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Les dénouements de championnats [Années 90-94]

Après la disqualification d'Ayrton Sennalors de l'affrontement de Suzuka 1989, la tension était à son comble entre le Brésilien et son rival Alain Prost, passé chez Ferrari

Après la disqualification d'Ayrton Sennalors de l'affrontement de Suzuka 1989, la tension était à son comble entre le Brésilien et son rival Alain Prost, passé chez Ferrari. Pour la troisième fois, le titre allait se décider au Japon, et comme en 1988, Senna avait l'avantage au championnat, et un abandon de Prost lui garantissait le titre quoiqu'il arrive. Or Senna n'était pas dans son meilleur jour au moment de se poser sur la grille. Lors du briefing des pilotes, Nelson Piquet exigea l'utilisation de l'échappatoire de la chicane en cas de travers pour raison de sécurité, donnant donc indirectement raison à Senna qui avait été disqualifié pour ça.

Dépité par l'acceptation de cette demande vis à vis des événements passés, sans parler du refus des autorités de déplacer l'emplacement de la pole position du côté propre de la piste – comme Senna l'avait demandé – le Brésilien appliqua sa propre méthode : alors que Prost prit le meilleur départ, Senna ne cilla pas, et percuta volontairement le Français. Les deux finissant dans le décor, Senna s'assurait son second titre sur un coup bas qui nuancera à jamais son image souvent glorifiée après sa disparition.

L'année suivante, nouveau dénouement à Suzuka, moins expéditif mais tout aussi rapide. Nigel Mansell sur sa Williams était le nouveau rival de Senna, mais a perdu trop de points en route par sa faute et celle de sa machine pour rattraper son retard. Voulant trop en faire, le moustachu sortit de la route dès le dixième tour. Senna pouvait ainsi assurer son troisième et dernier titre, non sans céder la victoire à son coéquipier et ami Gerhard Berger pour services rendus.

Un geste qu'il n'aura pas à reproduire par la suite : Mansell et sa FW14B écraseront la saison 1992 comme personne ne l'avait fait jusque là. Ce qui n'empêcha pas son départ : Williams avait recruté Prost, faisant ainsi comprendre à Mansell qu'ils n'avaient plus besoin de lui. Le Français remportera son quatrième titre mondial avant l'heure, tout en annonçant sa retraite, déçu par l'ambiance générale chez Williams.

Avec son départ et la mort de Senna, le championnat 1994 se joua donc entre deux jeunes loups : Michael Schumacher sur Benetton et Damon Hill, le fils de Graham sur Williams. Or la FIA suspectera toute la saison l'équipe Benetton d'utiliser un anti-patinage sur la monoplace de Schumacher, alors que celui-ci a été interdit en fin d'année dernière. Ne pouvant prouver in facto que cet artifice fut utilisé – bien que sa présence dans l'électronique de la Benetton était manifeste – la FIA utilisera d'autres prétextes pour sévir, ce qui relança artificiellement le championnat.

Ainsi Schumacher, jusque là dominateur, subit deux disqualifications en Grande-Bretagne et en Belgique, respectivement pour dépassements durant le tour de chauffe et pour une usure excessive du patin en bois, ainsi que deux courses de suspension. Ce qui permit à Hill de revenir à un point de son rival. Le titre se joua donc dans les rues d'Adelaïde, où, à force de mettre la pression sur Schumacher, ce dernier tapa le mur. Voyant une opportunité tout en ignorant la faute de l'Allemand, Hill plongea au virage suivant mais Schumacher, ayant irrémédiablement endommagé sa Benetton, lui coupa volontairement la route pour sauver ses chances. L'accrochage fut inévitable. Schumacher décolla pour finir dans le mur de pneus, tandis que Hill renonça aux stands, suspension tordue. Mission accomplie.

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