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Opinion - Felipe Massa, l'éternelle victime?

La posture de Felipe Massa après chaque incident de course dans lequel il se trouve mêlé cette année peut être devinée avant même le moment où le Brésilien met pied à terre dans un éparpillement de débris de carbone : évaluation du potentiel perdu d’une auto qu’il mène quoi qu'il en soit régulièrement derrière celle de son équipier au drapeau à damier, sollicitation de pénalité plus sévère à l’encontre du pilote mêlé à ses déboires, ou grande leçon basée sur l’expérience de 201 GP; et dans tous les cas, tentative d’aménagement de l’opinion publique en sa faveur

La posture de Felipe Massa après chaque incident de course dans lequel il se trouve mêlé cette année peut être devinée avant même le moment où le Brésilien met pied à terre dans un éparpillement de débris de carbone : évaluation du potentiel perdu d’une auto qu’il mène quoi qu'il en soit régulièrement derrière celle de son équipier au drapeau à damier, sollicitation de pénalité plus sévère à l’encontre du pilote mêlé à ses déboires, ou grande leçon basée sur l’expérience de 201 GP; et dans tous les cas, tentative d’aménagement de l’opinion publique en sa faveur.

A Hockenheim, pour la quatrième fois cette saison, Felipe Massa s’est retrouvé directement impliqué dans un accident laissant sa prometteuse Williams sur le carreau, et nourrissant une frustration l’amenant à apporter un point de vue fort discutable devant les media. Il s'agissait d'un troisième accident au premier tour, après les évènements difficilement évitables de Melbourne et Silverstone, mais rappelant une utilisation de l'espace similaire à celle du dernier tour du Canada, ou du "tampon" contre Kimi Räikkönen, en Chine.

Après la manche allemande, que son équipier Valtteri Bottas a bouclé à une spectaculaire seconde place non sans avoir résisté à la Mercedes de Lewis Hamilton, le Brésilien se pose une nouvelle fois dans la position du donneur de leçons, et compte sur la reprise de propos sécuritaires questionnant l’agressivité de pilotes plus jeunes que lui. Mais gare à l’effet boomerang !





Pas responsable pour les commissaires, mais forcément une approche responsable?

Il ne s’agit pas là d’entrer dans le détail course après course du niveau de responsabilité du pilote Williams face à ses pairs, et pour qui les punitions mathématiques successives au championnat sont effectivement suffisamment élevées pour que l’on n’ait besoin de se demander si les commissaires sportifs ne devraient pas également regarder de plus près le Brésilien. Mais c’est l’attitude systématique du pilote d’expérience et sa propension à éviter la remise en question personnelle qui peut agacer, lorsque l’on se souvient du torrent médiatique dans lequel se sont retrouvés successivement d’autres pilotes comme Romain Grosjean ou Pastor Maldonado.

Une attitude qui ignore le fait que de grands champions se battent en piste chaque weekend avec propreté, comme les passes d’armes musclées mais correctes entre Alonso, Vettel, Räikkönen, Hamilton, Button et Ricciardo l’ont montré encore dimanche. Si les coïncidences et le manque de chance sont bien des facteurs en F1, la récurrence de la présence d’un pilote dans de tels faits de course ne peut que poser la question de la part de responsabilité du pilote en question. Il en serait de même pour n’importe quel représentant du plateau des 22 meilleurs pilotes au monde.





Melbourne 2014, fauché au vol

« Je ne me souviens honnêtement pas de ce type d’accident se produisant tout le temps dans le passé », déclare pourtant Massa sur la base de l’expérience. « J’ai été jeune, et me suis même accidenté de nombreuses fois, mais je ne me souviens pas avoir utilisé des règles différentes de celles que nous avons ». Le sous-entendu reste évasif, et pose la question suivante : quelle règle apparemment tacite entre pilotes d’expérience et rookies Kevin Magnussen a-t-il refusé à Hockenheim en prenant un meilleur départ que la Williams et en maintenant sa ligne à l’intérieur au premier virage ? Quelle manœuvre lui a valu une comparaison avec le pilotage de pilotes issus du GP2, avant de rétropédaler ( « Je ne dis pas que les jeunes pilotes n’ont pas le talent pour être en F1 ; c’est juste ce que je pense »).





Melbourne 2002, pris dans la pagaille

Rappelons-nous ainsi d’un débutant brésilien Sauber de 20 ans, en 2002, impliqué plus souvent qu’à son tour dans de nombreux drames au départ et dans diverses manœuvres discutables, et permettant à son équipier d’alors (Nick Heidfeld) de se refaire une réputation après avoir été sérieusement contesté par le débutant Räikkönen la saison précédente. De la tension régnant chez son patron, ses rivaux de piste et les autres teams principals à son encontre. De la frilosité de l’équipe Sauber à prolonger le contrat de ce même pilote pour la saison 2003, en dépit de la quasi-impossibilité de dire « non » à Ferrari, pour qui le team helvète faisait figure d’équipe de test. Sauber avait ainsi rétrogradé Massa au poste de pilote de tests, laissant le volant de titulaire à Heinz-Harald Frentzen, avant d’ouvrir de nouveau la porte à celui qui avait encore tout à prouver en 2004.





Melbourne 2006, un air de déjà vu

Une chose est sûre : un rookie n’ayant qu’une saison dans les bottes et disposant pour la première fois d’une monoplace capable de le mettre en valeur vient de signer 3 podiums consécutifs avec Williams. Il s’appelle Valtteri Bottas, a inscrit 91 des 121 points 2014 de Williams, et ne s’est pas accroché avec Magnussen au premier virage du Grand Prix d’Allemagne…

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