"Pas aveugle", la F1 participe à la "modernisation" de l'Arabie saoudite
"Nous ne sommes pas aveugles", lance Stefano Domenicali autour de la controverse que présente l'organisation d'un Grand Prix en Arabie saoudite. Une position précaire mais équilibrée par la conviction d'aider à faire bouger les choses dans le pays.
Photo de: Sam Bloxham / Motorsport Images
Stefano Domenicali l'assure, la Formule 1 ne ferme pas les yeux devant les problèmes moraux qui entourent l'organisation d'un Grand Prix en Arabie saoudite. Néanmoins, les dirigeants de la discipline ont le sentiment que le fait de s'y rendre peut aider le pays, alors que la deuxième édition qui s'est déroulée le week-end dernier a fait polémique.
L'attaque qui a touché un site pétrolier à une quinzaine de kilomètres du circuit de Djeddah a provoqué une situation tendue mais l'épreuve s'est déroulée comme prévu après de longues discussions tenues vendredi soir, plus particulièrement entre les vingt pilotes de la grille.
La question du Grand Prix d'Arabie saoudite divise au sein même du paddock, entre ceux qui estiment que la course a sa place au calendrier, ceux qui craignent pour leur sécurité, et ceux qui déplorent l'image renvoyée par la F1 en se rendant dans un pays notamment décrié pour son attitude vis-à-vis des droits de l'Homme. Président de la Formule 1, Stefano Domenicali se dit conscient de la controverse autour de l'organisation de cette course et l'assume, mais évacue cependant toute incertitude autour de son avenir alors qu'un contrat pluriannuel est en place.
Stefano Domenicali a géré des dossiers tendus à Djeddah.
"Je ne pense pas que ce soit une question de point d'interrogation, c'est une question de compréhension de la situation", explique-t-il à Sky Sports. "Nous ne sommes pas aveugles, mais nous n'avons pas oublié une chose : c'est que ce pays, y compris à travers la F1 et le sport en lequel nous croyons, est en train de faire un grand pas en avant. On ne peut pas prétendre changer en un clin d'œil une culture plus que millénaire. Les ressources qu'ils investissent pour pouvoir aller de l'avant, on peut les voir ici."
"N'oublions pas qu'il y a quelques années, les femmes ne pouvaient pas conduire, et elles sont ici sur la grille. Elles font la fête, elles regardent la Formule 1 et ils changent beaucoup de lois pour faire en sorte que ça se produise. On ne doit pas ne pas en tenir compte. Bien sûr, il y a des tensions intérieures, il y a des choses qui doivent être améliorées. On ne veut pas faire de politique à ce sujet. Mais je crois que l'on joue un rôle très important dans la modernisation de ce pays. Nous nous attachons évidemment à faire en sorte que ces éléments soient au cœur de notre programme."
Critiquée par ceux qui l'accusent d'avoir une attitude incohérente en refusant d'aller en Russie en raison de la guerre en Ukraine mais en continuant de se rendre en Arabie saoudite, la Formule 1 dissocie très clairement les deux dossiers.
"C'est une question de définition", estime Stefano Domenicali. "Est-ce qu'une attaque terroriste est une guerre ? Nous parlons de sport, nous sommes bien sûr en contact avec toutes les autorités et avec toutes les ambassades, avec toutes les bonnes instances dirigeantes. Et évidemment, nous suivrons cela et nous ne nous mettrons jamais dans une situation qui peut mettre en danger la sécurité de notre personnel."
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