La FIA interdit les "déclarations politiques" des pilotes

Dans le cadre d'une révision de son Code Sportif International (CSI), la FIA a interdit les pilotes de F1 et tous les participants à ses compétitions les démonstrations "politiques" sans sa permission.

Valtteri Bottas, Mercedes-AMG F1, , 2ème position, et le vainqueur Lewis Hamilton, Mercedes-AMG F1, sur le podium

Photo de: Charles Coates / Motorsport Images

Le Code Sportif International de la FIA, qui s'applique à l'ensemble des participants aux compétitions organisées sous l'égide de la fédération, a été mis à jour dans une nouvelle version publiée ce 19 décembre sur son site internet.

Dans cette dernière mouture, l'article 12.2 concernant les "Infractions aux règlements" a ainsi été agrémenté de deux nouveaux points qui visent à empêcher les manifestations d'opinions politiques de la part des compétiteurs. Ainsi, selon l'article 12.2.1.n. et en français dans le texte, sera désormais considérée "comme une infraction" au CSI "la formulation générale et l'affichage de déclarations ou de commentaires politiques, religieux et personnels, notamment en violation du principe général de neutralité porté par la FIA aux termes de ses Statuts, sauf approbation préalable par écrit de la FIA pour les compétitions internationales ou de l'ASN [autorité sportive nationale] compétente pour les  compétitions nationales relevant de leur juridiction".

L'article 12.2.1.o. ajoute pour sa part que "tout manquement aux instructions de la FIA concernant la désignation et la participation des personnes pendant des cérémonies officielles lors d'une Compétition comptant pour un Championnat de la FIA" sera également considéré comme une infraction.

Ce n'est pas la première fois ces dernières années que la FIA intervient dans ce domaine. En septembre 2020, après que Lewis Hamilton soit monté sur la première marche du podium du Grand Prix de Toscane avec un t-shirt de protestation face à la mort de Breonna Taylor (portant le message "Arrêtez les policiers qui ont tué Breonna Taylor"), le protocole autour des cérémonies avait été revu, sous l'égide du directeur de course d'alors, Michael Masi, pour empêcher de tels gestes et donner une moins grande liberté aux pilotes pour afficher leur soutien à certaines causes.

Le casque de Sebastian Vettel au Canada avait suscité des réactions politiques.

Le casque de Sebastian Vettel au Canada avait suscité des réactions politiques.

Cette année, Sebastian Vettel a été l'objet de critiques de la part de responsables politiques après avoir arboré lors des premiers jours du Grand Prix du Canada un casque sur lequel était écrit "Stop à l'exploitation des sables bitumineux - Le crime climatique du Canada", notamment décoré par une conduite de pétrole, dénonçant l'exploitation de gisements de bitumes dans l'Alberta, vaste projet industriel qui consiste en l'extraction de bitume via d'immenses puits à ciel ouvert, sur des terres auparavant forestières.

Le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, avait pris une position d'opposition face aux sorties politiques de Hamilton et Vettel louant des pilotes comme Niki Lauda et Alain Prost, qui selon lui "ne se souciaient que du pilotage". Il avait ajouté : "Maintenant, Vettel se déplace avec un vélo arc-en-ciel, Lewis [Hamilton] est passionné par les droits de l'homme et [Lando] Norris s'occupe de la santé mentale. Tout le monde a le droit de penser ce qu'il veut. Pour moi, il s'agit de décider si nous devons imposer nos croyances [sic] en quelque chose sur le sport tout le temps."

La FIA a également revu, dans le CSI, sa définition de la mauvaise conduite qui fait désormais référence "sans toutefois s'y limiter" : "à l’utilisation générale d’un langage (écrit ou oral), d’un geste et/ou signe offensant, insultant, grossier, impoli ou abusif, dont on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’ils soient considérés comme grossiers, impolis, offensants, humiliants ou comme étant déplacés, aux insultes, notamment des gestes, signes ou un langage (écrit ou verbal) offensant(s)" et "aux violences physiques (coup de coude, coup de poing, coup de pied, coup de tête, etc.)".

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