtes d'affiche pop et promouvoir la F1 lorsque d'autres pourraient bénéficier d'un ticket d'entrée ultra-favorable, voire symbolique, sous forme d'appel du pied ? C'est la question que se pose le fond d'investissement gérant Austin.

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On le sait, le traitement des destinations du calendrier F1 a toujours été extrêmement inégalitaire et les tarifications pratiquées par la FOM au moment de solliciter des droits de tenue de GP à un promoteur se font à la tête du client. L'héritage Ecclestone en la manière a peu changé sous le nouveau management. Le Circuit des Amériques paie actuellement 25 millions de dollars par saison pour accueillir le grand cirque, qui a dans le même temps suggéré d'organiser un GP de Miami sans contrepartie financière. Instantanément, plusieurs promoteurs de courses du calendrier ont demandé une réévaluation de leurs propres conditions. Liberty Media se trouve désormais dans l'étonnante position de pouvoir potentiellement avoir à revenir en arrière sur les conditions proposées à Miami ou bien dissimuler les conditions d'accès favorables de la ville de Floride à la F1 afin de maintenir l'union sacrée avec les promoteurs hébergeant – et payant déjà – leur événement.

Annuler le Grand Prix pourrait même arranger le COTA

Le contexte difficile du moment ajoute à la pression de la F1 de voir le COTA pouvoir souhaiter une sortie de la partie. Cette année s'annonce déjà terrible pour le circuit texan, qui enregistre des pertes records. Avant même les mesures prises par la présidence des États-Unis en réaction à la pandémie de COVID-19 dans ce qui est désormais le pays accumulant la plus grande mortalité au monde par le virus, le COTA a du opérer de nombreux licenciements et surtout annuler un grand nombre d'événements... bénéficiaires.

"Environ 600'000 visiteurs disposant d'un ticket ont vu leurs événements annulés, reportés ou mis en doute", admet un porte-parole du circuit, au sujet des différentes courses qui ne pourront s'y tenir. Cela comprend la manche IndyCar, l'épreuve MotoGP et un concert géant des Rolling Stones.

La F1, elle, n'est pas forcément une opération profitable pour le COTA. Mais le GP doit contractuellement se produire à Austin si les conditions sont réunies. Le Grand Prix F1, programmé initialement pour le 25 octobre, devrait pouvoir se tenir, mais le doute persiste forcément dans le contexte actuel, plus seulement en raison de raisons sanitaires, mais possiblement également par besoin des promoteurs de ne pas creuser un trou encore plus profond qu'il ne l'est déjà...

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