Vers des pénalités adaptées aux conséquences des accidents ?
Directeur de course de la Formule 1, Charlie Whiting révèle que la FIA envisage de demander aux commissaires d'adapter les pénalités en fonction des conséquences des incidents.
Photo de: Steve Etherington / Motorsport Images
L'accrochage entre Sebastian Vettel et Valtteri Bottas au départ du Grand Prix de France a fait polémique, puisque le pilote Ferrari n'a reçu qu'une pénalité de cinq secondes et est parvenu à finir la course assez largement devant son rival, dont la Mercedes a été endommagée dans l'incident.
Certains observateurs affirment que la sanction infligée à Vettel n'était pas suffisante, malgré le temps qu'il a lui aussi perdu avec un aileron avant endommagé notamment.
"En théorie, les commissaires n'étudient pas les conséquences de l'accident", explique Charlie Whiting. "Bien qu'à vrai dire cela joue probablement un léger rôle inconsciemment."
"Disons juste que si Vettel avait continué sans le moindre problème, les commissaires se seraient peut-être dit que ce n'était pas juste, il avait gâché la course de Valtteri et c'était clairement sa faute, ils auraient peut-être pensé légèrement différemment. Mais pas consciemment. Si ça avait été l'inverse, si Valtteri avait continué alors que Vettel avait provoqué l'accident, faudrait-il le pénaliser en plus de la pénalité qu'il a déjà ? Il s'était puni lui-même, vous voyez."
"C'est quelque chose dont nous discutons. Cela pourrait ouvrir la porte à quelque chose à quoi nous ne nous attendons pas, même si certains pourraient affirmer que c'est du bon sens. Nous en discutons actuellement avec les commissaires."
Dans l'Histoire, une pénalité en particulier a été ouvertement adaptée aux conséquences de l'accident : la course de suspension infligée à Romain Grosjean suite au crash qu'il a provoqué au départ du Grand Prix de Belgique 2012, où les candidats au titre Fernando Alonso et Lewis Hamilton avaient été éliminés.
Certains se sont également demandé pourquoi Vettel n'avait reçu que cinq secondes de pénalité, alors que Max Verstappen a écopé de dix secondes pour avoir percuté l'Allemand en Chine. Selon Whiting, c'est parce que cet incident ne s'était pas produit au départ et était donc plus évitable.
"Je pense que les incidents au premier virage, ou même au premier tour, sont vus de façon légèrement différente", estime le Britannique. "On accepte des choses qui se produisent au premier tour que l'on n'accepterait peut-être pas dix tours plus tard, pour des raisons évidentes."
Les commissaires ne prennent en tout cas pas en compte les incidents précédents de chaque pilote lorsque l'un d'entre eux fait l'objet d'une enquête : "Les courses précédentes ne sont pas prises en compte. C'est à ça que sert le système de points. C'est un fait. C'est un pilier du processus de prise de décision des commissaires." Aucun pilote n'a pour l'instant écopé d'une suspension d'une course à cause du système de points, Daniil Kvyat en passant très près en 2017 avec dix points de pénalité sur les 12 requis pour un ban.
Une archive des incidents précédents
Enfin, Whiting évoque le Race Watch Stewards Review, système mis en place au début de la saison 2016 qui regroupe toutes les enquêtes des commissaires dans un dossier en ligne, auquel ceux-ci ont tous accès. Puisqu'ils ne sont pas les mêmes à chaque Grand Prix, cela les aide à décider d'une sanction appropriée en étudiant celles infligées pour des incidents similaires.
"Tous les commissaires ont accès à ce système. Nous avons des réunions régulières avec les commissaires pour passer en revue des incidents et voir s'il y a des leçons à en tirer. Nous en tirons des conclusions immédiatement après chaque course. Les commissaires peuvent prendre n'importe quel incident et voir quelle a été la décision, pourquoi elle a été prise et quelle était la pénalité. Nous essayons ainsi de trouver davantage de cohérence."
"Le concept, c'est que les commissaires puissent très rapidement étudier des cas passés. Comme l'incident [vendredi] lorsque la voiture de [Stoffel] Vandoorne a été relâchée de façon relativement dangereuse devant la Ferrari, ils ont pu étudier les incidents précédents. Il y en avait eu un en 2016, je crois avec Lewis, donc même incident, même pénalité. C'est le principe, en tout cas", conclut Whiting.
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