Les exploits de Montoya : Monaco, Indianapolis, Le Mans

Rares sont les pilotes modernes qui ont triomphé dans autant de compétitions que Juan Pablo Montoya, victorieux de sept Grands Prix de Formule 1, triomphal à deux reprises aux 500 Miles d'Indianapolis et même trois fois aux 24 Heures de Daytona, sans oublier la NASCAR et les 24 Heures du Mans.

Juan Pablo Montoya (BMW Williams)

F1 - Victoire au Grand Prix de Monaco 2003

Montoya drove an inch-perfect defensive race to repel the challenges of Kimi Raikkonen and Schumacher behind

Sans victoire en 2002, Montoya a néanmoins joué le titre en 2003, mais ce n'est que lors de la septième manche à Monaco qu'il a mis sa saison sur de bons rails avec une belle victoire, rendue quelque peu stressante par un moteur BMW qui manquait d'huile.

"C'était une bonne course. Les gens sous-estimaient Ralf [Schumacher, son coéquipier chez Williams]. Je crois que je l'ai déstabilisé, mentalement je l'ai détruit, mais sa rapidité était incroyable. Je pense que j'arrivais mieux à régler la voiture selon mes besoins que lui, et cela faisait la différence."

"Il était en pole et a mené dès le départ, alors j'ai attaqué, il est allé plus vite, et j'ai attaqué... jusqu'à un stade où j'étais dans sa boîte de vitesses et Kimi [Räikkönen] était avec nous. [Les stratèges Williams] se sont dit : 'Si Kimi rentre au stand en premier, il va nous battre tous les deux', alors ils ont fait un pari : Ralf est rentré au stand, et je suis resté en piste pour creuser l'écart. Je suis arrivé à le faire et je suis ressorti devant eux deux."

"Tout allait bien jusqu'à 20 tours du but, lorsqu'ils m'ont dit que je manquais d'huile, j'ai donc dû baisser la puissance du moteur. À l'époque, nous passions la vitesse supérieure à 18 500 ou 19 000 tours/minute, et ils m'ont dit qu'il fallait que je la passe à 16 000... J'avais l'impression de ne pas avoir de puissance !"

"Ça m'était arrivé d'être coincé derrière une Minardi sur ce circuit, je n'étais pas arrivé à la doubler, et c'était ma mentalité. Rester calme. Et cela a atteint un stade où Kimi s'est vraiment rapproché, j'ai demandé si l'équipe pouvait me donner un peu plus de puissance, et elle a accepté. Mais c'était vraiment dur. À la sortie de la chicane, en direction du Bureau de Tabac, la McLaren avait une excellente motricité et il aurait sûrement pu glisser son museau quelques fois, mais il ne l'a pas fait. Honnêtement, quand j'ai parlé aux gars de BMW après la course, ils étaient surpris que nous ayons tenu jusqu'au bout."

"J'étais un grand fan de Senna. Avec ce qu'il a fait à Monaco, toutes ces victoires, y gagner était comme mon objectif ultime. Ma vie avait pour but de gagner Monaco, et les Williams de l'époque étaient les meilleures que j'aie jamais pilotées."

NASCAR - Choix de carrière étonnant en 2006

Montoya parted company with McLaren in 2006 and never looked back, heading to NASCAR for a seven-year stint. Here, he makes his Cup debut at Homestead

Montoya a rejoint McLaren pour 2005, mais cette alliance n'a pas été fructueuse. Après un accrochage avec son coéquipier Räikkönen au premier virage lors du Grand Prix des États-Unis 2006, Montoya est parti en NASCAR, où il a rejoint Ganassi. Il a régulièrement atteint les play-offs et s'est classé huitième de la Cup en 2009.

"Chip avait pour habitude de m'appeler tous les ans pour dire bonjour. Et au moment d'Indianapolis en F1, il m'a demandé ce que je faisais, j'ai répondu que je cherchais un volant. Il m'a dit qu'il cherchait un pilote en NASCAR et m'a demandé si ça m'intéressait. J'ai dit que je pouvais y réfléchir et j'ai raccroché."

"Il m'a appelé le lendemain et m'a demandé : 'Tu vas vraiment y réfléchir ?'. Et j'y ai vraiment réfléchi, parce que je ne voulais pas rouler dans le milieu de peloton en F1. Je ne voulais pas rester chez McLaren à ce moment-là, et Williams n'était pas en bonne posture ; il n'y avait pas d'autre option. Ici, Chip me proposait un contrat de cinq ans, qui se sont transformés en sept. Je pouvais vivre à Miami, je pouvais prolonger ma carrière en sport auto, c'était bien !"

"La voiture elle-même était horrible au début, mais une fois qu'on la comprend, elle n'est pas si mauvaise, en fait. On comprend la sensation que l'on est censé avoir avec une voiture de Cup. Mais les courses étaient incroyables. Les gens croient que les ovales sont faciles, mais dans une bonne voiture de Cup, quand on peut rouler en bas, au milieu et en haut, juste contre le grillage, et une fois qu'on prend le coup de main, c'est super cool ! Vers 2008, 2009 et 2010, quand nous avions une bonne voiture, j'adorais ça ! Nous avons passé beaucoup de temps en tête, nous avons gagné sur les circuits routiers, et j'aurais dû gagner sur ovale – à Indy j'en suis passé très près."

IndyCar - Victoire à l'Indy 500 en 2015

Montoya took damage early at Indianapolis, but fought back to pass Power and hold on to win again, 15 years after his first

Après avoir gagné une seule course pour son retour en monoplace avec Penske en 2014, Montoya était aux avant-postes en 2015 et n'a perdu le titre qu'au nombre de victoires face à Scott Dixon, à cause de l'impopulaire décision de doubler les points pour la dernière manche, à Sonoma. Il a toutefois remporté les 500 Miles d'Indianapolis pour la deuxième fois, dépassant son coéquipier Will Power en fin d'épreuve.

"Ça représentait beaucoup, car j'étais parti en F1 et Roger Penske n'avait pas gagné Indy depuis 2009. Franchement, quand j'y suis arrivé, ce n'était pas super côté ovales. Je pense avoir fait beaucoup de bien à leur programme et avoir tiré beaucoup de la voiture. Face aux autres pilotes, j'étais en difficulté sur les circuits routiers, j'étais meilleur sur les circuits urbains, et sur les ovales j'avais toujours le sentiment d'avoir l'avantage."

"C'était une course vraiment bonne, qui n'a pas si bien commencé car il y a un restart où nous avons tous réaccéléré avant de ralentir mais Simona [de Silvestro] n'a pas freiné et m'a percuté. J'ai cru que c'était l'abandon pour nous ! Quand je suis rentré au stand, les seuls dégâts étaient à l'arrière. Nous avons eu de la chance qu'elle me heurte suffisamment fort pour mettre des morceaux de ma voiture partout sur la piste, ce qui a prolongé la neutralisation !"

"Nous sommes repartis du fond de peloton et sommes remontés petit à petit. C'est une longue course, il faut juste continuer de se mettre dans une bonne position. Je me rappelle avoir rattrapé Hélio [Castroneves] à la septième place et m'être dit : 'Ça va être plus dur de dépasser maintenant'. Cependant, je suis resté patient."

"Je n'ai commis qu'une erreur : quand j'ai tenté de doubler Dixon, je suis trop descendu et j'ai touché la partie plate, mais j'ai rattrapé la voiture, je ne sais pas comment ! Une fois que j'ai eu Dixon et Power, je me suis demandé s'il fallait que je temporise ou que je continue, et j'ai décidé de simplement mener la course. Je préfère perdre la tête au dernier tour plutôt qu'attendre une neutralisation. C'était mon pari."

IMSA - Le titre 2019 avec Penske

Wins at Mid-Ohio, Detroit and Laguna Seca gave Cameron and Montoya the 2019 IMSA crown over the Action Express Cadillac team

Après un programme IndyCar partiel en 2017, Montoya a rejoint la nouvelle branche Endurance de Penske en IMSA pour 2018. Avec son coéquipier Dane Cameron, il a échoué à gagner cette année-là, mais trois victoires en 2019 leur ont permis de vaincre la Cadillac de Felipe Nasr et de Pipo Derani, Montoya remportant ainsi son premier titre depuis 1999.

"J'ai encore gagné pour Roger [Penske] ! Cette fois, un championnat avec Acura. Lors de la première année, en équipe, nous n'avons pas fait un assez bon travail. La voiture sœur a gagné des courses, mais pas nous, et c'est la deuxième année que les pièces du puzzle se sont assemblées. Nous avons vraiment mal commencé la saison, nous avons eu un problème moteur lors du Rolex 24 à Daytona, et nous sommes partis de la pole à Sebring mais avions vraiment les mauvaises pressions pneumatiques pour la pluie, puis il y a eu une défaillance du volant et de la télémétrie en temps réel, alors après deux courses, nous n'avions plus l'impression d'être en lice."

"Semaine après semaine, nous avons travaillé extrêmement dur sur la régularité, afin d'être sur le podium même quand nous étions mauvais. Puis nous nous sommes mis à gagner, nous étions sur une super bonne lancée, et quand nous sommes arrivés à Petit Le Mans, il nous suffisait de finir, nous n'avions pas besoin de gagner cette course. Et la Balance de Performance nous était largement défavorable là-bas : la Cadillac pouvait faire chaque tour de course comme un tour de qualifs ! Nous étions juste contents d'être là, nous avons attendu que les autres fassent des erreurs, nous sommes restés dans le tour du leader et avons fait ce que nous devions faire pour remporter le titre. Nous avons été intelligents."

WEC - Débuts au Mans en 2018

Montoya's Ligier wasn't at the standard of the rival ORECA machines, which made for a long 24 hours before the exclusion of two cars promoted him to third

En quête de triple couronne à la plus grande course d'Endurance au monde, Montoya a signé pour piloter une deuxième Ligier engagée par United Autosports au Mans. Avec les jeunes loups Hugo de Sadeleer et Will Owen, il s'est classé troisième après la disqualification des voitures de TDS Racing pour des irrégularités au niveau du ravitaillement en carburant.

"Avec Zak [Brown], Richard [Dean], United Autosports et la Ligier. Oh mon dieu, je me suis tellement amusé à courir pour ces gars-là... mais la course a été extrêmement pénible, même si nous en avons tiré un podium ! Si nous avions eu une ORECA comme les autres, c'est sûr que nous aurions gagné la course. Facilement ! C'était extrêmement frustrant car c'est une structure géniale qu'ils ont, une super équipe, mais l'ingénieur avait travaillé pour Ligier, et il défendait la voiture comme si c'était un bébé."

"Je leur disais que j'avais piloté l'ORECA, je l'avais pilotée à Petit Le Mans pour Penske [en 2017], et la voiture avait juste l'air d'avoir quelque chose qui cloche. Elle était difficile et imprévisible, et mon ingénieur me disait que je ne la pilotais pas comme il faut, ce qui m'a vraiment, vraiment tapé sur les nerfs. Je ne la pilotais peut-être pas à la perfection, mais j'avais assez d'expérience pour savoir quand quelque chose cloche. Le matin de la course, nous avons fait des modifications, et nous étions largement devant la voiture sœur."

"Un peu comme Indy, Le Mans n'a jamais été si important pour moi. Pour moi, ce n'est pas tellement une question de triple couronne, mais j'aimerais vraiment gagner Le Mans. Et l'ORECA que je pilote actuellement avec DragonSpeed est super fun à piloter, je prends vraiment du plaisir."

Depuis notre entretien, Montoya a gagné la catégorie LMP2 Pro-Am au Mans avec DragonSpeed. L'histoire continue.

Together with DragonSpeed team-mates Ben Hanley and Henrik Hedman, Montoya (right) took a class win at Le Mans this year

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