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Qui sont les acteurs les plus riches de la Formule 1 ?

La Formule 1 est un sport qui n’a pas d’égal en termes de dépenses. Les sommes en jeu sont colossales, et si vous désirez être un acteur de ce monde, mieux vaut avoir de sacrées ressources financières.

Lance Stroll, Racing Point RP19, devant Sergio Perez, Racing Point RP19

Lance Stroll, Racing Point RP19, devant Sergio Perez, Racing Point RP19

Joe Portlock / Motorsport Images

Heureusement pour la discipline, son statut et son prestige attirent certaines des personnes les plus riches de la planète. Mais qui sont-elles ?

Pour commencer, parlons de l’autocollant Claro, présent sur l’aileron arrière de la Red Bull. Cette entreprise est la filiale sud-américaine d'America Movil, un groupe de télécommunications présent dans le classement Forbes Global 2000 qui emploie environ 200'000 personnes et dont le siège social se situe à Mexico. Les revenus de l’entreprise dépassaient les 50 milliards de dollars en 2020. Son président, Carlos Slim Helú, possède une fortune estimée à 62,8 milliards de dollars selon Forbes, faisant de lui le 16e homme le plus riche de la planète.

 

Avec son fils Carlos Slim Domit, le duo Mexicain a été le principal soutien financier de Sergio Pérez, qui a rejoint Red Bull cet hiver. Le pilote et la famille Slim sont étroitement liés, puisque cette dernière a sponsorisé l’ascension de Pérez jusqu’à la Formule 1 par le biais de leur entreprise Telmex, et ce dès ses débuts en championnat de monoplaces Skip Barber. Cet autocollant, apporté par Pérez, est posé sur une voiture appartenant à la 56e fortune mondiale, estimée à plus de 26,9 milliards de dollars. Pourtant, cet homme ne possède même pas la moitié de l’écurie ! Nous y reviendrons dans un instant, mais ces chiffres vertigineux permettent de comprendre les sommes mises en jeu en Formule 1.

Carlos Slim Domit sur la grille de départ, à Monaco

Carlos Slim Domit sur la grille de départ, à Monaco

Qui est le propriétaire d’écurie le plus riche en Formule 1 ?

Dietrich Mateschitz, cofondateur, directeur général et propriétaire de l’entreprise Red Bull à hauteur de 49%, possède deux écuries en Formule 1. L’Autrichien de 76 ans est tellement passionné par la catégorie reine du sport automobile qu’il n’a pas seulement racheté Jaguar (pour en faire Red Bull Racing), mais également Minardi, qui est devenue Toro Rosso puis AlphaTauri.

Il y a plus de trente ans, Mateschitz cherchait à commercialiser du dentifrice en Thaïlande. Lors de son voyage, il fit la découverte d’une boisson nommée Krating Daeng, qui lui permettait de lutter contre la fatigue du décalage horaire. L’Autrichien a alors collaboré avec le créateur de cette boisson pour en faire une version adaptée au marché occidental : Red Bull voyait le jour en 1987. Aujourd’hui, la marque est le leader mondial sur le marché des boissons énergisantes.

La première connexion entre la célèbre boisson et la Formule 1 s’est faite par le biais de Gerhard Berger. Plus tard, l’entreprise possèdera 60% de l’écurie Sauber, jusqu’à ce que Peter Sauber refuse de signer Enrique Bernoldi, pilote soutenu par Red Bull, préférant alors le jeune et prometteur Kimi Räikkönen. En novembre 2004, Mateschitz décide alors de racheter à Ford l’écurie Jaguar (pour le montant symbolique d’une livre). Un an plus tard, avec l’aide de Gerhard Berger, il fait l’acquisition de Minardi et rebaptise l’équipe Scuderia Toro Rosso.

Dietrich Mateschitz, PDG et fondateur de Red Bull, aux portes du paddock

Dietrich Mateschitz, PDG et fondateur de Red Bull, aux portes du paddock

Depuis ces rachats, Red Bull Racing a remporté quatre titres de Champion du monde des constructeurs (de 2010 à 2013), notamment grâce à Sebastian Vettel, lui-même vainqueur avec Toro Rosso en 2008. Aujourd’hui, la structure de Faenza s’appelle AlphaTauri, mettant ainsi en avant la marque de mode du géant autrichien. Mateschitz est également le propriétaire du Red Bull Ring, où se dispute le Grand Prix d’Autriche chaque année.

En 2012, le propriétaire de l’entreprise Red Bull Chaleo Yoovidhya décédait, cédant ses parts à son fils Chalerm. Le Thaïlandais est donc, techniquement, le propriétaire d’écurie le plus riche au monde, bien que Mateschitz soit considéré comme le véritable propriétaire par le paddock, notamment grâce à son implication.

Lewis Hamilton lors d'une séance photo pour Tommy Hilfiger

Lewis Hamilton lors d'une séance photo pour Tommy Hilfiger

Qui est le pilote le plus riche en Formule 1 ?

Sans grande surprise, le pilote le plus riche en activité est Lewis Hamilton. Son salaire actuel est de 55 millions de dollars annuels, et les estimations situent sa fortune entre 300 et 500 millions de dollars. Ses nombreux partenariats (Mercedes, Tommy Hilfiger, Monster Energy, Bose, Puma, IWC, Sony, Gran Turismo et MV Agusta) permettent sans aucun doute au Britannique d’atteindre le haut de cette fourchette.

En 2020, Hamilton a égalé le nombre de couronnes mondiales de Michael Schumacher. En revanche, le pilote allemand reste la plus grosse fortune parmi les pilotes de Formule 1, cette dernière étant estimée entre 600 et 800 millions de dollars. Forbes l’a désigné comme étant l’athlète le mieux payé en 1999 et 2000, avec un salaire annuel atteignant environ 80 millions de dollars chez Ferrari.

Le prince Salman bin Hamad Al Khalifa sur le podium

Le prince Salman bin Hamad Al Khalifa sur le podium

Qui est le promoteur le plus riche en Formule 1 ?

De nombreuses personnes fortunées sont associées aux Grands Prix de Formule 1, comme le magnat de l’immobilier et de l'hôtellerie à Singapour, Ong Beng Seng, qui a fortement contribué à l’arrivée de la compétition dans les rues de sa ville. John DeJoria, investisseur dans le Circuit des Amériques à Austin, fait également partie de cette caste. L’Américain, cofondateur des produits capillaires Paul Mitchell, possède une fortune supérieure au milliard de dollars. Le prince Albert de Monaco, qui accueille le Grand Prix le plus populaire du calendrier, serait également milliardaire.

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Mais l’arrivée des puissances orientales au calendrier de la Formule 1 a rabattu les cartes. Les Grands Prix de Bahreïn et d’Abu Dhabi sont organisés par les familles royales. La fortune des dirigeants bahreïnis est estimée à environ 4 milliards de dollars. Le prince héritier Salman, passionné de Formule 1 et investisseur dans l’écurie McLaren par le biais de Mumtalakat (le fonds souverain du pays), possède 17 milliards de dollars d'actifs.

Zak Brown, PDG de McLaren Racing et Sheikh Mohammed bin Essa Al Khalifa, PDG du Bahrain Economic Development Board et actionnaire de McLaren

Zak Brown, PDG de McLaren Racing et Sheikh Mohammed bin Essa Al Khalifa, PDG du Bahrain Economic Development Board et actionnaire de McLaren

De son côté, l’émir d’Abu Dhabi, Sheikh Khalifa, contrôle l’autorité d’investissement nationale qui, avec 875 milliards de dollars en actifs, est le plus gros montant géré par un chef d'État dans le monde. La famille royale, quant à elle, possède une fortune estimée à 150 milliards de dollars.

Tout juste ajouté au calendrier, le Grand Prix de Miami peut également compter sur un patron fortuné. Stephen Ross, à la tête de l’organisation de la course floridienne et propriétaire de l’équipe de football américain des Miami Dolphins, possède une fortune personnelle de 7,5 milliards de dollars. L’homme d'affaires américain était en lice pour racheter la Formule 1 avec son entreprise RSE Ventures, mais c’est finalement Liberty Media qui s’est emparé de la discipline reine du sport automobile. Ross parvient enfin à intégrer le monde de la course, après plusieurs retards dus à l’opposition locale et à la pandémie de COVID-19. L’idée d’un Grand Prix dans le centre-ville de Miami a été abandonnée, et l’homme d’affaires verra finalement les monoplaces tourner autour de son propre stade en 2022, sur un circuit coûtant 40 millions de dollars à la construction.

John Malone, président de Liberty Media, sur la grille

John Malone, président de Liberty Media, sur la grille

À quel point les propriétaires de la Formule 1 sont-ils riches ?

Liberty Media a racheté la Formule 1 en 2017 à la société de capital-investissement CVC pour 4,6 milliards de dollars. Liberty est dirigée par John Malone, milliardaire américain considéré comme le plus grand propriétaire foncier privé d'Amérique. Selon Forbes, sa fortune est estimée à 7,8 milliards de dollars.

Dans un document récemment transféré à la Securities and Exchange Commission, Liberty révèle que son PDG, Greg Maffei, était rémunéré à hauteur de 47,1 millions de dollars en 2020 (contre 44 millions l’année précédente), une hausse expliquée par des actions et des options. Son salaire de base était de 871'800 dollars.

Quant à Bernie Ecclestone, l’ancien président charismatique de la Formule 1, sa fortune personnelle est estimée à plus de 3 milliards de dollars aujourd’hui. Le Britannique était resté président émérite de la compétition jusqu’en 2020.

Lawrence Stroll, propriétaire d'Aston Martin F1

Lawrence Stroll, propriétaire d'Aston Martin F1

Qui sont les pères de pilotes les plus riches en Formule 1 ?

Chez Aston Martin, Lance Stroll pilote pour son père, Lawrence, dont la valeur nette est estimée à 3,2 milliards de dollars. Début 2020, Stroll a mené le rachat du célèbre constructeur anglais pour 235 millions de dollars, notamment pour renommer son écurie (autrefois Racing Point), achetée en 2018 pour plus de 100 millions de dollars.

Le père de Lance est le cerveau derrière l’introduction en bourse de la marque de mode Michael Kors, en 2011, avant de vendre ses dernières parts en 2014. Mais au début de la décennie, le CV du Canadien était déjà bien riche : il avait introduit les marques de vêtements Pierre Cardin et Ralph Lauren au Canada, avant d’investir dans Tommy Hilfiger avec son partenaire hongkongais Silas Chou. Stroll est également un collectionneur de Ferrari bien célèbre, et s’était offert une 275 GTB/4 Spider pour la somme record de 27,5 millions de dollars en 2013.

Nikita Mazepin avec son père Dmitry Mazepin, président d'Uralchem Integrated Chemicals Company, avec Dmitry Kozak, vice-président du gouvernement russe

Nikita Mazepin avec son père Dmitry Mazepin, président d'Uralchem Integrated Chemicals Company, avec Dmitry Kozak, vice-président du gouvernement russe

Le père du pilote Haas Nikita Mazepin, Dmitry, est l'actionnaire majoritaire et le président du conseil d'administration d'Uralchem Integrated Chemicals Company. Il a figuré sur la liste des milliardaires de Forbes en 2014 et 2015, après avoir racheté en 2013 la société Uralkali, le plus grand producteur de potasse au monde et dont le nom figure sur les voitures Haas pour 5 milliards de dollars. Il a auparavant travaillé pour les entreprises pétrochimiques TNK et Sibur, et a créé sa propre entreprise en 2004, qui a depuis été fusionnée avec Uralchem. Dmitry Mazepin était en concurrence en 2018 pour racheter l’écurie Force India, mais s’était incliné face à Lawrence Stroll.

Zak Brown, PDG de McLaren Racing avec Michael Latifi, investisseur dans l'écurie

Zak Brown, PDG de McLaren Racing avec Michael Latifi, investisseur dans l'écurie

Enfin, Michael Latifi, père du pilote Williams Nicholas, est le propriétaire et PDG de Sofina Foods. Par le biais d’une société d’investissement dont il est également propriétaire, Michael a injecté 200 millions de dollars dans le groupe McLaren. Né en Iran, l’homme d’affaires a dû quitter son pays pour le Canada à l’âge de 15 ans, après le renversement du Shah en 1979. Avec ses diplômes de commerce et sa formation d’ingénieur, Latifi a fondé Vienna Meats Products en 1995, une société de transformation de produits alimentaires basée à Toronto. Aujourd’hui, l’entreprise s’appelle Sofina Foods et son chiffre d'affaires s’élève à deux milliards de dollars. Passionné de course et de Ferrari, Latifi s’est offert une F2004 de Michael Schumacher et une F2007 de Kimi Räikkönen.

 

Va-t-il y avoir plus d’argent en Formule 1 ?

Avec de nouvelles règles et des plafonds budgétaires en place depuis cette saison, la Formule 1 a enfin maîtrisé ses coûts d'un point de vue compétitif. Mais cela n'empêchera pas les plus grandes fortunes mondiales de s'impliquer et de contribuer à faire grimper les revenus en flèche.

L’ajout d'une deuxième course aux États-Unis, pays où les propriétaires de franchises sportives multimilliardaires sont légion, ne fera qu'améliorer l’attractivité de la F1, qui élargit son calendrier sous la direction de Liberty. L'influence de la série Drive to Survive de Netflix et l'activisme social de Lewis Hamilton, parallèlement à ses succès sur la piste, devraient également permettre une croissance supplémentaire grâce à un plus large éclairage de la discipline.

 

L'acquisition de l'écurie Williams par la société d'investissement américaine Dorilton Capital, pour la somme de 180 millions de dollars, pourrait ne pas être le dernier changement de propriétaire ou la dernière injection de liquidités dans le paddock. Le sponsoring est un autre bon baromètre de la santé financière de la F1, à l’image de Cognizant arrivé comme sponsor titre chez Aston Martin, Oracle qui est devenu un acteur important chez Red Bull et TeamViewer, troisième sponsor majeur de Mercedes.

Comme le dit souvent Zak Brown, chef de McLaren, la F1 est un endroit où l'on peut "devenir célèbre rapidement". Et elle ne montre aucun signe de ralentissement dans l'immédiat.

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